Phamton Mc Mower & Mac

Chapitre 12

~Mower~

Voilà maintenant trois jours que nous cherchons où se cachent ces enfoirés d'Eagles. Trois jours que Yokel passe ses nerfs sur moi, et je le comprends. Il ne veut pas que j'approche sa sœur, mais moi, je la veux rien que pour moi. Cette même femme a été kidnappée par nos ennemis, alors il est à bout. Moi, je veux la retrouver au plus vite. J'imagine même pas ce qu'ils lui ont fait, mais dans tous les cas, je vais tous les buter, rien à foutre.

Storm sort de son bureau et vient vers nous.

—J'ai appelé Death.

—Tu as demandé de l'aide aux Demon Sons ?

—Ouais, il m'a dit qu'il savait où les Eagles pouvaient être. Il va envoyer deux de ses gars faire le repérage et on va mettre en place un plan, ok ?

Yokel n'arrête pas de bouger mais hoche la tête.

—Ouais, c'est déjà mieux que ce qu'on a, c'est-à-dire rien, putain !

Il donne un coup de pied dans la table basse qui se retourne.

Deux heures plus tard, trois motos se garent devant le club. Il y a Death, le président des Demon Sons, son VP Eater et son Lieutenant Weapon.

—Merci de nous aider, Death.

—Entre alliés, on se doit bien ça. Et puis, on ne s'en prend pas aux femmes.

On entre dans la salle de réunion.

—Explique-nous pourquoi on est là. Et c'est qui cette fille ? Une de vos brebis ?

Avant que Yokel ne puisse réagir, j'ai déjà plaqué Weapon contre le mur, mon arme sous son menton.

—Parle encore une fois d'elle comme ça et je te bute, allié ou pas.

—Mower, calme-toi.

—Non. On ne parle pas de Mackenzie comme si c'était juste une putain de brebis.

J'allais lui en coller une, mais je sentis un bras me retenir. Prêt à frapper, je me retourne et je vois le regard de Yokel. Je recule et il lui assène un coup.

—C'est ma petite sœur, connard.

—Yokel, Mower, ça suffit. Calmez-vous. On est tous là pour la retrouver.

J'allais parler quand un prospect entre, essoufflé.

—Qu'est-ce qu'il y a ?

—On... on a reçu ce colis.

Je prends le colis mais je n'arrive pas à l'ouvrir. Storm me le prend des mains et l'ouvre. À l'intérieur, nous découvrons avec horreur une mèche de cheveux ensanglantée et une enveloppe. Cette dernière contient un CD et un mot.

« Merci pour votre poupée. »

Spider, vérifie s'il n'y a pas de virus sur le CD et s'il contient quelque chose.D'accord. Pas de virus détecté, mais il y a une vidéo dessus.

Nous échangeons tous des regards inquiets, redoutant ce que nous allons découvrir.

Lance-la.

Je me tourne vers Yokel. Spider lance la vidéo et mon estomac se soulève. Voir ces hommes toucher son corps, entendre ses supplications déchirantes, c'est insupportable.

Submergé par la rage, je me lève brusquement et commence à tout fracasser dans la salle.

Je vais les tuer, tous autant qu'ils sont. Je vais leur faire payer au centuple ce qu'ils lui ont fait subir.

Yokel, le visage livide, trouve à peine la force de se lever pour aller vomir dans la poubelle.

Incapable d'en supporter davantage, je tourne le dos à l'écran.

—Spider, éteins ça. Tout de suite.D'accord.

Alors qu'il s'apprête à couper la vidéo, un gémissement faible attire notre attention.

Je me retourne malgré moi. Son visage apparaît à l'écran, couvert de coupures, du sang sur les lèvres, des larmes coulant le long de ses joues.

 — ... 

—Elle a dit quelque chose.

—Mower...

La voix de l'agresseur retentit, emplie de mépris : « —Tiens, elle appelle son chevalier servant. Je croyais que personne ne t'avait touchée, petite menteuse. »

Il lui assène un coup violent et elle s'évanouit à nouveau.

Elle m'a appelé et je n'étais pas là pour elle. Cette pensée me torture jusqu'à ce que la main de Yokel sur mon épaule me ramène à la réalité.

—Viens, on va mettre au point un plan pour la sortir de là.

Je le regarde, hébété, incapable de bouger. Mon esprit est paralysé par l'horreur de ce que j'ai vu.

J'écoute leur plan sans vraiment l'entendre, le visage de Mackenzie tournant en boucle dans ma tête. Je sens le regard inquiet de mes frères posé sur moi.

—Pourquoi vous me regardez comme ça ? J'ai un truc sur la tronche ?

—On ne t'a jamais vu dans cet état, Mower. On se demande si tu es en mesure de venir.

Un rire rauque, presque animal, s'échappe de ma gorge.

—Bien sûr que je viens. Je l'ai dit, non ? Je vais tous les buter et récupérer ma régulière.

Ils me regardent tous avec des yeux ronds, mais aucun ne fait de commentaire, pas même Yokel. Je remarque juste un léger sourire en coin sur son visage, mais je n'y prête pas attention.

Deux jours plus tard, le plan est prêt et nous sommes sur le départ. Une seule pensée m'obsède :

Tiens bon, ma belle. J'arrive.