Nos pas sur la glace

Rapprochement

Ethan : June est ta sœur ?

Hadriane : Non, c'est ma cousine, je vis chez eux pour un certain temps.

Ethan : Ah ouais ? Pourquoi ?

Ma gorge se noue et une boule se forme aux creux de mon ventre.

Hadriane : Problèmes familiaux... Au fait pourquoi étais-tu à la patinoire ?

Ethan semble un peu surpris de ce changement de sujet mais répond.

Ethan : J'avais mon cours de hockey, je t'ai vu en partant, désolé d'être resté, c'était malpoli.

Hadriane : Non, ce n'est pas grave.

Nous finissons par arriver et j'envoie un message à June pour savoir où elle est. Sa voiture n'est pas dans l'allée. Il ne lui faut pas longtemps pour répondre à mon message. Et apparemment, je passerais la soirée sans elle.

Ethan : Tu es toute seule ?

Hadriane : Oui, June est chez Laureen, elle dormira surement là-bas.

Ethan : Alors je resterais ici, tu pourrais te faire mal.

Hadriane : Quoi ? Euh non, ne t'inquiètes pas, je me débrouillerai. Merci de m'avoir ramenée...

Ethan : N'y pense même pas.

Et sans un mot de plus, il sort de la voiture et vient m'aider à le rejoindre. Il sort mon sac de sport de la voiture et je m'appuie sur lui pour marcher jusqu'à la porte. Je sors mes clés et ouvre. Avant d'entrer, je me tourne vers lui.

Hadriane : T'es pas obligé...

Ethan : Non, je sais. Mais je le fais quand même.

Je rougis et entre. Ethan m'aide à me déplacer et je le remercie.

Ethan : Bon, je ne sais pas cuisiner, on commande ?

Hadriane : OK, pizza ?

Il hoche la tête et je penche mon visage au-dessus de l'écran de son téléphone. Il fait défiler les choix et me laisse regarder. Plusieurs pizzas me tentent mais je finis par choisir une Reine. Je clique et relève la tête. Nos nez se touchent presque et nos yeux sont accrochés comme des aimants. Depuis quand somme nous si proche ? Mon cœur bat à folle allure et mon cerveau est en surchauffe. Nos mains se touchent lorsque je les retire du téléphone et le contact me brûle. Mon regard se perd dans le sien et mon cerveau n'arrive pas à penser correctement.

Une sonnerie de téléphone retentit et nous sort de notre torpeur. Nous reculons d'un bond et Ethan se racle la gorge. Je murmure des excuses intelligibles et sent mon visage rougir.

Ethan : Euh... j'envoie la commande.

Je baisse la tête et murmure un petit oui. Je sors mon téléphone de ma poche et regarde qui est la personne qui m'a appelé. Une pub. Je me sens bête.

Hadriane : Je vais me doucher... Hum, tu trouveras des vêtements dans la pièce juste ici. Ils sont dans le 2e tiroir, ce sont les vêtements de mon oncle.

Il hoche la tête et je titube jusqu'à ma chambre. Je choppe des habits et m'enferme dans la salle de bain. A peine la porte fermée, je plaque une main sur ma bouche et me retient de hurler. MAIS QU'EST-CE QU'IL S'EST PASSE ? Bon, Hadriane, pas le temps de réfléchir ! C'était juste une erreur, on n'avait pas vu que nos visages étaient si proches et voilà tout. Mais... il m'a regardé dans les yeux et... Non ! Hadriane, ressaisis-toi !

Je me déshabille vite et entre sous la douche. L'eau chaude glisse sur ma peau et m'empêche de trop réfléchir. Je termine de me laver et dort. Je croise mon reflet dans le miroir. Des bleus ornent mon corps, œuvre de Jessica et sa bande. Pas le temps de penser à ça. J'enfile un sweat et un jogging (bonjour la dégaine) puis descend dans le salon rejoindre Ethan. Il semble sortir tout droit de la douche à en croire ses cheveux mouillés. Il a pris un jean et un tee-shirt à mon oncle. Ses cheveux mouillés et mal coiffés lui donnent un charme irrésistible.

Ethan : J'ai emprunté ta douche.

Hadriane : T'as bien fait.

Ethan : Tu sous entends que je puais ?

Oh punaise, la gourde ! Je me donne une claque mentalement.

Hadriane : Non, ce n'est pas ça... tu sens très bon...

Je me perds dans mes bégayements et il rigole.

Ethan : Je sais, ne t'inquiètes pas, je t'embêtais.

Ah, crétin ! Nous nous asseyons sur le canapé et Ethan va chercher les pizzas posées sur la table. J'allume la télé et nous regardons un film choisi au pif. A un moment, une envie pressante d'aller aux toilettes me saisit. Je pose mon pied sur le sol et me lève. Je trébuche et lâche le verre que j'avais à la main. J'avais oublié, j'ai la cheville foulée. Un petit morceau de verre m'entaille le poignet. Ethan se lève et cours vers moi.

Ethan : Hadriane ! Ça va ? Tu t'es coupée ?!

Il saisit ma main et soulève ma manche. Non ! Son regard part de ma mains et remonte le long de mon bras. Ses yeux semblent hésiter entre horreur et pitié devant mes bleus. J'arrache mon poignet de sa main et tire d'un coup sec sur la manche. Je me lève et essaye de marcher jusqu'à ma chambre. Toutes envies d'aller aux toilettes ont disparues. Je sens un poids dans mon dos et deux bras s'enrouler autour de mon corps. Le visage d'Ethan est posé sur mon épaule et il me chuchote d'une voix enrouée.

Ethan : Hadriane... qui t'as fait ça ?

Des larmes coulent le long de mes joues et aucun son ne sort de ma bouche. Je me tourne pour lui faire face et me recroqueville contre lui. Sa prise autours de moi se fait encore plus forte.

Hadriane (désespérée) : Ethan... j'en peux plus...

Une larme m'échappe. Je sers son tee-shirt comme si ma vie en dépendait. Il semble percer mon désespoir dans ma voix car il me guide jusqu'au canapé et m'aide à m'y asseoir. Mon regard se perd dans le vide et ma voix se casse. Ethan me fixe d'un regard inquiet.

Hadriane : Tyler et moi avons eu une grosse embrouille... Des filles et lui se sont mis d'accord et depuis ces filles-là ne me lâchent pas. Je ne peux le dire à personne, June serait en danger. J'ai déjà essayé de lui en parler mais elle n'a jamais voulu rien entendre.

Les yeux de mon interlocuteur sont emplis de compassion. Il se rapproche de moi et me prend la main, comme pour m'encourager à parler.

Ethan : Il s'est passé quoi avec Tyler ?

Hadriane : Il a voulu plus que de l'amitié. Et j'ai refusé alors il s'est énervé.

Ethan (inquiet) : Il ne t'a pas fait de mal.

Hadriane : Indirectement si, il a fait « équipe » avec Jessica. C'est elle et sa bande qui mon abimé aussi bien mentalement que physique. Et pour en rajouter elle ne veut plus que je t'approche. J'ai peur Ethan.

Il se racle la gorge et semble hésité à dire quelque chose.

Ethan : Que... que s'est-il passé après le match de hockey ?