Chapitre 13

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PDV de Djamila

Je suis descendue et j'ai commencé à le chercher du regard quand il m'a fait un appel de phare. Ça m'a directement saoulée, je n'aime pas du tout ce genre de choses ; je trouve ça vraiment irrespectueux. Il y a plein de gens qui font ce geste ici au Mali, et je déteste ça énormément. Je considère cela comme un manque de respect.

J'ai marché vers sa voiture qui, au passage, était très belle, c'était une BMW. Je sais reconnaître les choses de luxe, et celle-ci était bien chère. Arrivée devant la voiture, je me suis arrêtée à côté. Il a directement baissé les vitres et m'a regardée.

Lui: Salut.

Moi: Tu es là pour me saluer ?

Lui: Tu ne veux pas monter ? Dit-il en souriant.

Moi: J'ai l'air de quelqu'un qui monte dans la voiture d'une personne comme toi ?

Lui: J'aimerais bien savoir quelle genre de personne je suis d'après toi.

Moi: Une personne sans importance.

Lui: Comment définis-tu l'importance ?

Moi: Tout sauf toi.

Lui: Tu n'as pas d'argument, je présume ?

Moi: Ah non, tu te trompes, j'en ai toujours.

Lui: Monte.

Moi: Je n'ai pas envie. Prends ton t-shirt, vu que c'est pour ça que tu es supposé être là. Dis-je en le lui tendant.

Lui: Je veux que tu montes.

Moi: Je ne suis pas là pour faire ce que tu veux, et je pense que tu devrais essayer de comprendre cela.

Lui: Djamila, monte.

Moi: Tu veux que je te le dise dans quelle langue ? Ce n'est pas parce que tu es dans une voiture de luxe que je vais me laisser impressionner.

Menteuse, j'aimais beaucoup sa voiture. J'aime trop les choses de luxe, c'est bien ça mon problème.

Lui: Dois-je comprendre que tu aimes ma voiture ?

Moi: Tu n'es ni le premier ni le dernier à en avoir, donc ne te sens pas trop frais non plus. Je peux bien m'offrir une telle voiture juste en un claquement de doigts.

Lui: Ah oui ? J'attends de voir ça.

Il a alors éteint la voiture et est descendu. Il est venu vers moi, habillé de manière décontractée : un t-shirt polo blanc, un pantalon noir et des claquettes en cuir aux pieds. Arrivé à mon niveau, il s'est arrêté et a commencé à me regarder de la tête aux pieds. Je sais qu'il aime ce qu'il voit, qu'il l'apprécie de loin car il n'aura jamais la possibilité d'y toucher.

Moi: Qu'est-ce que tu fais ? À ce que je sache, tu n'es pas là pour regarder mon corps que tu n'auras sûrement pas, mais pour prendre ton t-shirt qui, au passage, ne sent pas du tout la rose.

Il a rigolé.

Lui: Qui portait le t-shirt l'autre jour ?

Moi: Quand je l'ai mis, j'ai senti la mauvaise odeur.

Lui: Mais cela ne t'a quand même pas empêchée de le porter.

Moi: Je n'avais pas le choix.

Lui: Dans la vie, on a toujours le choix.
Dit-il en s'appuyant sur sa voiture.

Il se met à l'aise ?

Moi: Qu'est-ce que tu fais ? Tu penses que je vais rester là à discuter avec toi ?

Djamila: une femme meurtrieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant