Je ne pourrai pas dire depuis combien de temps j'étais dans la base de la KorTac. Au vu du nombre de jours et de nuits qui a défilé par la fenêtre de ma "chambre", je dirai 6 ou 7 jours.
Les seules personnes me rendant visite étaient le médecin qui m'était assigné et 3 infirmières. Le médecin venait prendre des mesures hémodynamiques et constater si tout allait bien pour la guérison. Parfois il accompagnait les infirmières venues changer mes bandages pour examiner les cicatrices. Parfois, il venait seul. Selon lui, mes plaies guérissaient plutôt bien. Je commençais à retrouver quelques petites sensations dans mes pieds. A plusieurs reprises, mes membres étaient piqués par une aiguille afin de vérifier si je ressentais des choses et que mes nocicepteurs fonctionnaient correctement à nouveau. Je n'ai pas encore vu ce fameux Lieutenant König. Il ne s'était pas présenté, malgré le fait que l'infirmière m'avait assuré lui avoir transmis l'information. D'ailleurs, après sa dernière visite il y a quelques jours (3 peut-être ?), je n'avais pas revu cette femme. Je n'ai pas insisté à nouveau. Cet inconnu, plus si inconnu désormais, se présentera quand il le voudra.
Néanmoins, j'aimerai avoir des nouvelles de mon équipe. Je ne savais pas ce qu'ils étaient devenus, s'ils s'en étaient sortis, si la KorTac leur était tombé dessus. Je chasse rapidement cette dernière idée. S'ils étaient ici, je l'aurai su je pense. J'aurai bien voulu avec quelque chose à faire, un ordinateur, un livre, quelque chose. Peu importe. Je commençais à me plonger dans une angoisse permanente, ne sachant pas de quoi demain était fait. Mon cerveau se plongeait peu à peu dans une réflexion constante, je cogitais sans cesse.
〰️〰️〰️〰️〰️〰️
Un jour (le 15ème peut-être ? Je n'avais plus aucune notion du temps), alors que je suis plongée dans un énième épisode de réflexion intense, on frappe à la porte. Ce qui m'interpelle, c'était que le bruit n'était pas le même que d'habitude. Je commence à connaître la façon dont frappait le médecin et les infirmières à force de les côtoyer. Là, à l'instant présent, le bruit est plus fort, plus brut.
- Entrez ?
La porte s'ouvre et la personne doit se pencher pour passer l'encadrement. Je vois enfin le fameux König, depuis ce moment où le canon de son arme a fait loucher mes yeux. Il porte son tissu sur le visage, où deux petits trous ne laissaient entrevoir que ses yeux cerclés de noir. Deux yeux bleus, dénués d'expression. Quand il se redresse, il parait encore plus grand. Cet homme doit au moins faire 2 mètres, sinon plus. Il porte un uniforme militaire, et de grandes Ranger noires cirées à la perfection. Il referme la porte, mais ne s'approche pas de moi pour autant. La pièce à l'air de se rétrécir en sa présence. Il me fixe un instant puis brise le silence :
- Tu souhaitais me voir ?
Sa voix n'est ni grave ni aigue. Par contre, elle est profonde. Il ne met aucun sentiment, aucun ressenti dans ses paroles, comme si cet homme n'en possédait pas. Son stoïcisme me laisse perplexe, alors que je le suis moi-même. Je le fixe quelques secondes, puis je réponds :
- Oui, j'aimerai savoir pourquoi on me garde ici.
- Ce n'est pas assez évident ?
Je le regarde, sans vraiment comprendre. Il penche légèrement la tête sur le côté, sans me regarder. En fait, cet homme ne me regarde pas dans les yeux depuis qu'il est entré dans la pièce. Voyant que je ne comprends pas, il lève le bras et pointe mes jambes.
- Je ne suis pas certain que tu sois autonome en ce moment.
Je regarde mes jambes.
- Est-ce vraiment la seule raison, Lieutenant König ?
Je quitte mes membres inférieurs des yeux pour me rencontrer sur lui et le voir légèrement frémir quand je prononce son rang suivi de son nom.
VOUS LISEZ
Mysterious Darkness
FanfictionÊtre une hackeuse professionnelle peut avoir des avantages comme des inconvénients. En particulier quand on met son nez dans les affaires des autres, et surtout quand "ces autres" sont des personnes intouchables en temps normal. La Task Force 141, u...