NECROPHAGIS-235 (FR)

Chapitre 11 : Après la pluie...

L'atmosphère sur NECROPHAGIS-235 s'était apaisée. La planète avait recommencé à émettre sa lumière rouge habituelle et le sol s'était très légèrement asséché. Tout semblait revenir à la normale (aussi normale que pouvait être cet endroit) comme si la planète elle-même se reposait. Robert et Mahalia arpentaient la planète depuis des heures à présent. Les deux adolescents étaient en état de choc, frigorifiés, aux vêtements visqueux et déchirés. Ils s'étaient tous les deux enfermés dans un profond mutisme et Robert ne cessait de regarder derrière lui. Leur épuisement physique ne rendait la progression que plus difficile et ils durent l'entrecouper de courtes pauses pour s'asseoir sur le sol moite. Durant ces petites pauses, Robert nettoyait les blessures de Mahalia du mieux qu'il pouvait sans accessoires médical à portée de main. Cette dernière lui donnait des indications qu'il s'appliquait à suivre à la lettre. Il semblait s'habituer petit à petit à la tâche qu'il accomplissait avec patience. Mahalia finit par briser le silence :

- Dit, ça te fait quoi ce... pouvoir ? Enfin, comment tu te sens en l'utilisant ?

- Ça dépend. Quand je l'ai utilisé contre ce monstre, je me suis senti puissant. Je le manipulais comme une marionnette. Quand je lis les pensées, soit j'entends une voix, soit j'ai l'impression de plonger dans une mer d'image.

- Tu as déjà lu dans les pensées de qui ?

- Oui... celles de mon père. Et...

Robert resta silencieux un instant. Sa visite dans l'esprit d'Isabella lui revint comme un flash.

- Et ? demanda Mahalia

- Non... c'est tout, dit-il prestement

- Et tu as déjà pensé à aller plus loin ?

- Je ne sais pas si j'en suis capable...

- Tu en est capable, répondit Mahalia en regardant Robert dans les yeux. Mine de rien, tu es très courageux quand il le faut. Tu m'as sauvé la vie.

- Tu me l'as sauvée bien avant.

- Arrête de te dévaloriser. Tu as été très courageux et je suis sûre tu es capable de bien plus.

Robert admit silencieusement son argument, légèrement galvanisé par les compliments de la jeune fille. Il finit de faire son bandage improvisé et Mahalia le remercia dans un soupir de lassitude. Une chose était sûre, elle en avait plus qu'assez de rester dans cet endroit. Cependant, en regardant Robert, elle se dit qu'elle aurait pu être en pire compagnie que la sienne. Elle se releva et ils reprirent leur chemin. La froideur environnante se faisait toujours sentir. Mahalia commença à grelotter et Robert, le remarquant, retira son pull et le déposa sur ses épaules. Elle sourit de gratitude, et prit la main du jeune homme pour lui partager un semblant de chaleur. Ils cheminèrent ainsi, main dans la main à la recherche d'une sortie. L'apaisement soudain de la planète rendait le chemin plus aisé mais nourrissait aussi une certaine inquiétude chez les deux compères.

- Tu crois que la planète dort ? Où qu'elle est fatiguée ? Demanda Robert

- J'espère... ou alors elle prépare quelque chose, répondit Mahalia d'un ton dubitatif. On en a trop chié pour tuer une de ces choses, si elle nous en envoie d'autres...

Robert frissonna. La simple idée d'affronter de nouveau une ou plusieurs de ces choses lui glaçait le sang. Mahalia n'en menait pas plus large. Aucun d'entre eux ne se savait à l'abri tant qu'ils étaient toujours sur cette planète.