Chapitre 25

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Point de vue de Léon Foxegrave

Dans la forêt qui nous entourait, un silence profond régnait, seulement brisé par le doux murmure du vent dans les feuilles et le craquement occasionnel des branches sous nos pieds. Une odeur terreuse et humide imprégnait l'air, mêlée au parfum sucré des fleurs épanouies, brillantes d'une aura lumineuse.

 Les rayons du soleil déclinant filtraient à travers le feuillage dense, créant des jeux d'ombres et de lumières dansants autour de nous. Je scrutais les alentours, cherchant un repère dans ce dédale de verdure, tandis que mon compagnon tentait désespérément de reconnaître un arbre familier, ses paroles se perdant dans le murmure de la nature environnante.

"Hum... Es-tu vraiment sûr que c'est par là?" demandai-je, essayant de dissimuler mon agacement.

"Eh bien, à vrai dire, je crois que cet arbre là-bas me dit quelque chose, ou peut-être celui-ci," répondit-il, cherchant vainement des repères.

Je laissai échapper un soupir exaspéré. "Tu es vraiment nul en orientation. Tu es le futur chef, et pourtant, tu ne connais même pas cette île. Rappelle-moi pourquoi je t'accompagne?"

"Oh, ça suffit, arrête. Tu sais très bien que sans moi, tu n'aurais jamais pu affronter autant de monstres jusqu'à présent," répliqua-t-il, défensif.

"Ah oui, c'est vrai, merci beaucoup, M. Starcrest. Vous êtes vraiment formidable, le meilleur même," ajoutai-je sarcastiquement.

Il leva les yeux au ciel, un sourire ironique flottant sur ses lèvres. "Ah, tu vois, même toi tu le reconnais," répondit-il avec un mélange d'humour et de fierté mal dissimulée.

Je secouai la tête, soupirant d'agacement, sachant que notre querelle était aussi futile que les feuilles tombant doucement autour de nous. Malgré nos différends, Silva avait fait un pas vers moi pour me montrer ses progrès, et je devais admettre qu'il m'impressionnait.

Quand il le voulait, il pouvait être à l'écoute, même si son caractère restait pour le moins détestable. Au fil du temps, nous avions convenu d'un arrangement : il prenait des quêtes à ma place que je réalisais, et en échange, je lui servais de formateur. Cela m'arrangeait car je devais progresser rapidement et redoubler d'efforts.

Ma fatigue incessante à chaque utilisation d'une trop grande quantité de mana et ma mauvaise maîtrise de celle-ci me mettaient dans de nombreuses situations délicates. Lucian, par exemple, supportait le poison bien mieux que moi grâce à une utilisation judicieuse de son mana.

Au début, les clients étaient étonnés de nous voir traîner ensemble. Après tout, nous formions un duo assez atypique, lui, l'héritier du chef de l'île, et moi, l'étranger que tout le monde évitait.

Quoi qu'il en soit, je me suis dépêché de trouver la sortie avec mon compagnon d'infortune. Je savais que Rozalie n'aimait pas mes escapades solitaires, alors si elle apprenait qu'en plus j'étais accompagné de Silva, elle m'aurait probablement étripé sur place. Mais bon, je n'avais pas vraiment le choix et puis ce n'est pas comme si on sortait vraiment ensemble, non?

La révélation de Lucian, ainsi que mon pouvoir semblant ne connaître aucune limite, tout cela convergait finalement en un seul point : j'aurais sûrement un rôle à jouer dans ce qui allait se tramer tôt ou tard. C'est pourquoi, lors d'une soirée chez la famille Lando, j'ai subtilement proposé mon envie de rejoindre les soldats de l'île, ceux-là même qui avaient tenté de m'arrêter il y a peu lors de mon altercation avec Roland.

"Vous savez, je crois qu'il est temps pour moi d'être utile. Je me disais que ce ne serait pas une mauvaise idée de rejoindre l'équipe de patrouille," déclarai-je, cherchant le regard de Nelia et Karl pour voir leur réaction.

Le gardien du mana éternelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant