Attentionné

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De fines larmes roulent sur mes joues. Je sais de suite à quel moment il fait référence.

Hadriane : Ce jour-là... Evan a voulu...

Je me plie en deux, saisit d'une envie de vomir. Repenser à ce moment-là, à mon impuissance face à lui me dégoute. Ethan m'aide à me redresser et me sert fort contre lui. Je sens sa main me caresser les cheveux. Il a compris, il a compris quel mal a voulu me faire son coéquipier. Il a compris ma douleur silencieuse. Mes larmes inondent son tee-shirt.

Ethan (murmure) : A-t-il... réussi ?

J'inspire à fond et articule difficilement une réponse.

Hadriane : Non, tu es arrivé à temps...

Un soupir de soulagement s'échappe de lui. J'ai l'impression que mon cœur est enserré de ronce. Ma gorge et mes joues me brûlent. J'enfonce mon visage au creux de son emprise.

Ethan : Ça va aller... t'inquiètes pas...

Bercée par son odeur boisée et ses paroles rassurantes, mon corps devient brumeux. Mes yeux se ferment et ma respiration se calme.

Hadriane : Tu peux dormir... dans la chambre d'ami.

Et la fatigue s'empare de moi, là, dans les bras d'Ethan.

Le lendemain, mes yeux ont du mal à s'ouvrirent, ils me piquent et ma tête est agressée par une méchante migraine. Les souvenirs de la veille me reviennent en grandes pompes et cela suffit à me faire bondir hors de mon lit.

Oh punaise ! Qu'est-ce qu'il m'a pris ??? Il a surement dû me porter jusqu'à mon lit... Une violente douleur m'agresse la cheville. Mince... ça ne va pas mieux. Un petit pansement a été déposé à l'endroit où je m'étais coupée. Pourquoi fait-il tout cela pour moi ?

Je sors de ma chambre à cloche pied et descend les escaliers en m'aidant de la rambarde.

Je vois Ethan avec un grand carton dans les mains. Je me passe la main dans mes cheveux et m'assoit sur les marches de l'escalier.

Hadriane : Qu'est-ce que tu fais ?

Il redresse la tête et me sourit. Il sort de l'emballage deux grandes béquilles blanches et me les tend.

Ethan : Tiens, j'ai pensé que ça pourrait te servir.

Hadriane : Quoi... mais fallait pas... désolé, je ne peux pas accepter. Tu as déjà fait bien trop de choses...

Ethan : Ils n'acceptent pas les retours... Tu ne vas quand même pas me dire que j'ai acheté ça pour rien ?

Je me sens coupable à cause de lui ! Chacal !

Hadriane : Merci.

Je les prends et les essaye. Elles semblent déjà à ma taille.

Nous finissons de nous préparer et partons en route du lycée. Arrivés là-bas, je remarque beaucoup de regards envieux. Après tout, je suis en train de discuter tranquille avec le mec le plus beau, le plus populaire et le plus gentil du lycée.

Nous nous arrêtons devant le portail.

Ethan : Bon, bah salut... et préviens-moi si l'on te refait du mal.

Hadriane : Oui, mais ne dit rien à propos de tout. A personne, je t'en supplie. Et merci pour tout. Salut !

Et nous partons chacun de notre côté. Je ressens un léger pincement au cœur au fait de nous séparer mais je l'enfonce au plus profond de moi.

June m'adresse à peine un regard. 

Nos pas sur la glaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant