10| Emory

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~ 𝐓𝐨𝐮𝐭 𝐜𝐞𝐥𝐚 𝐬𝐞𝐦𝐛𝐥𝐞 𝐬𝐢 𝐥𝐨𝐢𝐧 𝐝é𝐬𝐨𝐫𝐦𝐚𝐢𝐬,
𝐧𝐨𝐲é 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐚𝐛𝐲𝐬𝐬𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐭𝐞𝐦𝐩𝐬
𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐝𝐢𝐬𝐭𝐚𝐧𝐜𝐞. ~

Countdown: 200 days

•Emory•

~ 𝐴𝑙𝑡𝑒𝑟𝑛𝑎𝑡𝑖𝑣𝑒 ~

Un bref soupir fatigué s'échappe de mes lèvres alors que je prends une première gorgée de mon café fumant. Je laisse l'arôme du liquide envahir mes sens.

Je ne suis pas une grande fan de caféine, mais tant que ça peut m'aider à garder les yeux ouverts ce matin, je ne suis pas contre. J'ai passé une nuit blanche hier soir. J'avais tout essayé, même les pilules, mais rien n'a marché. Et pourquoi ? À cause de ma mère.

Mon regard reste posé sur le message affiché sur mon téléphone, posé sur la table : « Viens à la maison demain, on doit discuter. » Bien évidemment, elle se doutait bien que je n'allais pas la rappeler comme elle me l'a demandé hier, alors elle m'a laissé un message.

Si elle demande à ce que je fasse le déplacement, c'est que c'est quelque chose d'important... pour elle en tout cas. Quand il s'agit de ma mère, mes désirs ne comptent pas.

Alors que j'épuise le reste de mon café, mes pensées se concentrent sur la dernière dispute que nous avons eue. Je tente de me concentrer sur d'autres choses, mais j'ai du mal à me détacher de ces pensées qui tournent sans cesse dans ma tête.

Je sais que notre échange d'aujourd'hui n'aboutira qu'à un nouveau désaccord. Alors que les pensées défilent toujours dans ma tête, la voix douce de Blair me tire de ma rêverie.

- Emory, tu m'écoutes ?

Je me contente de hocher la tête, même si je ne sais absolument pas de quoi elle parlait, mais elle ne semble pas satisfaite de ma réponse.

- Tu vas bien ? Tu es hyper silencieuse depuis ce matin, en plus tu es vraiment pâle.

Pourtant, j'ai essayé de mettre du fond de teint pour qu'elle ne s'en aperçoive pas. Je crois que mon corps a mal réagi au nombre de pilules que j'ai prises pour essayer de fermer l'œil ; elles n'ont évidemment eu aucun effet et, de plus, m'ont fait vomir mes tripes dans les toilettes à trois heures du matin.

Je me dis parfois que je devrais arrêter, mais d'une manière ou d'une autre, j'ai l'impression que ces pilules me calment un peu, je ne sais pas comment l'expliquer.

Je me demande parfois si mon amie peut lire dans mes pensées... elle semble toujours savoir exactement ce qui se passe dans ma tête, ou peut-être que c'est moi qui suis vraiment facile à déchiffrer.

Elle m'observe avec une expression qui trahit son inquiétude. J'essaie de lui faire croire que tout va bien, mais elle voit droit à travers mon mensonge.

- Ça va, j'ai juste besoin de plus de café. Je la rassure avec un léger sourire en lui tendant ma tasse de café qu'elle s'empresse de remplir.

Je sens quand même son inquiétude, et c'est pour ça que je les avais éloignées il y a quelque temps. Je ne supporte pas qu'on se soucie de moi. C'est comme ça que j'ai grandi : mes parents m'ont appris que l'inquiétude était synonyme de pitié, et malgré moi, leurs mots restent gravés dans mes gènes.

ECHOES OF SILENCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant