NECROPHAGIS-235 (FR)

Chapitre 14 : Police de l'Espace

- T'as une sale tronche, avait dit Louie en programmant la fermeture de l'entrée de son vaisseau.

L'escalier menant au vaisseau se rétracta doucement, précédent la fermeture de la porte coulissante. Robert regardait Louie avec une certaine surprise depuis qu'elle était sortie de son armure. Il se posait mille questions en la regardant, principalement ses intentions, mais aussi d'où elle pouvait bien venir. Ainsi, au comble de l'incompréhension il se contenta de répéter :

- Qui êtes-vous ?

- Je t'ai dit que je m'appelle Louie Valeryan ! Tu veux quoi d'autre ? Et toi, tu es...?

- Robert... hum... Teeders.

Robert la regarde un moment, perdu par la question pendant quelques secondes.

- Bienvenue dans le HAUTEFLECHE-1, dit-elle en tendant les bras pour montrer les environs.

- Le HAUTEFLECHE-1 ? C'est le nom de ce vaisseau ?

- Finement observé, petit.

Robert regarda autour de lui, l'environnement métallique et froid était truffé d'objet à la pointe de la technologie, non seulement les portes automatiques, mais aussi des ordinateurs placés dans de longs couloirs devant lesquels d'élégants sièges en métal rembourrés étaient placés. Les murs blancs des couloirs étaient décorés de panneaux de contrôle lumineux clignotants de plusieurs couleurs.

- Vous êtes une sorte d'alien ? finit-il par dire en la dévisageant

- Non, une humaine, répondit-elle. Et vous qu'est-ce que vous faisiez tous les deux sur une NECROPHAGIS ?

- Une quoi ? demanda Robert, interloqué.

- Une NECROPHAGIS. C'est comme ça qu'on appelle ces planètes. Des planètes qui se nourrissent de la mort.

- Necro... phagis... répéta-t-il pensif, c'est donc ça... Et je ne sais pas ce qu'on fait ici, peut-être que vous nous avez emmené ici pour ce qu'on en sait.

- Tu ne peux pas totalement me faire confiance, admit Louie. Mais passant en revue tes options : rester sur cette planète inhabitée et prier pour que quelqu'un plus digne de confiance que moi, soit tu restes sur mon vaisseau, bien au chaud et je te ramène chez toi.

Il hocha la tête sans rien dire, malgré le million de question qui lui traversait l'esprit. Louie reprit la parole :

- En résumé, cette planète s'appelait NECROPHAGIS-235. C'était la planète vivante la plus proche de la Terre. Elle est apparue il y a un an et menace la Terre depuis. Les créatures que vous avez affrontées étaient des Nourrisseurs, des sortes d'enfants de la planète chargés de tuer tout ce qui foule sa surface pour la nourrir de cadavres.

Robert tenta d'être attentif mais son regard se perdit peu à peu dans le vague à cause de ses problèmes d'attention, Louie constata qu'il n'écoutait pas et répéta les informations plus synthétiquement, un soupçon d'exaspération dans la voix.

- Je vois, finit par comprendre Robert. Mais... pourquoi on s'est retrouvés ici ? Qu'est-ce qu'on a à voir avec tout ça ?

- Qu'est-ce que tu veux que j'en sache ? dit Louie, perdant légèrement patience, je n'ai rien à voir avec ça.

Robert acquiesça, toujours pensif, des dizaines et des dizaines de questions lui passant à l'esprit. Louie, elle se dirigea vers son infirmerie où elle avait laissé Mahalia inconsciente. Robert lui emboîte le pas, se demandant un instant où elle allait. Il se souvint ensuite de l'état dans lequel il avait vu Mahalia et courut à l'endroit où il l'avait vue, dépassant Louie. Les questions qui lui hantaient l'esprit s'étaient évanouies, ne lui laissant que l'inquiétude pour sa partenaire à l'esprit. Il pénétra vivement l'infirmerie et trouva Mahalia dans le même état critique, son bras manquant recouvert d'un bandage de fortune sanguinolent dont la vue procura un haut-le-cœur à Robert. Son corps reposait sur le lit, inanimé. Il se mit à genoux à son chevet et la regarda avec remords et inquiétude. Il posa une main compatissante et pleine de remords sur l'épaule de sa partenaire, le cœur serré. Louie entra à son tour dans l'infirmerie et s'approcha de la jeune fille.