Chapitre 22 : Café

1 0 0
                                    

De nombreux scientifiques et techniciens s'affairaient actuellement dans le bâtiment principal. La programmation du lancement prenait un temps considérable et tout le monde était sur le pont. Cette activité constante pouvait autant être un avantage qu'un défaut pour le petit groupe ; d'un côté plus de chance de se faire repérer, de l'autre tout le monde était occupé, donc certaines salles étaient plus bondées que d'autres. Pourtant la salle des Sacrifiés, la destination de Robert et Mahalia était la plus remplie actuellement. Trouver un moyen d'y entrer n'allait pas être une mince affaire. Arrivée à l'arrière du bâtiment principal, Mahalia chercha le chemin le plus court pour s'y introduire, un Robert essoufflé sur les talons.

- Quand tout sera fini, fais-moi penser à te faire bosser ton cardio.

- Comment... tu crois... qu'on pourra entrer ? demanda Robert en nage.

Mahalia repéra une bouche d'aération en hauteur du coin de l'œil. Elle la désigna du doigt.

- Fais-moi la courte échelle.

Robert se plaça sous la fenêtre et plaça ses bras face à Mahalia. Se hissant sur ses mains, Mahalia pouvait presque atteindre la grille.

- Un peu plus haut !

Robert se hissa sur la pointe des pieds, les bras tremblotants. Mahalia parvint finalement à atteindre la grille et la détacha aisément à l'aide de son bras mécanique. Elle se hissa à la bouche d'aération et aida Robert à grimper.

- Ok, pas un mot, chuchota Mahalia. Reste à couvert et chuchote si tu dois me dire quelque chose.

Robert hocha la tête et tous deux progressèrent dans le long couloir d'aération. Robert sortit son portable et alluma la carte. Leur position était indiquée, ils se trouvaient à présent à cinquante mètres de la salle des Sacrifiés. Arrivé à un embranchement, Robert tapota l'épaule de Mahalia et indiqua la droite. Depuis son échec précédent, il doutait de ses capacités et cherchait à présent à se rendre le plus utile possible. Il prévoyait à présent qu'ils arrivent dans un placard à balai, désert jusqu'à preuve du contraire. Ils arrivèrent finalement à la grille menant au placard à balai. Mahalia assena un grand coup à la grille qui tomba dans un grand fracas.

- Merde ! s'exclama cette dernière.

Ils sortirent finalement et Mahalia balaya la pièce du regard. Visiblement, personne n'avait entendu son coup d'éclat, mais elle devait demeurer prudente. Robert montra l'écran de son portable à Mahalia.

- On est encore loin du but, chuchota cette dernière. On doit se magner.

Mahalia ouvrit la porte et regarda des deux côtés. Un long couloir blanc s'étendait sur plusieurs mètres. Malgré quelques plantes en plastiques chargées d'égayer les lieux, l'environnement était clinique et austère. Une climatisation crachait un air glacial en permanence qui arracha un frisson aux deux adolescents. La voie semblait libre, mais certains bureaux possédaient une vitre donnant directement sur le couloir. Elle fit signe à Robert de la suivre et ils s'engagèrent dans le couloir à sa gauche. Tout en marchant accroupis, Mahalia ne relâchait aucunement sa vigilance, tandis que Robert faisait de son mieux pour conserver le rythme. Accroupis, ils rasaient les murs en passant sous les vitres, guettant l'éventuelle ouverture d'une porte. Tout semblait bien se dérouler jusqu'à maintenant. Un son de voix lointain semblait se rapprocher. Mahalia tira Robert vers un coin de mur à l'abri des regards. Deux scientifiques marchaient dans le couloir et semblaient avoir une discussion animée sur les découvertes de l'un d'eux en matière de tests des effets de la gravité sur des animaux. Ils s'arrêtèrent à côté de la cachette des deux adolescents et continuèrent leur discussion. Bougez de là, bordel pensa Mahalia excédée. Tous les sujets y passaient : politique, économie, science... la discussion n'en finissait pas.

NECROPHAGIS-235 (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant