CHAPITRE 17

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CASSANDRE

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CASSANDRE


— Bon à moi ! s'empresse de dire Carmen pour éviter que l'ambiance vole totalement en éclats. Je n'ai jamais été attirée par une personne qui participe à ce jeu.

Quand ma main se referme autour de mon gobelet pour en vider ce qui reste, je réalise que j'aurais peut-être eu mieux fait de boire de l'eau. Si Nathan et Jade m'imitent, je remarque surtout qu'Axel ne me lâche pas de son regard corrosif qui me brûle la peau.

Alors que je me tiens prête à ce qu'il m'envoie un nouveau missile dans la gueule, il saisit son propre gobelet pour boire une gorgée.

Mon cœur s'arrête.

Ses prunelles me retiennent captive ce qui doit durer une ridicule seconde pour le monde extérieur mais qui me paraît une éternité de l'intérieur. Puis il se tourne vers son meilleur pote et dit :

— J'ai jamais osé te le dire Rayane, mais tu peux faire ce que tu veux de mon corps.

Un fou rire général accueille sa réplique. Je suis la seule à rester stoïque, non seulement parce que je me suis sentie conne d'avoir espérer qu'il puisse me désirer alors que je le déteste. Pourquoi le corps humain est-il aussi contradictoire et masochiste ?

Et ensuite, parce que j'ai toujours pensé que Rayane était branché garçons. Je ne saurais pas expliquer pourquoi, il y a un truc dans son aura qui me donne cette impression. Et s'il s'était déjà passé un truc entre les deux ? Et s'ils formaient un couple à l'insu de tous ?

Mon sang bout dans mes veines. Pourquoi cette simple idée m'énerve-t-elle à ce point ? Ça ne devrait me faire ni chaud ni froid...

— Ferme la bouche, Cassandra ! Tu vas gober une mouche.

— Détends-toi, ou je vais te faire gober ta langue, rétorqué-je.

— Il est peut-être pas contre, suggère Carmen.

Damian et Elena gloussent comme des dindons. J'arque un sourcil, fusillant ma copine du regard en essayant de lui envoyer un message par télépathie : « t'es dans quel camp, toi ?! ».

— Si t'as du GHB, je serais peut-être pas contre, en effet, me lance Axel.

— Super ! Une blague sur le viol, sifflé-je. Je suis bidonnée. Doué pour faire la moral aux autres sur leurs élans sexistes, mais dans la catégorie « propos limites », tu décroches la palme.

— Bon ! On continue le concours « qui de Cassandre ou Axel a le plus de défauts ? » ou on peut reprendre le jeu ? grogne Terry.

Je croise les bras sur la poitrine et me tais le temps des prochaines manches. De toute façon, je ne suis concernée par aucune des affirmations. Il faut dire qu'à quelques exceptions près, ma vie est insipide. Je suis la petite fille modèle, docile et obéissante. Avant, il ne me serait jamais venu à l'idée de contester l'autorité. Les frontières deviennent flous ces derniers temps, mais pas de là à avoir une existence trépidante du jour au lendemain.

Je me reconnecte à la réalité quand Axel déclare :

— Je n'ai jamais torpillé l'avenir de quelqu'un juste par fierté parce que je ne suis pas capable de mettre mon putain d'ego de côté le temps d'un dossier.

Un rire amer m'échappe.

— À la tienne, alors ! lancé-je en tendant mon verre.

— Je suis disposé à le faire, ce dossier. Je n'ai pas l'intention d'échouer juste parce que j'ai été mis en binôme avec une casse-couilles de premier choix.

— Tu ne t'es pas non plus précipité pour qu'on bosse ensemble. Un culot, t'as peur !

— Tu n'as pas un ego surdimensionné, Cassandra ? Prouve-le !

Nos regards s'affrontent, des étincelles jaillissent tout autour. Personne n'ose bouger ni prendre la parole.

— Quand tu veux !

— Lundi 18h30 à la bibliothèque de section. Plus vite on sera débarrassé, plus vite on pourra s'éviter.

— Je ne demande pas mieux.

— Parfait !

Axel se désintéresse de moi. L'alcool accentue la colère qui pulse dans mes veines. L'idée qu'il puisse avoir le dernier mot me rend malade. Toute jugeote déserte mon esprit quand mon corps passe en pilote automatique. Je me lève, tout le monde pense que je quitte le jeu. Personne ne me prête attention, sauf Carmen qui fronce les sourcils. Elle me connaît par cœur, sûrement mieux que je ne me connais moi-même. Elle sait que je m'apprête à faire une grosse connerie. Pourquoi ne suis-je pas capable de me raisonner ? Pire encore... pourquoi cela s'annonce aussi jouissif ?

Une fois derrière le fauteuil où est assis Axel, je m'arrête et lui vide mon gobelet sur la tête. Alors qu'il bondit et fait vole-face pour me fixer d'un air abasourdi, je déclare :

— Ça, c'est pour avoir écorché mon prénom une dizaine de fois alors que tu sais très bien comment je m'appelle.

Avant de m'éloigner d'une démarche victorieuse, je conclus :

— Ne rêve pas trop de moi, surtout !


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INSTAGRAM : @kentinjarno

KILL BILL (Dark Romance)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant