Chapitre 9

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PDV de Djamila

J'étais en train de manger avec Mata quand j'ai reçu un message d'un numéro inconnu. Il avait juste envoyé "salut". Je n'ai même pas prêté attention ; je n'allais évidemment pas répondre. Je ne prends jamais les appels des numéros inconnus, encore moins les messages, donc la personne se heurte à un mur.

Mata : Je crois que tu as reçu un message.

Moi : Oui, mais je ne connais pas le numéro.

Elle : Donc je suppose que tu ne vas pas y répondre ?

Moi : Bien sûr que non, je ne vais pas commencer à répondre aux messages de n'importe qui.

Elle : Anh ayiwa oh.

Moi : Votre rentrée, c'est dans une semaine, non ?

Elle : Oui, je n'ai vraiment pas envie, surtout que cette année c'est le bac.

Moi : Ah, ça va être compliqué, mais je sais que tu vas y arriver. Tu es sérieuse, donc il n'y a pas de raison que tu ne réussisses pas, tout comme Mohamed.

Elle : Oui, mais ça va quand même être compliqué, je stresse déjà.

Moi : Mais non, ça va aller. Vous allez y arriver. Moi, j'ai pu le faire, donc toi aussi tu peux y arriver. Ne t'inquiète pas. Tu es intelligente et Mohamed aussi, donc vous allez tous les deux avoir votre bac.

Elle : Maman commence déjà à nous stresser. Je sens qu'elle va commencer à nous interdire de sortir.

Moi : Au niveau des études, elle ne blague pas, donc tu sais déjà qu'elle sera sur votre dos durant toute l'année scolaire.

Elle : Oui, et papa aussi.

Moi : Ah.

Elle : Il revient dans une semaine, et ça sera vraiment la fin de nos vacances.

Moi : Et surtout du temps que tu passes avec moi.

Elle : Il ne va pas m'empêcher de te voir.

Moi : Il a toujours essayé de le faire.

Elle : Et il n'a jamais réussi.

Moi : J'avoue...

Je crois que tu peux retourner à la maison maintenant. Je vais bien mieux et je suis capable de me débrouiller par moi-même.

Elle : Laisse-moi rester encore un peu, je veux être avec toi.

Moi : Tu m'aimes trop, c'est incroyable.

Elle : Et toi, alors ? Tu ne m'aimes pas ?

Moi : Non, dis-je en riant.

Elle : Trop méchante comme grande sœur.

Moi : Tu aurais préféré une autre grande sœur ?

Elle : À bien y réfléchir, non, je te préfère largement. Je sais que tu n'hésiterais jamais à prendre ma défense quand ce sera nécessaire.

Moi : Qui t'a dit ça ?

Elle : Pas besoin qu'on me le dise, je le sais pertinemment. J'aime le fait que tu aies beaucoup de caractère. Tu n'hésites pas à dire tout ce qui te passe par la tête et tu fais souvent peur aux gens. Tu sais te battre, donc je sais que je peux provoquer les gens et avoir l'esprit tranquille ensuite.

Moi : MDR, trop culottée cette enfant.

Elle : Je tiens peut-être ça de toi.

J'ai fait une tête choquée.

Djamila: une femme meurtrieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant