Chapitre 6 : Dans la merde

48 8 2
                                    

18 janvier 2017

L'étoile rouge visible depuis quelques jours dans le ciel s'est avérée être une planète qui émet naturellement de la lumière. Encore aujourd'hui, aucune de notre navette n'a pu expliquer la nature de ce phénomène. Nous allons devoir envoyer un groupe de scientifique et de géologue afin d'y mener une étude approfondie.

20 juillet 2017

Les géologues envoyés sur place ont pu nous rapporter des informations de premier ordre concernant la planète rouge. Les roches recueillies auraient une composition à 80% minérale et à 20% organique. La partie organique semble parasiter le minéral, mais aussi gagner du terrain sur celle-ci. À terme, cette planète deviendra à 100% organique et nul ne sait ce qu'il se passera alors.

Extrait du journal de recherche de Kate Mayweather, directrice de la SEI.

Robert sentait une masse gluante et tiède contre sa joue. Il avait du mal à se lever. C'était comme si tous les membres de son corps étaient engourdis. Combien de temps avait-il dormi ? 2 heures ? 2 jours ? Il l'ignorait. En tournant légèrement sa tête vers le sol sur lequel elle était posée et se retrouva face à un sol rougeoyant, semblable à une masse sanglante boursouflée et visqueuse. Robert rassembla ses efforts pour se relever avec peine et ce qu'il vit lui glaça le sang. Une terre rouge à perte de vue, trouée de profonds cratères plus ou moins profonds. Il eût peine à se lever, mais une fois debout, il regarda le ciel. Des étoiles, il faisait nuit. Mais aucune Lune, aucun nuage, pas même un souffle de vent n'était perceptible. Il n'était plus sur Terre, cela ne faisait plus aucun doute. Il marcha en regardant autour de lui, la peur au ventre. Comment était-il arrivé là ? Il ne se souvenait plus de rien, hormis d'avoir suivi ses cours comme à son habitude. Il ressentit alors une douleur lancinante dans le cou, et alors tout lui revint d'un coup : son intrusion dans les souvenirs d'Isabella, sa visite chez l'infirmière de l'école, la seringue qu'elle lui a planté dans le cou et... plus rien. Pourquoi une infirmière m'aurait fait ça ? se demanda-t'il. Il se dit alors que quelqu'un d'autre aurait pu l'enlever pendant qu'il était inconscient. Mais qui ? Et pourquoi ?. Il décida de mettre ces questions de côté pour le moment et marcha prudemment en regardant autour de lui.

Ses jambes étaient engourdies et ses pieds glissaient sur le sol gluant et visqueux de cette planète, au point qu'il devait évoluer pas à pas avec une précaution de tous les instants. Soudainement un bruit de craquement sinistre se fit entendre à ses pieds. Il y jeta un regard. C'était un os. Il enleva vivement son pied, grimaçant de répulsion, avant de glisser sur le sol et de s'étaler sur le sol visqueux de tout son long. Oh mon dieu !, se dit-il en mettant une main sur sa bouche, se retenant de vomir. Il tenta de se lever mais, alors qu'il tourna la tête, son regard tomba sur un crâne, un crâne humain. Il poussa un grand cri et se traîna en arrière au sol, tentant de détourner le regard. Il était à présent entouré de nombreux squelettes, certains os plus usés que d'autres. Du calme, Robert. Ils sont morts, ils ne te feront rien, se dit-il en respirant bruyamment. Mais cette pensée en amena une autre, plus effrayante encore : Quelque chose ici pourrait me tuer ? Rassemblant son courage, Robert se leva doucement, essayant de ne plus regarder le sol. Il arriva devant une haute dune qu'il escalada péniblement, s'accrochant aux crevasses du sol avec les ongles et rampant petit à petit. Ses jambes et au bras lui faisaient souffrir à force de tenir l'équilibre sur ce sol glissant et mou. Le jeune homme dû s'y prendre à trois fois et grogna de dépit face à cette colline, mais en atteint finalement le sommet.

Balayant la planète du regard, Robert n'y vit qu'une large étendue de terre rouge à perte de vue. Le même paysage qui se répétait sur des kilomètres et des kilomètres. Seul certains geysers de vapeur interrompaient l'homogénéité du paysage. Cependant une chose attira son regard. Une masse noire métallique écrasée au loin. Un vaisseau ? Il devait en avoir le cœur net. Alors qu'il s'apprêtait à descendre prudemment de la colline, un faux mouvement le fit dégringoler le long de la colline. Il cria d'affolement alors que sa chute s'accélérait jusqu'à tomber dans un cratère. Sa chute s'acheva finalement au plus profond du cratère, amortie par le sol mou et visqueux. Il se débarbouilla, dégouté et regarda autour de lui. Aucun moyen de remonter à la surface ne semblait à sa portée pour le moment. Seul un chemin rectiligne s'enfonçant dans les ténèbres s'étendait devant lui. Il choisi alors de l'emprunter avec méfiance. J'ai vu une sorte de vaisseau, pensa-t-il, tentant de chasser ces idées noires de son esprit. Qui que ce soit, il doit m'attendre. C'est certain. Tout ce que j'ai à faire c'est le rejoindre.

NECROPHAGIS-235 (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant