Chapitre 4 : Adieu Londres, adieu la vie

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La maison des Stark était une maison petite, comme tous les bâtiments identiques de notre petit quartier londonien toujours aussi connu pour son ambiance paisible et chaleureuse.

Ainsi, quand on entrait par la porte principale, comme venaient de le faire Morgane, Peter et Harley, trois options s'offraient à vous. Tout droit se tenait l'escalier menant vers les deux étages, à gauche une porte menait vers la cuisine exigüe, et à droite une autre donnait sur le petit salon/salle à manger. À noter que la porte directement à gauche en entrant dans cette dernière pièce conduisait à la chambre de Tony.

Il était de coutume chez les Stark que les portes de la cuisine et du salon soient en permanence ouvertes, ce qui faisait qu'en passant dans le hall pour atteindre l'escalier, il était possible en tout temps de voir ce qui se passait dans les deux autres pièces. Or en cette belle fin de journée ensoleillée, il se passait quelque chose de tout à fait insolite dans la cuisine starkienne à en juger par le froncement de sourcil de Morgane, puis l'immobilisation de Peter et enfin un juron bien senti de Harley, qui créèrent au passage un mini carambolage devant la porte de la cuisine.

Adossé au plan de travail de la petite pièce, leur père était en grande discussion avec nulle autre que le docteur Stephen Strange, habillé comme s'il partait pour un mariage à Monaco.

« Ah les enfants ! s'exclama Tony, vous arrivez pile au bon moment, nous allons pouvoir dîner avec le docteur !

-Je vous en prie, appelez-moi Stephen, rectifia Strange en souriant aux trois jeunes qui venaient d'arriver. »

Trois jeunes qui d'ailleurs, offraient un joli spectacle aux deux adultes qui leur faisaient face. Harley et Peter, trop choqués pour parler, semblaient avoir perdu l'usage de leurs sourcils, bloqués dans des expressions de profonde perplexité. Morgane, quant à elle, se débarrassa bien vite de sa surprise pour afficher un des grands sourires dont elle avait le secret. Elle s'avança vers Stephen en sautillant et lui tendit sa petite main :

« Bonjour monsieur docteur ! »

L'action sembla débloquer une nouvelle expression chez les deux garçons, puisque leurs mâchoires tombèrent comme la pomme de Newton quelques microsecondes avant la découverte de la gravité.

Pour ne pas améliorer leur état, ledit monsieur docteur tendit à son tour sa main vers la petite sans se défaire de son sourire.

« Bonjour, Morgane c'est ça ? Voilà une jeune fille bien élevée.

Puis il leva ses yeux bleus vers les deux adolescents.

-Et cela doit être Harley et Peter, n'est-ce pas ? Nous nous sommes déjà croisés.

Le sous-entendu était énorme, monumental, gigantesque comme Big Ben dans un terrier de lapins, et inutile de préciser qui étaient les lapins dans l'histoire : les deux garçons acquiescèrent presque sans bouger.

-Bien, les enfants est-ce que vous voulez bien aller mettre la table s'il-vous-plaît ? Nous arrivons avec Stephen.

-Oui papa ! répondit joyeusement Morgane qui sortait déjà de la cuisine en agrippant ses frères par la manche. »

.

Harley ne voyait pas comment cela pouvait être autre chose que la gênance du siècle. Ou du millénaire. Sûrement que des connards comme Strange, on en faisait qu'une fois tous les mille ans. Du moins, il l'espérait fort.

Le Misanthrope [Ironstrange]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant