Chapitre 15 : Viser les étoiles

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25 août 2002


Le paysage de Paris s'étendait en parallèle à la voûte céleste percluse d'étoile devant la jeune blonde de 17 ans, juchée sur le toit de son orphelinat. Elle était accompagnée d'Alena, sa cousine, de deux ans sa cadette. Elle regardait les étoiles, émerveillée depuis son plus jeune âge par cette étendue noire constellée de lumière. Elle avait fait de la science et de l'astronomie ses chevaux de bataille à l'école et s'entraînait physiquement jusqu'à ne plus sentir ses muscles tous les soirs, tout cela dans un seul but : devenir spationaute.

- Tu es sûre de toi, Louie ? Demanda Alena qui n'entendait parler de ce projet que maintenant, ce sera dur tu sais...

- Je n'ai jamais été aussi sûre de ma vie. Ma place est dans les étoiles, je le sais. Et avec tout l'argent laissé par mes parents lorsqu'ils m'ont abandonné, j'ai de quoi faire les études que je veux.

- Tu vas devoir partir, dit Alena à haute voix, comme pour se résoudre elle-même. J'espère que tu vas t'en sortir.

Elle se contenta de hausser les épaules. Louie n'avait jamais vu sa famille, elle ignorait la couleur des cheveux de sa mère, mais pas celle de son argent. Par chance, elle avait rencontré Alena en cherchant son nom de famille sur internet et elles étaient devenues inséparable dès lors. Alena, elle, n'était pas une rêveuse comme sa sœur. Elle connaissait ses limites et ses parents se plaisaient à le lui rappeler.

- Un jour, je t'emmènerai là-haut ! dit-elle d'un ton rêveur. Quand je serai une vraie spationaute, tu me rejoindras.

- N...Non ! Bégaya Alena, un tic qui revenait chaque fois que sa cousine voulait l'inclure dans ses projets fous. C...C'est pas mon truc ! Et puis l'espace c'est si... grand !

- Ale... dit-elle en posant des mains fermes sur ses épaules. Tu es meilleure que tu ne le crois. Ne laisse pas tes parents te rabaisser. Si je dois faire de grandes choses, alors toi aussi !

Elle fut prise d'un léger vertige. L'idée d'accompagner sa cousine lui apparût séduisante, mais elle se sentait si petite face à elle que rien de ce qu'envisage sa cousine ne lui paraissait concevable. Elle hocha simplement la tête par automatisme, mais aussi avec l'espoir secret qu'elle visite un jour l'espace avec sa cousine et meilleure amie. La nuit passa en un clin d'œil pour les deux filles, et le lendemain, le jour de l'anniversaire de Louie arriva, et par la même, le jour de son départ de l'orphelinat. Elle avait emballé ses affaires depuis quelques jours et les transportait à présent en bas du grand escalier à bout de bras. Elle passait sous le regard silencieux de ses camarades d'orphelinat, des regards empreints d'émotions allant de la jalousie, à l'admiration passant par le dédain pur et simple.

La jeune fille embarqua dans le taxi qui la mènerai à l'école préparatoire aux métiers de l'espace qui l'avait acceptée à la fin de son cursus scolaire. Elle ressentait une grande excitation mêlée à de l'anxiété au fur et à mesure qu'elle se rapprochait de son objectif. Elle regarda par la fenêtre du taxi. La banlieue parisienne qu'elle quittait n'avait plus de secret pour elle. Chaque rue traversée refermait son lot de souvenir, positif ou non : une rue où elle s'était faite tabassée pour la première fois, une autre où se trouvait la superette dans lequel elle avait fait son premier larcin. Tant de souvenir de jeunesse qu'elle laisserait derrière elle. Au bout d'une heure, le taxi se gara devant l'école. Après avoir rencontré le principal et signé quelques papiers, Louie s'installa dans sa chambre d'internat. Elle entra et se retrouva nez-à-nez avec une jeune fille d'à peu près son âge, une rousse d'une tête plus grande quelle aux cheveux bouclés et portant des lunettes. Des taches de rousseur constellaient ses joues et elle arborait un sourire décoré d'un appareil dentaire. Elle regarda la jeune blonde avec un certain intérêt, la transperçant de son regard bleu acier.

NECROPHAGIS-235 (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant