Ma radio a été abîmée dans ma chute, je n'entends que des grésillements qui sifflent douloureusement dans mes oreilles. Je tourne la tête afin d'observer plus attentivement mon environnement. Je me sens étrangement observée. Je me relève difficilement sur les coudes, puis de bouger mes jambes. Je ne comprends pas de suite ce qu'il m'arrive, mes jambes ne répondent pas. Je sens la panique monter le long de ma colonne vertébrale, comme une main gelée glisser s'immisçant sous mon veston.
Je sens un frisson me parcourir l'échine, et tourne la tête. Je me sens observée car je suis observée. Dans le coin de mon œil, je vois un léger mouvement derrière les arbres, et je suis persuadée que ce n'est pas le vent qui fait bouger les feuilles.
D'un geste vif, je me hâte de dégager la toile de parachute qui entrave mes jambes, et constate avec effroi l'état de mes membres : mon pantalon est inondé de sang. Je sors un couteau d'une des poches de mon veston et entreprends de couper la toile du pantalon. Quand je découvre le réel état de mes jambes, je suis prise de nausées. L'un de mes tibias ressort légèrement de sous ma peau et l'autre est dans une position qui n'est pas humainement possible.
J'ai du très mal tomber lors de ma perte de connaissance, avec le parachute. Je suis étonnée d'être encore en vie, j'aurai pu me briser le cou. L'angoisse continue son chemin vers ma nuque, où je sens mes cheveux s'y dresser.
J'entends soudain un bruissement derrière mon dos. Je tourne la tête et me retrouve nez à nez avec le canon d'un silencieux. Je louche sur l'ouverture, mais ose malgré tout à regarder derrière le canon et y repère une énorme main gantée de cuir marron et noir. Mes yeux s'aventurent d'avantage et constate que l'individu porte un vêtement tactique. Plus haut encore, le bas d'un tissu noir tâché de rouge. Je ne vois pas le visage de la personne me menaçant avec son arme, mais je repère ses yeux. Deux yeux bleus cerclés de noir, entourés par ce tissus, tombant négligemment sur la totalité de sa tête, où un casque y est posé. Son regard est dur. C'est lui qui rompt le silence en premier :
- Qui es-tu ?
Sa voix est grave avec un accent qui n'est pas anglais, ni américain. Je dirai Allemand. L'étranger bouge son bras et je repère un drapeau Autrichien estampillant la manche de sa veste. Il est donc de cette patrie. Mes yeux remontent vers les siens, où j'y affronte son regard pour lui répondre:
- Si tu penses que je fais partie de l'avion qui a offert généreusement ses missiles sur l'hélico, tu te trompes. J'étais dans l'hélico en question.
L'inconnu baisse légèrement son arme puis s'accroupit devant moi. Il est tellement grand que je suis obligée de lever la tête pour mieux le regarder.
- Ton nom.
- T/P.
Il pose son avant-bras sur sa cuisse, laissant dans le vide et mollement, son arme. Il lève la tête pour regarder les environs puis se reconcentre sur moi. Son regard détaille mon visage sale, puis glisse vers le reste de mon corps. Il atteint mes jambes et les observe quelques secondes avant de reprendre la parole:
- Tu ne les sens pas ?
Tout en le fixant, je secoue la tête. L'inconnu soupire. Se relève et s'écarte légèrement de moi. Il porte la main à sa radio.
- J'ai besoin d'une civière ici. J'ai une blessée.
- Attends, de quoi tu parles ?
- Tu es blessée non ?
- Mais je ne te connais pas, tu ne me connais pas.
- Et ?
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Mysterious Darkness
FanfictionÊtre une hackeuse professionnelle peut avoir des avantages comme des inconvénients. En particulier quand on met son nez dans les affaires des autres, et surtout quand "ces autres" sont des personnes intouchables en temps normal. La Task Force 141, u...