𝐁𝐄𝐓𝐖𝐄𝐄𝐍 𝐊𝐍𝐎𝐖𝐋𝐄𝐃𝐆𝐄 & 𝐑𝐎𝐘𝐀𝐋𝐓𝐘

🌱𝟏𝟑. 𝐕𝐀𝐍𝐈𝐓É 𝐃𝐄𝐒 𝐕𝐀𝐍𝐈𝐓É𝐒🌱

Dans les couloirs qui longeaient le dos de la porte qui menait sur la grande esplanade royale, se trouvaient de multiples individus qui étaient vêtus de manière peu commune, à la limite de l'extravagance, comme s'ils s'apprêtaient tous pour une cérémonie particulière. Parmi eux, l'on pouvait distinguer une troupe de jeunes demoiselles présentes et qui étaient parées de la tête aux pieds de précieux bijoux fait d'or et d'argent. Quelques chaînes tombantes sur leurs reins trainaient par ci, par là sur leurs robes en haïk, qui venaient sublimer leurs formes. Le ventre à l'air pour certaines qui voulaient révéler l'ornement que portaient leurs nombrils, des pierres telles que le lapis- lazuli, ainsi que la cornaline et l'ivoire. Le nez et la bouche étaient cachés à l'aide d'un voile, qui maintenait avec brio le mystère de ces suaves demoiselles.

Elles incarnaient parfaitement la carrure des danseuses orientales, connues sous le nom des ghazawis dans leurs traditions égyptiennes. Elles étaient toutes souriantes à l'idée de se tenir bientôt
devant le roi, Pharaon, et exprimaient leur joie en jubilant et en sautillant dans cette attente. Aux côtés de celles-ci se tenaient des cracheurs de feu professionnels, vêtus eux aussi de Chendjit comme à l'accoutumée, des enchanteurs de serpents, des marionnettistes et alpinistes et bien d'autres hommes qui servaient au divertissement.

Cette belle salade aux couleurs multiples comptait en elle la crème de la crème, qui allait servir aux divertissements favoris du roi. Certains d'entre eux avaient même été sollicités des lunes auparavant, spécialement pour ce jour, et avaient effectué le voyage jusque dans ces terres du kemet connues aujourd'hui sous le nom d'Égypte nouvelle dans l'ex qantir. Une Sablée d'heure étant maintenant écoulée, l'un des vizirs du roi ouvrit enfin la grande porte pour se laisser voir par ceux dont il était le seul à assurer la gestion des prestations, les appelant chacun à leur tour pour le démarrage de leurs services.

- Les ghazawis !!!! À votre tour ! cria-t-il d'une voix roc les regards hautains. Mesdemoiselles c'est à vous, s'écria t-il une fois de plus.

Elles s'avançaient tout doucement, le long tissu de leurs jupes relié à la poignée de leur main. Elles accourèrent aussitôt ensemble, laissant à nouveau entendre la forte résonance de leurs ornements se faire entendre par tous.

- Aah ...! Qu'elles m'énervent toutes celles là, souffla le vizir à lui-même, en roulant des yeux, avant de refermer la grande porte gardée par les gardes.

À peine entrées, les ghazawis se mirent sur l'immense piste dédiée aux diverses prestations qui allaient englober cette soirée. Elles se retrouvèrent directement en face du roi qui se trouvait paisiblement allongé sur ses longs fauteuils
royaux blanc et dorées, tous ses sujets l'entourant de part et d'autres. Les joueurs de flûtes et de tambourins se mirent à entonner de délicieuses notes sur lesquelles les danseuses posèrent
leurs différents pas de danse rythmés, apprêtés avec soin.

Sur la face du souverain pouvait se lire la satisfaction face à la réussite de ces festivités, alors que des servantes lui apportaient des raisins à mâchouiller à chaque fois qu'il en désirait. L'objectif de toute cette mise en scène semblait être atteint, d'autant plus que la plupart des cœurs était conquis à la vue de ces belles demoiselles qui réchauffaient toute l'atmosphère de leurs présences. De forts battements de mains retentirent dans la salle, alors
que ces dernières terminaient leurs premières prestations, transitant vers la suivante.

- Qu'on apporte au Roi le veau gras ! criait le vizir du roi le visage extrêmement souriant.

Ces temps de réjouissances étaient bien connus de tous dans le royaume des égyptiens. Elles n'avaient pas besoin d'occasion particulière ou d'événement spécial pour se produire car, ils se réjouissaient parce que chaque moment était bon pour festoyer et s'adonner à certaines formes de libertinages.