Chapitre 26

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PDV de Djamila

3 semaines plus tard

J'étais couchée dans ma chambre en train de parler au téléphone avec C, comme d'habitude. Maintenant, on se parle presque tout le temps, et je ne m'en lasse vraiment pas. C'est tellement agréable de discuter avec lui ; j'apprends plein de choses. Je me rends compte que cela fait déjà plusieurs mois que tout ceci a débuté. Depuis le jour des fiançailles de Maïna jusqu'à aujourd'hui, plusieurs mois se sont écoulés, et on en est là aujourd'hui. On n'a pas encore franchi le cap du "couple", mais c'est comme si on l'était, car on fait presque tout ce qu'un couple normal fait.

Depuis que je lui ai révélé mon viol, il a complètement changé, et bien évidemment dans le bon sens. Je le trouve beaucoup plus patient avec moi. Il est assez calme quand on parle, et même quand je m'énerve, il reste pacifique et ne s'emporte plus du tout. Il a en quelque sorte développé une douceur envers moi. Cependant, il n'est plus du tout entreprenant avec moi. Plus de bisous, il se contente juste de me faire des câlins, et même là, c'est vite fait. Je ne sais pas s'il a peur que je fasse une autre crise. Il doit sûrement penser que je ne veux pas, alors que c'est tout à fait le contraire. Quand je suis avec lui, je ressens le besoin qu'il me touche, qu'il soit très proche de moi. J'aime le contact physique avec lui ; il m'a fait découvrir que cela peut être extrêmement agréable, et j'y ai pris goût, mais là, il a complètement arrêté, et j'avoue que cela me frustre un peu. Ça fait quand même plus de trois semaines que tout cela s'est passé, et jusqu'à présent, il reste distant. Ça commence à me mettre un peu sur les nerfs.

Lui : Tu sais que je pars dans trois jours ?

Moi : De quoi tu parles ? Comment ça, tu pars dans trois jours ?

Lui : Djamila, il t'arrive parfois de m'écouter quand je parle ? Avant-hier, qu'est-ce que je t'ai dit ?

Moi : Ce que tu m'as dit ? Mais je pensais que tu rigolais.

Lui : Comment ça, je rigolais ?

Moi : Bah oui, tu l'as dit vite fait, ensuite on a parlé d'autre chose, donc j'ai pensé que tu voulais juste rigoler.

Lui : Non, pas du tout, je ne rigolais pas, je suis vraiment sérieux. Je dois y aller dans trois jours.

Moi : Vraiment ? Sérieusement ?

Il est sérieux là ? Il part dans trois jours ? Qu'est-ce que je vais faire maintenant ?

Lui : Sérieusement, Djamila.

Moi : Tu vas donc me laisser et partir pendant je ne sais combien de temps ?

Lui : Djamila, je travaille, j'ai des matchs qui arrivent très bientôt. Je dois vraiment partir pour pouvoir m'entraîner à temps. Cela fait des jours que je reçois des mails de mon coach, je suis limite dans la merde. Je devais y aller il y a déjà une semaine, mais je n'arrête pas d'annuler parce que je sais qu'actuellement tu as besoin de moi. Mais là, je ne peux plus. Il faut vraiment que je parte. Tous les joueurs de mon équipe ont commencé leur entraînement depuis bien longtemps, je suis le seul qui manque à l'appel. Si je continue d'esquiver les mails de mon coach, je vais me faire virer de l'équipe, et ça, c'est la dernière chose dont j'ai besoin. Il faut que tu saches que j'ai des priorités.

Moi : Et je n'en fais pas partie...

Lui : Tu sais très bien que je te priorise. La preuve en est que durant ces dernières semaines, j'ai passé la majeure partie de mon temps avec toi. Je ne fais jamais rien sans toi dernièrement. On est tout le temps ensemble, on fait plein d'activités, j'essaie de te consacrer plus de la moitié de mon temps, alors tu ne peux pas dire que tu ne fais pas partie de mes priorités.

Djamila: une femme meurtrieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant