Chapitre 29

2.3K 192 31
                                    

PDV de Djamila

Après avoir reçu cet appel, il était évident que je n'avais plus du tout sommeil. Comment dormir alors que j'ai vécu un chagrin d'amour pendant près d'un mois à cause de lui ? Je me suis assise sur le lit et j'essayais de retrouver mes esprits. Je ne savais pas si j'étais en train de rêver. Je me suis pincée plusieurs fois, car pour tout vous dire, je ne m'attendais vraiment pas à cet appel.

J'avais mon téléphone entre les mains, et il n'arrêtait pas de sonner encore et encore. Ma main me démangeait, je mourais d'envie de décrocher pour entendre ce qu'il voulait me dire, et le pire, c'est que je ne comprends pas comment il est en train de m'appeler avec un numéro de France.

Ne me dites pas qu'il est ici ? Comment est-ce possible ? Il n'est pas censé être en pleine saison de basket-ball ? Qu'est-ce qu'il fait ici ? J'avais les mains qui me démangeaient, je luttais encore et encore pour ne pas céder. J'ai l'impression que ma vie ne se résume qu'à ça, je passe tout mon temps à lutter contre moi-même. J'essaye à chaque fois de ne pas céder à quelque chose, mais je finis toujours par le faire. La preuve est que je n'ai pas pu m'empêcher de décrocher son appel, c'était beaucoup plus fort que moi.

Lui : Allô Djamila

Sa voix, oh mon Dieu, pourquoi suffit-il juste qu'il ouvre la bouche pour que je me mette dans tous mes états ? Comment peut-il avoir une telle emprise sur moi ? Un homme qui puisse me dompter de la sorte juste en me parlant ou en prononçant mon prénom. Comment est-ce possible ? Pourquoi suis-je autant amoureuse de lui ? En juste quelques mois, j'ai l'impression de ne pouvoir rien faire sans lui.

Il y a quelques jours, je jurais de ne plus jamais vouloir entendre parler de lui, et là, aujourd'hui, il a suffi qu'il m'appelle pour que je remette tout en question. Bien sûr, j'étais toujours en colère, mais l'autre sentiment que j'avais décidé de refouler a décidé de faire son grand retour juste en entendant la voix de Tidjani.

Je suis vraiment irrationnelle, je ne suis pas du tout une personne stable. Je ne me comprends pas, pourtant c'était clair, je ne devais même pas lui donner l'occasion de me parler.

Lui : Allô Djamila, parle-moi s'il te plaît.

Moi : Je te donne 30 secondes pour me dire ce que tu veux, et je raccrocherai juste après.

Lui : 30 secondes ne suffiront jamais pour que je te dise ce que je veux, alors s'il te plaît, écoute-moi tout simplement.

Moi : Qu'est-ce que tu me veux ? Qu'est-ce qu'on a à se dire, toi et moi ? Hein ?

J'essayais de rester très calme, alors que ce n'était pas du tout le cas. Au fond, je devenais hystérique. Cela va bientôt faire un mois que je n'ai pas entendu sa voix, et c'est comme si c'était des années. Il m'avait beaucoup trop manqué. J'ai pleuré pour lui durant tout ce temps, et le simple fait d'entendre sa voix m'a fait oublier toutes ces nuits de souffrance.

Lui : Dis-moi où est-ce que tu es ?

Moi : Pourquoi tu m'appelles ? Tu es en train d'épuiser le temps que je t'ai accordé, alors soit tu me dis ce que tu veux, soit je vais raccrocher dans les prochaines secondes. Et tu me connais, ce ne sont pas du tout des menaces en l'air.

Lui : Ok, ok Djamila, je suis à Paris et s'il te plaît, laisse-moi te voir. Je... je veux qu'on parle, j'ai besoin de savoir ce qu'il se passe. Je suis dans le néant total, je n'arrive pas à comprendre comment tu as décidé de disparaître du jour au lendemain sans me donner de nouvelles. J'étais mort d'inquiétude pour toi, alors s'il te plaît, dis-moi où tu es pour qu'on puisse se voir.

Moi : Se voir pour faire quoi ?

Lui : Il faut qu'on parle.

Moi : Ah parce qu'on a quelque chose à se dire ? Excuse-moi, mais je ne le savais pas.

Djamila: une femme meurtrieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant