9 | Emory

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~ 𝐋𝐚 𝐦𝐞𝐢𝐥𝐥𝐞𝐮𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐫é𝐩𝐨𝐧𝐬𝐞𝐬,
𝐜'𝐞𝐬𝐭 𝐥'𝐢𝐠𝐧𝐨𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞 ~

Countdown: 201 days

•Emory•

~ 𝙱𝚞𝚝𝚝𝚎𝚛𝚏𝚕𝚢 ~


Mes yeux s'ouvrent lentement alors que je reviens doucement à la réalité et me rends compte que je suis toujours en classe. L'éclairage tamisé de la salle de classe est apaisant et je me suis endormie sans m'en rendre compte. J'ai senti une vague de fatigue m'envahir et je n'ai pas résisté. J'entends la voix du professeur qui essaye d'expliquer le diaporama affiché sur le tableau blanc. Ce cours est de loin l'un des plus barbants que je n'ai jamais eu. C'est ce qui arrive quand vos parents choisissent pour vous quelque chose que vous ne voulez absolument pas faire et que votre prof vous déteste.

Je jette un coup d'œil autour de la classe ; la présentation donne l'opportunité à chacun de vaquer à ses occupations. Personne ne prête attention au cours, même Hope qui a l'habitude de jouer les élèves modèles pour se faire aimer des profs est scotchée à son téléphone comme la plupart des autres élèves. D'autres se sont rassemblés en petits groupes pour discuter et un couple est collé l'un à l'autre au fond on dirait presque qu'ils essayent de fusionner.

Burk.

Honnêtement, je pense que Monsieur Moreau n'en a absolument rien à foutre. Il continue de faire son cours comme si de rien n'était. Je me demande comment je vais faire pour rattraper ce cours.

Je sors mon téléphone de mon sac et m'applique à prendre quelques photos des diapos qui défilent devant mes yeux. Il reste environ six minutes de cours ensuite je devrais me rendre en économie où je vais pouvoir retrouver Cairo. C'est le seul cours qu'on a en commun.

Hier, elle m'a bombardée de messages parce que je l'avais abandonnée et que je n'étais pas allée en cours. Elle avait l'air plutôt paniquée ; je ne sais pas vraiment pourquoi.

En parlant des filles, hier elles m'ont posé un millier de questions quand je suis rentrée. Je leur ai juste dit que je devais me rendre à l'hôpital pour un simple bilan médical parce que mes parents me l'avaient demandé. C'est le seul point positif d'avoir des parents étouffants qui prennent des décisions pour vous : les utiliser comme excuse à chaque fois que je dois me défiler. Elles n'ont pas posé plus de questions et je leur en suis reconnaissante. J'en ai marre de mentir mais c'est ce que je fais le plus ces derniers temps.

On devient tous des menteurs quand on se rend compte que personne ne veut réellement entendre un "non" en posant la question « Est-ce que ça va ? ».

Je commence à fourrer mes affaires dans mon sac, ma main effleure mon petit carnet dans lequel je passe mon temps à gribouiller quand je m'ennuie, comme maintenant avant que je ne m'endorme. Je passe mes yeux sur les mots couchés sur le papier barré d'un trait fin.

Égarée sans fin dans ce labyrinthe de doutes,
Je me demande s'il me reste encore de l'espoir.
Si l'aube ne vient jamais éclairer mon chemin,
Quel est le sens de cette promesse ?
Quelques lunes encore à tenir, je m'accroche,
À l'espoir fragile qui brille dans l'ombre.

C'est là que je me suis arrêtée avant de tout barrer et de m'assoupir sur la table. J'ai pris la mauvaise habitude d'écrire tout ce qui me passait par la tête sur des papiers ou dans des carnets. Pourquoi ? En fait je n'en ai aucune idée. J'ai toujours été celle qui avait du mal à exprimer ses sentiments et un jour il m'a offert un carnet en me disant que ce je ne pouvais pas dire avec des mots, je devais l'extérioriser avec de l'encre.

ECHOES OF SILENCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant