La Bataille du Serpent [ tome 1 ]

Chapitre 12 - L'orage avant la tempête

Harry venait de terminé de faire l'inspection des tours de garde lorsqu'il remarqua qu'il n'avait pas encore vu Hermione ce matin. Ron mangeait encore au buffet matinal, pas de rabibochage en vu donc. Potter se mît en quête de son amie égarée et au fur et à mesure de sa recherche, il commença sérieusement à penser qu'il lui était arrivé quelque chose de grave. Il accéléra le pas. Si ça se trouve, elle ne s'était pas réveillé ce matin, ce qui semblait plutôt improbable pour elle. Il grimpa les escaliers menant aux chambres supérieurs. Traversant le couloir, il s'arrêta et toqua une première fois à sa porte. Aucune réponse. Il répéta à nouveau sa demande. Toujours rien. Il abaissa la poignée de la porte, qui n'est jamais verrouillée en ce moment pour des raisons de sécurité évidentes. Et là, Harry vécut un choc psychologique suffisamment intense pour lui faire exorbité les yeux. Hermione et Drago étaient endormis, la main du Serpentard sur la poitrine de la Gryffondors. Leur nudité était évidente, ce n'était plus de la supposition mais une simple observation. Les draps étaient entortillés autour d'eux, ne cachant que l'essentiel. Harry fit un pas en arrière et referma la porte, s'y adossant, choqué de ce qu'il venait de voir. Comment cela était-il possible ? Pas lui, pas elle, pas eux, c'était improbable. Ils avaient passé leur adolescence à se détester.
Toi aussi, tu le détestais. pense-t-il pour lui même. Oui, mais ce n'était pas pareil. Il ne l'appréciait toujours pas, lui.
Il redescendit les marches l'une après l'autre, prenant grand soin à ne faire craquer aucune planche. L'un des tableaux le regarda passer avec une moue risible et ne pût s'empêcher de faire un commentaire.
- Ce garçon n'a pas l'esprit tranquille.
- Il a sûrement des choses à cacher. acquiesça la dame qui était en face de lui.
Harry les ignora simplement et rejoint les autres dans la Grande Salle.
- Harry, tu n'as pas l'air d'aller bien. Tu es pâle comme un fantôme . nota Luna de sa voix aiguë. Tu es sûr que ça va ?
- Je vais bien, ne t'inquiète pas. lui répondit-il en forçant un sourire.
- Si tu as besoin de quelque chose, je suis là.
- Bien sûr.
Il interpella Molly, qui passait justement à côté de lui.
- Est ce que... Est ce que vous avez vu Ron ?
- Oh Harry, je suis désolée je ne t'avais pas vu. lui répondit-elle, maternelle comme toujours avec lui comme avec ses fils. Non je n'ai pas vu Ronald depuis ce matin, je suis sûre qu'il est encore fourré quelque part, de la nourriture plein la bouche. Si je le vois, je lui dirais que tu le cherches.
- Non, non, en fait, c'est pas la peine, c'était pas important.
Harry rassembla des balais qui traînaient au centre de la pièce. Il était troublé, il n'arrivait pas à comprendre ce qui a bien pût passer dans la tête d'Hermione cette nuit.

Hermione papillonna des yeux, il lui fallut plusieurs secondes avant de s'habituer pleinement à la lumière du jour. Elle se retourna vers Drago. Elle le trouva angelique, ainsi endormi, il ne ressemblait pas à l'homme froid qu'elle croyait connaître. Il était presque touchant. Elle l'observa longuement, se remémorant plusieurs détails de leurs nuits. Une chose cependant lui fit froncer les sourcils, car à présent qu'elle repensait à l'instant, elle soupçonnait quelque chose.
- Drago... Il fait jour. l'appela-t-elle calmement.
Il se réveilla, il lui fallut un petit temps de réflexion avant de rappeler du pourquoi une Hermione à la chevelure désordonnée et dans son plus simple appareil le tirait de son sommeil. Il se redressa, s'adossant à la tête de lit. Il passa la main dans ses cheveux pour les coiffer sommairement et remarqua que Hermione le fixai sans bouger.
- Quoi ? demanda-t-il en souriant. Mon visage est tellement parfait que tu ne peux pas en détacher ton regard ?
- J'admirais ta modestie. répondit-elle. Non, je me demandais... Hier, enfin cette nuit, tu as parlé. Étrangement. Et en y repensant ça m'a rappeler...
Un long moment de silence passa. Drago avait comprit qu'elle avait comprit. Elle avait toujours eu une très bonne déduction de toute manière.
- Ça t'as rappeler le Fourchelang de Potter. J'ai la faculté de le parler depuis mon enfance, mais peu de personne sont au courant parce que...
- Parce que ?
Il en avait trop dit. Autant avouer jusqu'au bout à présent.
Devant les yeux ébahis de Hermione, Drago se métamorphosa : sa pupille s'amincit, son iris devient d'un bleu encore plus perçant et translucide, sa langue se fendit en deux jusqu'à la moitié, ses incisives s'allongeront légèrement. Toute la partie arrière de son corps, des jambes jusqu'à sa nuque, se couvrit de brillantes écailles de couleur émeraude, tout comme la partie supérieure de ses bras, son torse restait couvert de peau humaine mais un tatouage représentant un cobra le couvrit entièrement. De petites pierres vertes étincelante s'incrustèrent sur ses avants bras, pour continuer sur le dos de ses mains. Il était impressionnant, mais pire que tout, il était beau, mystiquement beau, il rayonnait. Il émit un sifflement sorti du fond de la gorge, voulu dire quelque chose mais ne parvient qu'à parler en Fourchelang.
- Tu es un Semi-Animagus Serpent. bégaya Hermione, elle avait posé sa main sur sa bouche pour contenir son étonnement.
- Non déclaré. finit par siffler Drago, qui avait retrouvé l'usage de la parole humaine. J'ai commencé à pouvoir me transformer à mes 15 ans, mais je n'ai jamais réussi à terminer la métamorphose.
Hermione s'approcha de lui, un peu impressionnée et voulu passer ses doigts sur les écailles de ses bras. Elle prit sa tête entre ses mains et rapprocha les lèvres du serpent des siennes, fermant les yeux. Drago eut un mouvement de recul, il repoussa l'assaut de Hermione en se cambrant en arrière.
- Hermione ! Je suis venimeux !
- Je suis désolée, je n'y ai pas pensé. s'excusa-t-elle en se rendant compte de sa gaffe.
- Ssssayaamaasayaaassssasss... prononça-t-il très naturellement en Fourchelang.
- Drago, je n'ai rien compris.
- Pardon. Habille toi, je dois vous parler à tout les trois. Réunion d'urgence si tu veux.
- Très bien. répondit-elle en hochant la tête.
Elle avait toujours autour d'elle l'un des drap, ceinturé au niveau de la taille, laissant sa poitrine dénudée. Elle fit le tour du lit et ramassa ses effets personnels qui étaient disséminés tout autour. Drago poussa un sifflement, puis se retransforma en humain en quelques secondes à peine. Puis, il se mît à faire de même que la jeune femme pour ses propres habits. Alors qu'il ramassait sa chemise, il se redressa et croisa la vision de Hermione, de dos, ses cheveux tombant en cascade jusqu'à son bassin. Il l'a dévora du regard, avant de se vêtir lui aussi.
Ils descendirent ensemble les marches qui menaient à la Grande Salle, et y trouvèrent Potter qui s'escrimait à faire rentrer dans une cage une sorte de lutin jaune, pas plus haut qu'un crayon, dans une cage. Ron, lui, était assis par terre sur les fesses, une cage à la main. Il était manifestement tombé il y a peu de temps car son visage était grimaçant. Délaissant sa tâche, Harry se tourna vers les deux nouveaux arrivants, pendant ce court instant, le lutin s'enfuit au courant à travers la salle, sous les yeux effarés de Ron.
Après les formules de politesses matinale, Drago les invita tous à s'asseoir à l'une des tables, ce qu'ils firent rapidement.
- Comme vous avez pût le constater hier, nos troupes, et pas nos j'entends celles de mon père, sont plutôt efficaces. Et qu'un pays est déjà rayé e la carte.
- On n'avait pas assez de renforts, ce n'est pas notre... commença Harry.
- Stop, on s'en fout Potter, vous avez échoué point barre. le coupa-t-il. Il lui sembla que Harry lui lançait continuellement des regards noirs, mais n'en sachant pas la cause, il ne releva pas.
- Il compte attaquer Paris dès demain. Cette fois-ci, il faut les arrêter. Ou la machine sera innarêtable.
- À combien tu estimes votre armée ? demanda Hermione, concentrée sur la conversation.
- Suffisamment pour nous botter le cul, si tu veux mon avis. marmonna Ron.
- Merci d'avoir prononcer cette évidence. s'agaça Drago. Je ne suis pas sûre, mais je dirais dans les trente Mangemorts, quelques milliers de partisans et une armée terrestre de milliers de Moldus mît sous un Imperium collectif.
- Donc, nous ne pouvons que nous battre par voie aérienne, il est impensable de tuer ou de blesser des Moldus.
- Harry, regarde nous ! Nous ne sommes pas plus de deux cent, et encore, en comptant des élèves de dernière et d'avant dernière années qui ne connaissaient que les bases de la magie ! s'énerva Ron.
- Et c'est là que j'interviens Weasley. le calma Drago d'un geste de la main. Est ce que la Miss-Je-Sais-Tout ici présente , connaissant certainement le livre l'Histoire de Poudlard par cœur, peut nous réciter le passage sur les Dragons des Temps Anciens ?
- Les Dragons des Temps Anciens ? répéta Hermione en lui lançant un fusillant regard. Oui... Ce sont des dragons qui seraient enfouis sous chacune des maisons de Poudlard. Celui de Poufsouffle est jaune aux pointes noires, il ne peut pas attaquer sans la présence d'au moins un des autres dragons. Celui de Serdaigle est blanc aux pointes bleus, et il n'attaque qu'en des points stratégique. Le dragon de Gryffondor est rouge aux pointes dorées, il est le plus fort des quatre dans ses attaques. Et enfin, celui de Serpentard est vert aux pointes noires, il est douée en attaque, mais il est difficile de l'arrêter. Une fois qu'il est lancé contre des ennemis, il les tuera tous jusqu'aux derniers. C'étaient les dragons personnels des créateurs de Poudlard, une fois ceux ci morts, ils ont jurés de protéger la maison de leurs défunts maîtres. Mais où veux tu en venir ?
- Merci pour ta science. Il se trouve que ces dragons peuvent être appelés et contrôlés par des membres ou des anciens membres de leurs maisons respectives, à condition que celui-ci parle le Fourchelang. continua Drago.
- Et c'est là où ça coince, Harry ne peux plus parler le Fourchelang. manifesta Ron.
- Oui, c'est vrai, je n'ai plus la faculté de...
- Tu l'as eu un jour, cette faculté. Je pense que tu peux à nouveau saisir quelques bribes, juste suffisamment pour appeler celui de Gryffondor. Je me charge de celui de ma maison.
- Attends... Malefoy, tu parles Fourchelang ?! s'étrangla Harry.
- Et bien plus que tu ne le penses. sourit malicieusement le Serpentard. Mais assez parlé. Plus vite on libérera ces dragons, plus vite vous pourrez lever vos troupes pour demain.
Ils se levèrent rapidement et se dirigèrent vers la salle commune des Serpentards, le golden trio parlant ensemble derrière Drago. Ce dernier se stoppa devant le mur des cachots, comme précédemment et prononça d'une voix claire :
- Sang-Pur.
Les briques s'écartèrent pour les laisser passer. Mais cette fois, Drago ne se dirigea pas vers la tapisserie au fond de la pièce mais resta au beau milieu. Il se racla la gorge et tout les résidents se tournèrent vers eux, tout ouïe.
- Je vais vous demander de sortir d'ici et de rejoindre la Grande Salle. Ce que nous allons essayer de faire risque d'être dangereux. déclara Harry en faisant de légers gestes pour appuyer ses propos.
Des éclats de protestations et des poings se levèrent pour manifester leurs refus.
- Ecoutez, je comprends qu'obéir n'est pas dans votre nature. Je m'appelle Drago Malefoy, je vois que certains me reconnaissent. dit-il après avoir vu quelques bouilles intéressées se relever vers lui à l'évocation de son nom. Malgré le fait que je suis de la proche famille de notre ennemis commun, je ne le soutiens pas. Et pour ceux qui me connaissent, vous savez sûrement que j'étais un Serpentard tout comme vous, et c'est donc en mon titre de Prince des Serpents que je vais vous demander de sortir calmement et de faire ce qu'a dit Potter.
Cette fois, quelques uns se levèrent, saluèrent Drago et sortirent, bientôt imités par tout les autres. Seul l'un d'eux resta assis, il s'agissait de Vyper.
- S'il te plait Vyper, je ne veux pas ramasser tes restes déchiquetés.
Il se leva finalement avec une petite grimaça pour rejoignit ceux de sa maison en traînant des pieds. Enfin, le mur se referma, les laissant seuls.
- Simple question : Pourquoi les dragons ne se sont-ils pas manifestés lors de la première et seconde guerre contre Voldemort ? demanda Ron en se tournant vers Hermione.
- Parce que que personne ne les a appelé, pardi. répondit Malefoy.
- Et bien, allons-y. dit un peu anxieusement Hermione.
Drago se concentra et prit une grande inspiration.
- *Ssssayaaaasarachessss....
rachassasseeesseeesss.... Saanesssisserassssi... Ssarrachinassso... prononça-t-il d'une voix grave et caverneuse.