Chapitre 8

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Point de vue de Guilbert Foxegrave

"Es-tu sûr d'avoir bien compris Karl ?"

"Oui... Daïn et Noa sont arrivé en panique chez moi, ce n'est pas le genre de blague qu'ils feraient."

Je digérai la nouvelle mais j'avais du mal à y croire, pourquoi diable Léon serait-il parti vers les ruines ? Il connaissait très bien les conséquences. Je n'avais pas le temps de réflechir, après tout, lui et la jeune Rozalie avait chuté de très haut semblerait-il. A cet instant ma seule inquiètude était de savoir si ils allaient bien.

"Karl... nous devrions garder cela pour nous, ne t'inquiète pas je vais partir chercher les enfants."

"Merci, je compte sur toi mon ami."

Ce n'était pas le bon jour, j'avais prévu de faire rencontrer Aaron à mon fils et lui annoncer la nouvelle. Après tout, à mesure que les jours passaient je me sentais de plus en plus faible, mais savoir mon fils en danger inspirait en moi de la crainte. Je ne voulais pas qui lui arrive malheur, surtout pas de mon vivant. Je sentais un poids à l'estomac, comme un mauvais préssentiment que j'avais appris à reconnaitre depuis mes longues années d'experience. Sans réfléchir, je deployai mon aura et accelerai en direction des ruines. Je savais celle-ci diminuer de plus en plus mais je n'avais pas le choix, c'était sûrement la dernière fois ou j'en aurais besoin. Celle-ci m'aida, me permettant d'augmenter mes capacités physique et, un rien de temps, j'étais proche de l'école, la nuit était déjà bien installée.

Ensuite, j'ai suivi les indications décrites par Karl et ai concentré mon aura au niveau des yeux, ce qui m'a permis de détecter d'autres sources de magie. C'était une compétence que seules des personnes assez expérimentées étaient capables d'utiliser. C'était aussi de cette façon que j'avais procédé pour connaître la réserve de mana de mon enfant lors de sa jeunesse. Les ruines paraissaient d'un calme lugubre. Je n'y avais mis les pieds que très peu de fois, et l'intérêt de ce lieu ne portait guère mon attention, à part des artefacts anciens, nous n'y avions pas trouvé grand-chose après tout. Après quelques minutes, j'aperçus enfin une source d'énergie. Celle-ci semblait en mouvement constant. J'espérais que cela soit un des enfants aussi, je me suis attelé à toute vitesse dans cette direction. Malgré l'âge, mon agilité n'avait pas faibli, contrairement à ma magie. Roza était là, en larmes, sans Léon. Je tentai de garder mon calme tant bien que mal. Je me devais de rassurer cet enfant.

"M... Monsieur ?"

Rozalie se dirigea vers moi, terrorisée. Je la pris dans les bras, essayant de la réconforter.

"Ne t'inquiète pas mon enfant, je suis là, tout va bien."


"N-n-non Léon est resté, et il y a-avait ce m-monstre, je s-suis désolée."

Je n'avais jamais vu cette fille habituellement si pleine de joie dans un tel état. Un monstre, disait-elle ? Ce n'est pas possible. Il n'y avait aucun monstre, tout au plus des insectes, mais l'état de la jeune fille semblait préoccupant. Ses mots étaient désordonnés, et je sentais son aura troublée. Elle ne pouvait pas me mentir, pas pour une chose aussi grave.

"Rozalie, dans quelle direction est mon fils ?"

Elle me montra la direction d'un doigt fébrile. Je concentrai mon regard vers celui-ci et à cet instant, je l'ai senti, une aura des plus sinistres. J'avais pu rencontrer des créatures tout au long de ma vie, mais jamais avec une aura aussi maléfique. Et ses enfants avaient dû y faire face ? Mais surtout, Léon était introuvable, et cela ne présageait rien de bon. L'aura se rapprocha et une créature diabolique me fit face. Rozalie n'avait donc pas menti.La créature possédait une multitude de dents pointues, laissant entrevoir un sourire des plus sadiques. Du sang coulait le long de son bras gauche... Je commençais à comprendre la situation, mais je n'osais y croire. Pas mon fils, s'il vous plaît. J'essayai de faire taire ses pensées, car ce n'était pas le moment. L'important était de défaire cette ennemie au plus vite, en espérant que Léon soit toujours en vie. Je déployai tout le mana possible et invoquai immédiatement une multitude de lames. J'en empoignai une et me mis en garde.

Le gardien du mana éternelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant