XVII

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Ce qu'elle avait dit ? Que je n'étais qu'une horrible diablesse, une personne dépourvue de sentiments qui prenait du plaisir à rabaisser les autres, une amie qui n'en était pas vraiment une mais qui mentait et parlait dans le dos des autres, une horrible mégère et enfin, une personne à qui on ne pouvait pas faire confiance. Selon les dires de ta meilleure amie, « je prétends être gentille devant les professeurs mais je suis une toute autre personne devant les élèves ».

Au début, je pensais être dans un rêve et avoir mal entendu. Alors, je m'étais précipitée dans toute la cour afin de te trouver. Enfin, je t'avais trouvée, assise sur un banc et tu t'étais immédiatement levée et m'avais prise par les mains : « Elle a dit que... - J'étais une diablesse à notre professeur. Oui, je le sais ». Tu m'avais regardée avec une petite mine, comme si tu te sentais réellement mal et triste pour moi. D'ailleurs, tu me l'avais dit : « Je n'aime pas te voir triste... Si tu es triste, alors moi aussi je le suis ».

Après, tu m'avais prise dans tes bras pour me consoler. Tu m'avais même dit que je pouvais pleurer si je le voulais car, elle m'avait trahie. Mais, je ne pouvais pas pleurer pour elle. Je m'étais faite la promesse de ne plus pleurer pour des choses insignifiantes. Oh, ma chère, tu avais été d'un véritable soutien à l'époque. Tu m'avais même dit que tu étais prête à te battre avec elle. Je n'étais pas pour la violence alors je t'en avais dissuadé.

En aurais-tu été même véritablement capable ? Je ne sais pas. Peu après, nous étions allés voir ta meilleure amie pour lui demander pourquoi elle avait fait ça : « Tu veux vraiment savoir pourquoi j'ai fait cela ? J'en ai marre de vivre dans ton ombre. Tu n'es qu'une sale petite égoïste. Une vraie égoïste qui ne pense qu'à elle. - Tu mens, avais-tu dit, elle est très gentille. C'est toi qui est méchante. Comment as-tu osé nous trahir comme ça ? »

À l'époque, tu avais utilisé le pronom personnel « nous ». À l'époque, j'en avais été très touchée, c'était si touchant et signifiant à mes yeux. « Tu refuses de voir la vérité en face mais tu n'es qu'une sale horrible et odieuse diablesse qui mérite de finir seule. D'ailleurs, un jour je suis sure que tu finiras toute seule, sans personne à tes côtés. Ton seul ami sera la solitude et tu seras seule sans ami pour t'accompagner ou rester avec toi car, c'est ce que tu mérites »

Mes yeux s'écarquillèrent; j'étais si choquée, je ne m'y attendais pas. Je ne sais pas en quoi je ne m'y attendais pas. Peut-être car, je la considérais. Peut-être car, je ne pensais pas qu'elle était capable d'aller voir un professeur pour une telle chose, un mensonge qui plus est ! Peut-être car, c'était inconcevable. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me trahisse une deuxième fois. Elle était partie en trombes.

J'étais choquée alors, je m'étais assise sur un banc. Puis, tu t'étais assise à côté de moi et tu m'avais tenue par les épaules : « Elle ne mérite pas d'être amie avec toi. Elle est une sale hypocrite égoïste. Sache que moi au moins, je serai toujours là pour toi. Elle ne te mérite pas ». Tes mots semblaient si sincère tandis que tu avais un sourire jusqu'aux oreilles à glacer le sang. La trahison de ta meilleure amie avait eu lieu en décembre. Ensuite, c'était les vacances. Je les redoutais un peu à cause de ce qu'il s'était passé l'année d'avant mais, cette fois-ci, ces vacances étaient agréables. Nous nous parlions tous les jours par message et nous nous appelions pendant des heures. Pour une fois, j'étais contente que ce soit les vacances car, pour la première fois, je n'allais pas me retrouver seule.

Alors, à la rentrée, nous nous étions précipitées l'une vers l'autre et nous nous sommes prises dans les bras. « Je t'aime » m'avais-tu dit. Ensuite, ta meilleure amie était arrivée et elle nous avait lancé un regard noir. « Elle m'agace » avais-tu chuchoté. Qui aurait pu prévoir ce qui allait se passer après ? Pendant plus d'un mois ou deux, nous étions inséparables. Nous restions toujours ensembles. Jusqu'à... Un soir, je t'avais envoyé un message pour te prévenir que je ne pouvais pas venir le lendemain matin puisqu'il y'avait un décès dans ma famille.

Lettre à l'OppresseurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant