Chapitre 17

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PDV de Djamila

Aujourd'hui, nous devons faire le henné de Maïna. Je viens tout juste d'arriver chez elle et je suis avec Mata.

Nous sommes entrées et la maison était pleine à craquer. Il y avait ses tantes et cousines partout. Je déteste quand il y a trop de monde, mais ce n'est pas ma maison, alors je ne vais pas faire ma loi ici. Je décide donc de me taire. Je vais me contenter de faire mon henné, puis je rentrerai chez moi pour profiter de ma tranquillité.

Avant d'arriver au salon, nous avons dû saluer un million de personnes ; je croyais que cela n'allait jamais se terminer. En plus, les tantes et leurs longues salutations, elles peuvent limite te demander ce que tu as mangé ce matin ou combien de fois tu chies par jour, c'est incroyable.

Après une éternité de salutations, nous avons enfin vu Maïna.

Maïna : Ah, madame la reine est enfin là !

Elle portait le grand boubou des futures mariées, et son visage était caché.

Moi : Tu ressembles à une grand-mère, wallaye. Tu ne peux pas savoir à quel point tu es moche avec ce vieux boubou.

Dis-je en riant.

Maïna : Je savais que tu allais faire un commentaire pareil, tu ne peux vraiment pas t'en empêcher, hein ?

Moi : Ah, vu que tu t'y attendais, ce n'est donc pas une surprise pour toi.

Maïna : Mata, ça va ?

Mata : Oui, je vais bien, et toi ? Avec ton grand boubou là, est-ce qu'Abdoul voudra encore de toi s'il te voit comme ça ?

Dit-elle en riant.

Maïna : Il n'a pas intérêt à ne plus vouloir de moi, sinon il ne vivra pas longtemps pour en parler.

Moi : On dirait que je ne suis pas la seule folle ici. Abdoul devrait commencer à se méfier de toi, car je suis sûre que tu serais capable de le tuer s'il te trompe.

Maïna : Ne t'inquiète même pas, ça il le sait déjà.

Dit-elle en riant.

Moi : Ah bah dans ce cas, il est suicidaire alors.

Mata : Ça c'est sûr. Alors, où est Ouley ?

Maïna : Elle était là tout de suite, va voir dans sa chambre. Elle est sûrement partie là-bas, elle se cache de nos tantes.

Dit-elle en riant.

Moi : Elle a raison. À sa place, je serais partie bien loin juste pour ne pas avoir à subir cette journée.

Mata : Ok, je vais la chercher.

Donc elle est partie, et moi je me suis installée à côté de Maïna. La dame était déjà en train de lui faire son henné ; c'était super joli.

Elle : Alors ça va ? Ton père va bien ? On voit bien qu'il est là, maintenant tu te fais vraiment rare.

Moi : Oui, il va bien. Je passe tout mon temps avec lui. Quand il est là, il ne veut même pas que je m'éloigne de lui.

Elle : Ah, et avec les enfants de sa femme ? Vous vous êtes encore disputés ?

Effectivement, je me suis disputée avec eux. Ils sont trop impolis, et moi, encore plus, donc les choses ne se sont pas du tout bien passées entre nous. Je les trouve trop hautains avec mon père, et je n'aime pas ça du tout. J'essaie de respecter leur mère comme je peux, alors j'exige qu'ils fassent de même avec mon père. Une grande dispute a éclaté entre Ibrahim et moi l'autre jour car il a dit quelque chose de déplacé à mon père. J'ai failli lui donner une bonne gifle pour lui remettre les idées en place. Mon père s'est alors interposé entre nous et m'a demandé de laisser tomber. J'étais trop énervée, mais tante Fanta aussi m'a demandé de me calmer et s'est elle-même chargée de son fils. J'espère qu'elle va leur apprendre le vrai respect, sinon ils sauront qui je suis réellement.

Djamila: une femme meurtrieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant