Le jour de la rentrée de notre deuxième année de collège, tu ne faisais déjà plus partie de ma vie. J'avais vu des amis que je m'étais faite l'année dernière, avec qui j'avais pu parler pendant les vacances, te rappelles-tu de ceux dont tu étais jaloux puisque je trainais avec eux ? Le jour de la rentrée...
Contrairement à l'année dernière, les parents n'avaient pas le droit de nous accompagner. Le souffle de la rentrée s'insinuait peu à peu dans l'air. Je scrutais chaque visage, à la recherche d'un qui m'était familier. J'attendais l'ouverture du grand portail noir de l'école en parlant avec mes amis. Puis, la sonnette retentit. Ah, c'était bel et bien la rentrée. J'étais mi-contente, mi-déçue; j'étais contente de pouvoir retrouver les professeurs de l'année dernière et déçue puisque les vacances étaient finies. Le portail s'ouvrît par le personnel que je connaissais tant. Je descendis sans hâte dans la cour de récréation et je cherchai mon nom dans les grandes listes de classe.
Puis, j'étais contente à l'idée de savoir que j'avais tout de même deux ou trois amis dans ma classe. Et puis, je t'ai vue. Toi, ma chère, mon ancienne meilleure amie celle qui avait brisé mon cœur en mille morceaux. Tu te tenais là, face à moi, ta silhouette, le sourire figé sur ton visage, avec ta meilleure amie. Un masque de faux-semblants, brisé par un regard ardent, comme de la braise, de haine. Les retrouvailles étaient inévitables. Je me retournai alors pour chercher qui était précisément dans ma classe et c'est à ce moment-là que je vis ton nom et celui de ta meilleure amie. Les mots me manquaient, je ne savais plus quoi dire, j'étais submergée par une intense vague d'émotions contradictoires.
Les souvenirs jaillissaient de ma mémoire comme des étoiles filantes, illuminant l'obscurité de ma trahison passée. Mes pensées s'entremêlaient dans mon esprit. J'avais effacé toute les photos que j'avais de toi, que j'avais de nous, nos photos ensembles. Par la même occasion, mon cerveau avait fait comme une vidange de nos moments ensembles. Mais, en te voyant, le film de notre amitié se rembobina dans ma tête. Ton apparition était comme une énigme suspendue dans le temps, une affaire criminelle jamais résolue. Ensuite, je t'avais entendu rire et parler avec ta meilleure amie. Tes mots étaient un mirage de douceur comme une oasis dans le desert. Tu étais devenue le reflet d'un poème perdu, où les mots étaient des lames pointues prêtes à tout trancher; même le métal, et les rimes écorchaient peu à peu mon âme.
Tu étais une métaphore de l'amitié faussée, un oxymore qui masquait sa trahison et sa vraie personnalité derrière un faux sourire faisant office de mensonge. Tu étais si heureuse et j'étais si malheureuse. Ainsi, dans cette rentrée marquée par le poids des souvenirs, j'ai choisi d'essayer de m'emparer de mon destin; je ne voulais pas redevenir ton amie. Pour la première fois depuis deux mois, je n'avais pas envie de pleurer. Je me sentais forte, je pensais que je pouvais désormais prendre le contrôle sur ma vie. Ta trahison, je ne la percevais plus comme telle, je t'avais dit à quel point je me considérais comme fautive.
« Mais tout le monde sait que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue. » disait Albert Camus dans L'étranger. Alors, à ce moment-là, ayant lu ce livre d'Albert Camus pendant les vacances, je m'étais faite une réflexion : La vie à tes côtés ne vaut pas la peine d'être vécue. Tu m'avais regardé avec un regard étrange, un regard qui avait fait s'allumer quelque chose dans mon âme. Mais, alors, je ne savais pas exactement ce qu'était ce quelque chose. C'est comme si tu pensais avoir le dessus sur moi, comme si je n'étais qu'une vulgaire chienne à ta merci, comme si tu t'attendais à ce que je m'agenouille face à toi en te suppliant de redevenir mon amie. Mais, j'étais bien plus qu'une chienne misérable.
Autrefois, ma vie tournait autour de toi, mais maintenant, elle ne tournait qu'autour de moi-même. Car à mon avis, ta vraie maladie, c'était l'égoïsme et l'hypocrisie; je ne sais pas à quoi tu pensais exactement dans ta tête mais, tu te pavanais en marchant avec fierté et dignité dans ta tenue d'été légère comme si le monde tournait autour de toi et que tout le monde avait hâte de te voir, un peu comme si tu étais le centre du monde. Peut-être seulement ta meilleure amie avait hâte de te voir, elle est comme obsédée par toi. Alors, j'essayai de ne pas faire attention à toi. Certains diront que ce n'était pas dur, que je n'aurai pas du avoir de réaction en te voyant.
Hélas ma chère ! Ah, hélas, tu faisais tout pour déclencher une réaction de ma part dans mon coeur, dans mon esprit, dans mon être, dans mon âme comme si ta vie ne se résumait qu'à avoir mon attention. Tes pas te guidèrent vers moi, ton regard était posé sur moi, ton regard se faisait si ardent et si brillant comme si j'étais la huitième merveille du monde. « Coucou. » Soudain, quelque chose se déclencha de nouveau en moi. Un sentiment collant de dégoût et de haine à ton encontre. J'ai relevé la tête et je n'ai fait que te regarder comme si tu étais le pire virus existant sur la planète. Je n'ai rien dit. Tu ne méritais pas que je te réponde, même si je le voulais. Mon âme était tiraillée entre le fait de se dire que c'était de ma faute et que ce n'était pas la mienne. « Coucou » répétas-tu une deuxième fois.
Oh ma chère, sache que je t'avais entendu, déjà la première fois, mais que je ne faisais que t'ignorer. Tu pouvais penser avoir le dessus sur moi, comme si je n'étais qu'une vulgaire chienne à ta merci, comme si tu t'attendais à ce que je sois ta merci, en te suppliant à tort et à travers de refaire partie de ma vie. Je n'étais pas une chienne non... Tu te répétais, pour avoir mon attention. C'était toi qui était devenue une chienne en manque d'attention. Si je n'avais pas vu ton regard, je t'aurai dit : « Oh, tu m'as manqué. Tu m'as beaucoup manqué. Tu m'as énormément manqué. Je suis si contente de pouvoir te voir ». Mais la vérité, ô ma chère, est que tu ne me manquais plus.
« Tous les êtres sains avaient plus ou moins souhaité la mort de ceux qu'ils aimaient. » avait également dit Albert Camus dans ce même roman, que je te conseille d'ailleurs de lire, l'Etranger. Sache qu'à aucun moment après que j'ai découvert que tu avais triché sur moi ou lorsque tu m'avais accusé du vol du jouet de ta meilleure amie, je n'ai jamais souhaité ta mort. Non, j'étais trop gentille et trop pure, même trop innocente pour cela, j'avais seulement souhaité que tu connaisses une détresse et une tristesse aussi immenses que celles que j'avais ressenti dans mon pauvre petit cœur qui se remettait jour après jour lentement mais sûrement de ce que tu lui avais fait subir.
Je me rappelle avoir vu ta bouche s'ouvrir. Par le choc, peut-être. Non, seulement car tu n'avais pas réussi à entendre le moindre mot sortir de ma bouche. Ensuite, j'étais partie avec mes amis et nous étions allés nous ranger sur l'emplacement de la salle où nous devions aller avec notre professeur principal.
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Deuxième année avec elle dans la classe ? 🤓
Signe du destin ou malédiction ?
Que va-t-il se passer lors de cette année là ?Bonne chance dans vos suggestions
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Lettre à l'Oppresseur
No FicciónLes plus hauts classements🥇: 🥇: #1 Non Fictif & #1 Autofiction & #1 Cathartique 🥈 : #10 Lettre 🥉 : #11 Autobiographie -------------- Le personnage principal, qui se désigne comme étant « l'ancienne meilleure amie », écrit une lettre à son ancien...