"Samedi soir, on va voir Alma-Lïa en concert ! Elle est genre, super connue, et Esteban a réussi à avoir des places pour sa tournée alors que tout était vendu !"
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Alma-Lïa est la pop star française la plus connue au monde.
Pierre est un des vingt p...
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L'envie de Pierre de lire des articles disparaît à l'approche de la course ; le dimanche, c'est complètement sorti de son esprit. La semaine a été longue au niveau du travail, et terminer hors des points n'arrange pas la fatigue du pilote.
Après la réunion post-course, il hésite à rentrer immédiatement à Rouen avant de se reprendre. Alma-Lïa voyage de nuit pour y rentrer, il ne pourra pas la voir avant le lendemain, et puis, il a définitivement besoin de sommeil avant de la retrouver.
Quand le lundi, il ne la trouve pas à attendre devant chez lui comme elle l'a fait dans le passé, mais dans une voiture aux vitres teintées, il est soulagé de voir que si elle n'a pas pris la mesure des choses, quelqu'un d'autre dans son équipe l'a fait.
-On mange des frites, ce soir, lui annonce-t-il quand elle s'installe sur le canapé, et il voit la surprise dans ses yeux.
-Ton physio a dit "Pierre, tu peux manger des frites" ?
Pierre hausse un sourcil en s'asseyant à côté d'elle, et elle soupire.
-Tu sais qu'il va connecter deux plus deux et comprendre que c'est avec moi que tu manges n'importe quoi, et après il va me remettre la faute dessus !
-C'est pas de ma faute si je mange n'importe quoi pour tes beaux yeux.
-Mes beaux yeux ? Croise un miroir, rétorque-t-elle d'un ton agacé en posant sa tête sur son épaule, ce qui fait rire Pierre.
-Je te l'ai déjà dit, t'es un 11/10.
Elle redresse la tête et hausse les épaules.
-Parce que j'avais la robe.
Pierre secoue la tête.
-Non. C'est toi le 11/10, pas la robe.
-Ok, Gorgeous, rétorque-t-elle en reposant sa tête sur l'épaule de Pierre, qui sourit.
-Tu me trouves beau.
-Non.
Il rit.
-Alma-Lïa, tu peux pas m'appeler Gorgeous et ensuite dire que je suis moche.
Elle redresse la tête, et Pierre sait immédiatement à son visage qu'elle va se moquer de lui.
-Tu peux redire ce mot ?
-Tu te moques de mon accent.
Elle secoue la tête, et il rit. Quand il croise son regard, elle dit :
-Si tu le répètes, je te fais ce que tu veux.
Pierre se fige, et il reste béat, à simplement cligner des yeux pendant de longues secondes. Il a très bien compris ce qu'elle sous-entendait et il ne sait pas comment réagir tant cette proposition le choque.
-D'accord. Très bien, Gorgeous, répète-il en insistant bien sur ce dernier mot, et dès que la chanteuse s'apprête à faire ne serait-ce qu'un mouvement, il l'arrête. Tu m'as pas demandé ce que je voulais.
Sûre d'elle, elle lève les yeux au ciel et s'apprête à dire quelque chose avant de voir le visage fermé de Pierre. Ils restent silencieux, et quand elle comprend qu'il attend sa réponse, elle finit par souffler :
-Qu'est-ce que tu veux ?
-Je veux que t'arrêtes de croire que tu te résumes à ça. On couche pas avec quelqu'un en échange d'une clémentine ou d'un mot.
Elle ne répond rien, immobile.
-Ça marche pas comme ça ici, on en a déjà parlé.
Elle reste figée, et il soupire.
-Je suis pas en train de te disputer, je suis en train d'être désolé que ce soit ce à quoi on t'ait réduite.
Elle secoue la tête.
-J'ai toujours été consentante.
-C'est pas le sujet, c'est... coucher avec quelqu'un, c'est pas un moyen, Alma-Lïa.
Elle hausse les épaules et quand leurs regards se croisent, elle demande :
-T'as pas couché avec moi en échange du collier la première fois ?
Ses yeux sont vides. Pierre est incapable d'y voir, ni dedans, ni avec le ton employé, si elle veut être provoquante ou si elle se pose vraiment la question.
Alors il choisit de lui répondre avec toute la bienveillance qu'il possède.
Parce qu'il sait que ce n'est pas de sa faute, et qu'elle mérite de comprendre.
-Non, princesse. Je n'ai pas oublié le collier volontairement. J'aurai pu en racheter un mais l'idée de te revoir me plaisait et quand j'ai vu que c'était aussi ton cas, j'ai attendu qu'on soit disponible tous les deux. Le récupérer, c'était une excuse pour te voir. Pas pour coucher avec toi. Je ne savais pas que j'allais coucher avec toi, et dans un univers où tu aurais oublié le collier, j'aurais couché avec toi quand même.
Quand elle entoure son cou de ses bras et qu'elle pose sa tête dans son cou, il sait qu'ils ont encore du travail à faire sur le sujet.
Mais il a le temps.
-Et t'es plus que ça. T'es tellement plus que ça.
Elle pose ses lèvres sur les siennes et il sourit avant de lui rendre son baiser. Lorsqu'elle s'éloigne, elle casse sa joue avec son pouce avant de souffler :
-Je regrette d'avoir dit que tu étais un blaireau l'autre fois. Tu n'en es pas un. Les blaireaux ne me respectaient pas, toi si.
Il sourit, et ils restent juste comme ça pendant plusieurs minutes, comme s'ils avaient tous les deux besoin de se remettre de leurs émotions.
-Tu viens avec moi pour mettre les frites dans le four ? chuchote-t-il, et elle sourit.
-C'est un date ?
Il rit.
-Oui... j'ai toujours voulu te proposer de venir mettre des frites à cuire avec moi...
-Tu peux pas savoir à quel point ça me fait plaisir.
Il attrape sa main et l'emmène jusqu'à la cuisine.
-Tu serais dispo quand pour aller faire du karting ?
Les yeux d'Alma-Lïa se mettent à briller.
-On va y aller pour de vrai ?
-Bah, bien sûr que oui.
Elle sourit.
-J'ai pas de concert cette semaine et t'as pas de Grand Prix...
-J'ai un Grand Prix avec toi, déclare-t-il, et elle plisse les yeux.
-C'est des avances ou tu parles du karting ?
-Du karting, la chanteuse de chansons.
Il ferme le four avant de l'attraper par la taille.
-J'ai pris très au sérieux ton annonce de victoire, sache que je n'aurais aucune pitié.
-J'ai pas besoin de ta pitié, je t'ai dit, on réglera ça sur la piste.
Il sourit. Elle n'a absolument aucune chance, il le sait, pourtant, une partie de lui a un peu peur de se faire ridiculiser sur la piste.
-On verra si tu gardes ton titre de conducteur de voitures, conclut-elle, et Pierre hoche la tête.
