Mysterious Darkness

Chapitre 12 - Hacked datas

Je suis devenue, en une journée, un membre à part entière de la KorTac. Je n'avais jamais fait partie d'un groupe, plus précisément d'un groupe "réel". Avant d'intégrer la TF141, je faisais mon chemin en solitaire. J'ai des connaissances hackeurs partout dans le monde mais je n'estime pas faire partie d'une bande. Mes compétences sociales sont très limitées et je n'ai pas vraiment les codes pour créer des liens avec les autres.

Le soir de l'entrevue avec Price, König m'avait montré le bureau qui me servirai de lieu de "travail". Un petit bureau clos, plutôt en retrait, bien insonorisé, avec deux ordinateurs, et de multiples connectiques dans tous les sens.

Je lui ai demandé s'il était possible d'être à l'abris des regards, une exigence de confort pour moi qui ai l'habitude de vivre seule en temps normal et de réaliser mes recherches et mes piratages dans la plus grande discrétion. Je n'aime pas que mes méthodes soient observées. Quand on me donne un travail, la seule chose qui compte c'est le résultat pas le process.

König avait accepté, et avait missionné Nikto pour ma surveillance quand lui-même ne pourrait pas le faire. Il avait été décidé que seuls ces deux là aurait l'autorisation de rester à proximité de ma porte avec un micro et un écouteur en cas de besoin. Nous ne communiquerons que par cette voie lorsque je serai en piratage.

Le lendemain matin, c'est Nikto qui vient me voir, König étant en réunion d'équipe. Il m'apporte des vêtements : un t shirt noir, un pantalon cargo kaki, une grosse paire de chaussettes noires, un sweat a capuche kaki et des rangers.

- Je n'étais pas sûr pour les chaussures, il me dit en posant les affaires sur le fauteuil. Dans le doute, je t'ai pris des espèces de claquettes.

Il lève le bras et je vois des claquettes, un peu comme celles qu'on met à la piscine. Je lui souris légèrement.

- Merci beaucoup Nikto, je pense que je vais plutôt les enfiler que les rangers. Je ne suis pas certaine que mes pieds passent encore.

Il me donne les vêtements sur mon lit, et prend congé pour que je puisse m'habiller en toute intimité. J'entends frapper à la porte quelques minutes après.

- Entre Nikto.

- Ce n'est pas Nikto.

König. Il n'ouvre pas totalement la porte.

- Je peux entrer ?

- Oui j'ai terminé.

Je vois sa grande carrure passer la porte, tout en baissant sa tête. Il m'observe un instant.

Puis se dirige vers mes béquilles, les prend et me les tend tout en restant loin de moi. Je les lui prends des mains en le remerciant d'un geste de la tête.

- J'aimerai essayer de ne marcher qu'avec ça aujourd'hui.

- Pas de soucis. Le fauteuil ne sera pas loin au cas où.

- Où est Nikto ?

- Il t'attend devant la salle.

Son ton est légèrement plus froid que précédemment. Je décide de ne pas tenir compte de ce changement de comportement, me disant que ça n'avait pas grand-chose à voir avec ma question. Je commence à marcher lentement avec mes béquilles, non sans trébucher légèrement par moment. Je sens que König, placé derrière moi, est prêt à me rattraper à tout moment, malgré sa réticence pour les contacts physiques. Je ne suis pas bête, j'ai remarqué à plusieurs reprises le fait qu'il se plaçait loin de moi, où qu'il demandait à Nikto ou tout autre personne de m'aider quand il pouvait s'éviter cette tâche.