Chapitre 5

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Point de vue Léon Foxegrave

Le lendemain, enfin remis de mes émotions de la nuit précédente, je me rendis à l'école. Contrairement à ce que je pensais, Rozalie ne m'attendait pas. En réfléchissant sur les événements, je réalisai que retourner dans ma chambre et être repéré par mon père pouvait être trop pour elle. En repensant à mon père, un chevalier Saint, je suis convaincu qu'il savait depuis le début qu'elle était là, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il se moque de nous de cette manière.

Une fois à l'école, je saluai discrètement le trio d'amis, mais je restai isolé. Après les cours, j'attendis que tout le monde sorte, y compris le professeur, puis je sautai par la fenêtre pour atterrir agilement sur la palissade qui entourait l'école, évitant ainsi Silva et sa bande. Alors que je prenais un petit détour, j'entendis une discussion bruyante teintée de voix que je reconnus. Prudemment, je m'approchai et vis Rozalie face à Silva, me demandant dans quelle histoire elle s'était encore embarquée.

"Silva, désormais tu laisseras Léon tranquille", déclara Rozalie d'un ton ferme.

"Tiens, mais ce ne serait pas la paysanne ? Puis-je savoir ce qui te donne le droit de me parler comme si nous étions du même rang ?" répliqua Silva avec arrogance.

La voix de Daïn retentit soudainement, empreinte de détermination : "Elle a raison, on ne te laissera plus faire !"

Sans prévenir, Silva laissa échapper une aura argentée qui l'entoura. Il s'approcha rapidement de Daïn et lui asséna un violent coup de poing à l'estomac. Malgré sa carrure, le pauvre garçon fut projeté en arrière. C'est alors que je réalisai que Rozalie et ses amis étaient venus à ma défense, tandis que je les observais lâchement. Silva s'avança ensuite vers Rozalie et leva la main. "Non, il ne va tout de même pas !" pensais-je.

 Il gifla Rozalie, et à cet instant, quelque chose en moi se brisa, comme un fil retenant ma colère jusqu'à présent. Je me précipitai vers ma bienfaitrice, et en voyant son visage rougi et les larmes aux yeux, je hurlai le nom de Silva de toutes mes forces.

Pensant que ma prétendue faiblesse justifiait sa confiance naturelle, il tenta de me frapper au visage. Par réflexe, j'attrapai son bras et lui assénai un coup de coude en plein visage. Il essaya alors de riposter avec son autre bras, mais je le saisis immédiatement et lui donnai un coup de tête en plein dans le nez. Alors qu'il chancelait et que le regard hébété de ses camarades se fixait sur lui, je lui agrippai les cheveux et, d'une colère froide, le frappai encore et encore, seuls les bruits sourds de mes coups résonnant dans l'air.

Une fois mon calme retrouvé, je le lâchai et l'observai, lui et ses faux amis.

"Tu me fais pitié, espèce de raclure. Si jamais tu retouches à mes amis, tu regretteras ton existence, que tu sois le fils du chef de l'île ou pas. Et cela vaut pour vous aussi. Désormais, je vous ferai payer au centuple la moindre insulte", déclarai-je d'un regard implacable.

Bien évidemment, personne ne s'était interposé pour l'aider. Je me tournai alors vers les trois amis. Rozalie était à terre, encore sous le choc de la gifle qu'elle venait de recevoir. Je l'aidai à se relever pendant que Noa portait secours à son ami Daïn.

Après nous être éloignés, la jeune fille sembla plus disposée à me parler. Elle m'expliqua qu'elle avait l'intention de convaincre mon persécuteur de me laisser tranquille avec l'aide de Daïn, mais apparemment, le résultat n'avait pas été une franche réussite.

"Tu n'avais donc aucun plan, tu n'as pas réfléchi aux conséquences ? Si j'ai accepté, c'était aussi parce que j'avais mes raisons", lui fis-je remarquer, réalisant un peu tard que la tournure de ma phrase avait été maladroite.

Le gardien du mana éternelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant