- Je dois repartir. Mon père risque de se douter de quelque chose.
- Sois prudent. répondit-elle en posant sa main sur sa taille.
- Non, vous, soyez prudent. Avertissez moi de tout ce que vous faites ou ça tournera au drame. Maintenant, vous pouvez faire de Poudlard votre quartier général. Réunissez un maximum de personne.
- J'ai été stupide. Je n'ai prévenu ni Ron, ni Harry, en pensant que j'arriverais à me débrouiller seule.
- C'est du passé. Maintenant, seul compte notre avenir. déclara-t-il avant de grimper sur la rambarde et de se laisser tomber. Il redevint fumée et Hermione le suivit du regard jusqu'à ce que cette ombre se perde dans la brume. Elle était perdue et ne savait plus quoi faire, ni quoi penser. Avait-il des sentiments pour elle ou n'étais-ce qu'un élan d'émotion ?
L'ombre de deux sorciers juchés sur un balais s'approcherent de l'école. Il s'agissait de Harry et Ron, qui avait été prévenu bien après le début de l'attaque. Elle leur fit un signe, puis descendit les escaliers de La Tour d'Astronomie afin de les rejoindre.Il faisait nuit depuis plusieurs heures lorsque Drago rentra chez lui, épuisé. Lucius l'attendait de pied ferme, confortablement installé dans un fauteuil, esquissant un machiavélique sourire.
- Père... commença Drago, la voix légèrement hésitante. Nous avons un traitre dans nos rangs. Nous ne sommes plus maître de Poudlard. Je n'ai rien pût faire pour l'en empêcher...
- Je suis au courant de tout cela. Mais ne t'inquiète pas. lui répondit-il en gardant le même sourire. La balance va bientôt s'inverser et cette école ne sera plus qu'un détail.
- Je ne comprend pas... souffla-t-il.
- Ne t'inquiète pas, tu vas bientôt comprendre. Vas chercher Scorpius immédiatement. Et laisse Astoria dans sa chambre.
Drago hocha la tête et commença à gravir l'escalier qui menait aux chambres. Scorpius ? Allaient-ils partir ? Pourquoi Astoria ne peut-elle pas les rejoindre ?
Il toqua à la porte de la chambre de son fils et poussa la porte. Il le trouva en train de feuilleter un recueil de magie noire dont il ne comprenait sans doute pas un traitre mot. Drago sourit.
- Me revoilà.
- Papa, tu as manquer. dit-il infantilement. C'était incroyable comme sa voix rappelait celle de son père à son âge.
- Viens, on doit descendre. lui sourit-il.
Il passa son bras dans le dos du petit et redescendit à ses côtés. Il entra dans le salon et entendit distinctement la voix de son père en train de parler à Nott, l'un des Mangemorts auquel il accordait une entière confiance. Ils entrèrent dans le salon.
- Incarcerem ! tonna Nott en désignant Drago de sa baguette. Des cordes en jaillirent, lui emprisonnant les poignets dans le dos. Il releva la tête vers son père, paniqué et évidement sidéré. Celui-ci attrapa l'épaule de Scorpius et l'entraîna à l'écart de Drago.
- Je suis désolé Drago, mais je ne peux pas tolérer une résistance de ta part. J'ai besoin de ton fils pour notre victoire. dit-il, sérieux mais sans le moindre soupçon d'ironie.
- Ne le touche pas ! siffla Drago en tentant vainement de se libérer de ces liens.
- Nott, occupe-t-en. dit Lucius en se tournant vers lui.
Nott attrapa Drago par les épaules et le plaqua contre un mur.
- Un conseil p'tit, ne bouge pas. gronda-t-il, un peu impressionné de devoir maintenir le fils de son maître.
- Nott, sois sérieux, lâche moi ou tu le regretteras. cracha méchamment le blond. Il donna un puissant coup de genou à Nott au niveau de son ventre. Le Mangemort chancela à peine, encaissant le coup dans sa masse de muscles. Il lança à Drago un Silencio, qui le rendit muet. Puis, il bascula son bassin vers l'avant et lui maintint les jambes.
Scorpius se débattait, ne comprenant pas pourquoi on le séparait de son père. Il l'appelait pendant que Lucius l'entraînait et le fit asseoir de force sur une chaise disposée au centre de la pièce. Tout les meubles avait été repoussés afin de laisser un grand espace autour d'elle.
- Je veux aller chez papa ! scandait Scorpius en criant.
- Tu le verras après. réplique méchamment Lucius, le faisant arrêter ses hurlements.
Le petit croisa ses bras et fit une grimace. Il boudait. Lucius relu les notes qu'il avait griffonné sur un bout de papier, tirée d'un grimoire de magie noire. Il retira son médaillon et le tint par sa chaînette du bout des doigts. Sans un seul tremblement de crainte, il se commença à tracer un cercle autour de Scorpius comme s'il tenait un crayon. Au fur et à mesure de son avancée, le parquet se fendait en un trait régulier qui projetait une lumière verte éblouissante. Elle semblait provenir du noyau terrestre, ou de l'enfer lui même.
- Par ma main, moi Lucius Malefoy, maître du médaillon du maléfice, je donne en offrande à sa puissance un être héritier de mon sang. Que le mal s'empare de son âme et que ta puissance, ô médaillon, me soit donné. recita-t-il d'une voix caverneuse.
Le cercle était bientôt entièrement fermé. Scorpius regardait son grand père sans comprendre grand chose à ce qu'il disait. Drago ruait vainement, se heurtant au mur à chacune de ses tentatives.
Il relia les deux extrémités du cercle. À ce moment précis, le médaillon trembla et le cercle explosa en une lumière aveuglante. Une force surpuissante repoussa Lucius, le faisant planer sur plusieurs mètres avant qu'il ne se heurte à la porte. Nott fut plaqué sur le corps de Drago, qui étouffait sous son poids. Celui-ci crût entendre craquer certains de ses os. Puis tout redevient calme. Ils purent rouvrirent les yeux.
Scorpius était assis, le dos droit sur la chaise. Il regardait fixement devant lui, son regard avait perdu toute trace d'humanité. Ils étaient d'un vert émeraude rayonnant avec, en leur cœur, des étincelles couleur or. Il était absent. Seul son corps était encore présent mais tout le reste semblait avoir été aspiré par le bijou. Il ne bougeait pas d'un cil. Autour de lui, un dôme de brume verte le protégeait.
Lucius se releva, époussetant sa robe. Il était époustouflé par ce qu'il venait de se passer. Il enfila à nouveau le médaillon autour de son cou, celui ci dégageait une froideur étrange, pire que de la glace. Il sortit sa baguette de son fourreau, elle était entièrement phosphorescente, et si chargée d'énergie magique qu'un éclair électrique claqua quand il l'a prit en main. Nott se retira, complètement courbaturé, il chancela avant de se tenir à une commode et de reprendre son souffle. Drago se repoussa du mur, il sentit de vives douleurs émanées de ses côtes, ses jambes et son dos. Il ne réussit qu'à jeter un regard sur son fils et à faire un pas désespéré en avant, puis il chuta, complètement vidé de son énergie.
Il ne se réveilla que quelques heures plus tard encore, au beau milieu de la nuit. Ses liens avaient disparus et seuls des traces rougeâtre sur ses poignets attestaient de leur récentes existences. Il constata qu'il n'avait plus mal nul part, miracle sûrement dû à un sort de guérison.
- Drago, dépêche toi de te lever. dit calmement Lucius, sans une once de méchanceté dans sa voix.
- Comment ose tu te tenir encore devant moi ?! Où est Scorpius ?! Où est mon fils ?! rugit-il en se relevant d'un bond, cherchant sa baguette sur la table de chevet.
- C'est ça que tu cherches ? le nargua son paternel en tenant la baguette de son fils devant lui.
Drago eut un instinct de recul. C'était bien sa baguette mais elle était à demi phosphorescente et elle semblait... Différente. Puis il la lui arracha des mains et la brandit vers Lucius. Celui-ci esquissa un sourire amusée. Lorsque Drago voulut prononcer un sort, une brume verte émana de la propre baguette de Lucius, créant un mur de brouillard devant celui-ci. Le sort impardonnable fût aspiré puis la protection repartit aussi vite qu'elle était arrivée.
- Nous n'avons pas le temps pour des enfantillages. Sache que si j'ai sacrifié mon petit fils, ce n'est pas par gaieté de cœur. Et puis que vaut-il face au monde entier ? déblatéra-t-il en fixant son fils.
Drago était au comble de la fureur, de la tristesse, du désespoir et de tout cela à la fois. Des larmes de colère commencèrent à poindrent au bord de ses yeux. Il ne les ravala qu'au dernier moment, ne voulant pas faire preuve de faiblesse devant son ennemi juré. Car à présent, c'était bien lui, son ennemi. Il lui avait infligé la pire douleur que l'on puisse lui infliger. Il n'avait jamais éprouvé une telle envie de meurtre et un tel dégoût pour quelqu'un avant cela. Il serra les dents et se redressa. S'il ne peut pas sauver son fils, et bien il sauvera le reste du monde. Peux être cela apaisera-t-il un peu la vague de souffrance qui venait de prendre possession de son corps. Il plongea son regard dans celui de son père et esquissa un sourire cruel.
- Dans ce cas, pour notre victoire, je surmonterais tout ça. Où allons-nous ?
Lucius était pleinement satisfait. Il savait à présent qu'il pouvait avoir une entière confiance en son fils. S'il pouvait surmonter la perte de Scorpius pour assouvir leur desseins, alors c'est qu'il n'hésitera pas à le soutenir jusqu'au bout.
- Suis moi. dit simplement Lucius en esquissant un geste de la main.
Ils traversèrent le nombre incalculables de chambres et de salons que contenant leur demeure. Ils sortirent du manoir, et le contournèrent. Derrière celui-ci se trouvait une falaise extrêmement abrupt taillée par l'océan qui se déchaînait plus bas. L'on entendait le fracas des vagues contre la pierre à des centaines de mètres à la ronde. Au sommet de cette falaise s'étendant un immense terrain vague grisonnant, rappelant la couleur terne de la cendre. C'était ici que se réunissait le plus souvent les partisans de Lucius, lorsqu'il voulait leur transmettre une information importante. Et c'est ici qu'ils se réunirent cette nuit là, plus nombreux encore que les fois précédentes. Drago fût d'ailleurs frappé par leur nombre, qui était presque du double que lors de leur rassemblement sur l'île de Drear. Une estrade de pierre de plusieurs mètres de haut avait été mise en place, elle dominait le terrain et tout ceux qui s'y trouvaient. Lucius y monta cérémonieusement, suivi de Drago qui tentait de garder une certaine contenance. Il était anxieux, ne sachant pas le moins du monde ce qui allait se passer. Arrivé en haut, il vit Scorpius assis, comme tout à l'heure, sur une sorte de trône en velours. Il fixait l'armée de ses yeux hypnotiques. Drago ressenti une sensation étouffante de déchirement en le voyant. S'il n'avait pas été entouré de ce dôme de brume protecteur, il aurait sûrement couru afin de le tirer d'ici. Mais pour l'instant, il observait sa bien aimée mère qui se tenait en retrait, à l'arrière de l'estrade. Elle avait les traits tirés, des cernes noirâtres sous les yeux, la peau sèche, les lèvres gercées et le regard éteint. Elle semblait avoir perdu une grande partie de sa beauté et de son charme depuis que son mari ait commencé à s'intéresser à ce médaillon et que sa soif du pouvoir ne soit jamais rassasiée. Elle posa son regard sur Drago et perçut en lui comme le ressent une mère la détresse dans lequel il se trouvait. Voir la chair de sa chair dans un tel état la désespérait mais elle ne pouvait rien faire, elle n'a jamais été aussi douée en magie que son mari et son fils lui même l'avait rapidement surpassé dans ce domaine.
Drago observait, écoutait, il essayait tant bien que mal de capter une bribe de conversation dans la cacophonie ambiante. Il remarqua que leur armée s'était rassemblée en un ordre hiérarchique : les Mangemorts les plus influents étaient en première ligne, juste devant l'estrade. Suivaient ensuite deux lignes plus ou moins ordonnées des autres Mangemorts. Derrière eux, les soldats aériens, extrêmement doués en vol, ainsi que les plus puissants partisans. Pour finir, en arrière plan étaient situés les sorciers qui soutenait le parti mais qui n'avait pas de compétences particulières en magie.
Lucius leva légèrement ses bras afin de demander le silence. Tous se turent respectueusement.
- Mes amis... Aujourd'hui marque le jour d'une nouvelle ère. Aujourd'hui marque le jour que nous attendons tous... commença-t-il d'une voix franche et assurée, reprenant ensuite un souffle d'air avant de continuer. Nous possédons à présent la force qui nous manquait pour diriger le monde comme il me mérite. Pour diriger le monde comme nous le souhaitons tous, comme l'a prévu la Nature lors du commencement. Les plus forts - que nous sommes - qui gouvernement et les plus faibles qui profitent de la vie pendant que nous nous occupons de leur problème. Nous allons reprendre un système plus juste et plus équitable en relation avec nos rangs. Nous sommes l'avenir du monde sorcier, et nous allons enfin être reconnu à notre juste valeur ainsi que pourvoir un poste et des responsabilités dignes de nos compétences. Notre vie à tous sera plus simple et plus belles et je vous promets l'avenir dont vous avez toujours rêver. Mais... Avant tout cela, il nous faudra nous battre contre des sorciers qui pensent que tout cela n'est que foutaise. Qui pensent que nous sommes le mal. Entendez vous cela ? Le mal ? Foutaise. Ils ne veulent pas se rendre compte de la supériorité de nos idées, de notre parti et de notre force. Nous sommes ce dont a besoin ce monde, nous sommes sa révolution. Nos enfants nous remercierons plus tard de ce que nous allons accomplir pour leur offrir une nouvelle vie, une nouvelle manière de penser. À présent, nous avons le moyen d'accomplir ce miracle. Et je suis le maître de ce moyen.
Il brandit le médaillon, tendant la chaînette qui le retenait autour de son cou. Il rayonnait dans le noir, sa lumière miroitait sur les nuages, se reflétait dans les yeux de tous.
- Brandissez tous vos baguettes. Et fermez les yeux.
Tous obtempérèrent.
- Ô médaillon, que ta puissance soit distribuée à tout les valeureux sorciers de ce lieux. Smaragdus , opes est salus.
Les yeux de Scorpius projetèrent un éclair noir et vert qui rebondit sur l'émeraude puis monta tout droit vers le ciel. Les nuages s'illuminèrent de l'intérieur durant quelques secondes, puis des millions d'étincelles en tombèrent avant de se faire aspirées par les baguettes de tous. Quand la dernière des étincelles disparut, une lumière blanche aveuglante provenant des baguettes explosa et se dispersa rapidement dans les airs. Le bien venait de quitter les instruments magiques. Lucius et Drago rouvrirent les yeux, le spectacle qu'ils découvrirent leur coupa le souffle. Les pointes des baguettes étaient devenus phosphorescentes et en émanaient une douce lueur verdâtre qui soulignait les traits de chaque sorcier. Certains était jeunes et athlétique, d'autres plus âgé et maigrelet. Drago reconnut Nott, au premier rang, grâce à sa cicatrice. Enfin, Lucius demanda à tous d'ouvrir les yeux. Les premières réactions en découvrant la transformation de leur baguette furent de la surprise, de l'étonnement, de la stupeur et enfin une détermination nouvelle se mît à animer leurs pensées.
Lucius demanda à nouveau le silence, qui lui fut rapidement accordé.
- Je vous sais tous très surpris mais ne vous inquiétez pas, cette magie est là pour nous aider. Elle est notre alliée. Mais à présent je veux que notre armée soit dirigé par le meilleur Mangemort de tous. Ô médaillon, parmis les temps et les âges jusque dans le pays de la mort, recherche le sorcier ayant une stratégie sans faille, une détermination sans égale, et dont sa seule qualité de bien soit la fidélité envers son maître. Medallion , eum a morte ! tonna Lucius en brandissant à nouveau le médaillon.
Une explosion retentit, provenant des cieux. Les yeux de Scorpius se rallumèrent, ils semblaient même changés aléatoirement de teintes de vert. Puis plus rien. Rien ne se passa. Pendant des longues secondes, puis minutes, tous se regardèrent en chuchotant. Certains commencèrent même à douter de la crédibilité de leur maître. Drago commença à douter également : Était-ce le médaillon qui avait une puissance limitée ou le Mangemort appelé n'existait-il pas ? Les messes basses de tous donnaient lieux à un brouhaha qui se mêlaient aux vagues heurtant la falaise. Les cris des mouettes en contrebas étaient assimilables à des gémissements d'agonie, amplifiés par la pesanteur du moment. Lucius était consterné, il scrutait le ciel tel un papillon qui cherche la lumière. Il se tourna vers son petit-fils, dont les yeux n'avait cessés leur frénétique ballet de couleurs. Puis vers son fils, qui avait lui aussi les yeux tournés vers les nuages. Les chuchotements s'amplifiaient de plus en plus, des échos de voix plus puissantes que d'autres s'élevaient progressivement. Une vingtaine de minutes s'écoulèrent lentement.
Drago sentit une gêne dans son œil, un éblouissement. Il bougea légèrement sa tête et se rendit compte qu'une boule de lumière fonçait droit sur eux. Elle était petite, mais s'agrandissait de plus en plus. Il cria de regarder en l'air. La boule avançait, se rapprochant d'eux. Il sentit l'air devenir froid, glacial même, au fur et à mesure de son avancée. Quand il ne resta plus que quelques mètres avant l'impact, Drago se jeta instinctivement sur le côté et roula sur l'estrade. La boule lumineuse s'écrasa, fissurant le sol avant d'y créer un cratère. L'onde de choc les cloua tous au sol, si puissamment que certains s'y enfoncèrent légèrement. Quand le calme fût revenu, Drago rampa jusqu'au bord du cratère. Lucius se releva avant de le rejoindre. La boule de lumière était au centre du cratère, elle était entièrement noire mais dégageait une puissance lumière. À mieux y regarder, elle avait plus une forme ovale que ronde, ressemblant vaguement à un œuf d'un grand oiseau. Toute l'atmosphère était devenu froide, et de la gelée commençait à se former sur le sol alentour.
Lucius descendit prudemment dans le trou béant, et prit l'œuf en main. Son contact lui fit le même effet que lorsque l'on prends une poignée de neige en main. Il le leva à hauteur de son visage, ses cheveux furent immédiatement parcourus de glaçons, sa peau miroita un reflet délicatement bleutée et ses yeux devinrent plus translucides qu'à la normale. Soudain, une vague de chaleur bouillante ondoya dans l'objet, obligeant Lucius à le lâcher. Il chuta au sol et reprit sa place initiale. Puis une fumée noirâtre en sortit, s'épaississant de seconde en seconde, elle prenait à la gorge, étouffante. Lucius grimpa à nouveau sur l'estrade en toussant, Drago s'était éloigné en crachant ses poumons. Bientôt, la fumée gagna toutes la surface et certains s'évanouirent par manque d'air. On ne pouvait même plus voir à quelques centimètres devant soi tant elle était épaisse, tant et si bien qu'elle donnait l'impression de pouvoir être touchée et même empoignée. Drago s'était réfugié contre une pierre, il tentait d'aspirer les quelques rares molécules d'air qui n'étaient pas encore contaminées. Les ténèbres commencèrent à l'envahir, le coupant du monde, du lieu où il se trouvait. Scorpius, où était-il dans ces abysses ? Mort ou encore protégé ?
Alors qu'il allait sombrer entièrement dans l'inconscient, il réussit à nouveau à respirer. Il rouvrit les yeux, toussa longuement et se rendit enfin compte que la brume devenait plus volatile. Elle était aspirée par là où elle est arrivée. Leur vision redevint claire, leur respiration normale, ils retrouvèrent leur sens. Seul un nuage d'environ un mètre soixante prospérait encore au dessus de l'œuf. Il était d'un noir intense et profond, de la même matière qu'un Détraqueur. Quand Drago eut reprit son souffle, il s'en approcha, comme hypnotisé par le phénomène. Le nuage se mouvait tel un enfant caché sous un drap. Il vivait. Petit à petit, il se transformait en une forme humaine. On pouvait discerner ses bras, ses jambes, sa tête, ses cheveux même. Soudain, une pensée s'invita dans l'imagination de Lucius : Et s'il avait fait une erreur ? Et si c'était Voldemort lui même qui était en train de ressusciter ? Non, c'était impossible, son âme avait été détruite. Pourtant, le doute s'insinuait petit à petit dans son esprit. L'armée, elle, était estomaquée, personne n'osait prononcer un seul son, de peur de gâcher le miracle qui était en train de se dérouler. La fumée devint une sorte de toile solide, l'on aurait dit qu'elle dansait au gré du vent. Elle s'arrêta. Le cœur au bord des lèvres, tous regardèrent avec appréhension. La toile retombât soudainement, tout autour du Mangemort revenant à la vie. Une dernière gerbe de fumée fût crachée tout autour, lui donnant un aspect particulièrement héroïque. Son visage était aussi connu que sa folie meurtrière, et Drago fût horrifié de revoir cette lueur sadique qui n'était présent que dans ces yeux.
Elle ne bougea pas, brandit une baguette sortie de nul part et esquissa ce sourire qui n'appartenait qu'à elle.
- Alors, besoin de moi pour une nouvelle bataille ? declara-t-elle, tandis que de sa baguette jaillit un éclair qui dessina une tête de mort dans les cieux.
- Par Salazard, c'est... ! s'exclama une voix dans l'assistance. La Mangemort lui jeta froidement un sort de mort qui le tua sur place.
- Bellatrix Lestrange... Dans toute ma splendeur. Je suis de retour, pour vous jouer un... Mauvais tour.
Puis elle éclata d'un rire hystérique que toute la vallée dû entendre.
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La Bataille du Serpent [ tome 1 ]
FanfictionVous connaissez Drago Malefoy. Un garçon sombre, devenu un homme obscur au passé douloureux. Vous le connaissez lâche, traître et sans-cœur. Il l'est, rien ne sert de le nier. Mais peux-être est-il temps que vous appreniez à voir au delà des apparen...