8| Emory

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~ 𝐋𝐚 𝐬𝐞𝐮𝐥𝐞 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞 𝐜𝐚𝐩𝐚𝐛𝐥𝐞 𝐝𝐞
𝐦𝐞 𝐬𝐚𝐮𝐯𝐞𝐫, 𝐜'𝐞𝐬𝐭 𝐦𝐨𝐢. ~

Countdown: 202 days

•Emory•

~ 𝓓𝓮𝓻𝓮𝓬𝓴 𝓼𝓲𝓷𝓬𝓵𝓪𝓲𝓻 ~

Mon pied bouge frénétiquement au rythme des tic-tac de l'horloge accrochée au mur.

La salle d'attente est un endroit terne et sans joie. Les murs sont d'une couleur grise pâle qui ne fait qu'amplifier l'ambiance morose, avec quelques chaises en métal dont le dossier est collé au mur. Je détourne mon regard de l'horloge, essayant de me distraire du bruit de tic-tac incessant, mais cela ne sert à rien ; ce bruit ne fait qu'exacerber mes nerfs.

Je ressens une tension insupportable à l'intérieur de moi, comme si les murs se refermaient autour de moi. La pièce est étouffante. Celui qui l'a décorée aurait bien pu faire un effort, mais il a décidé que cette salle devrait s'apparenter à une salle d'attente menant tout droit en enfer.

Enfer...

C'est ce que je pensais de ce lieu quand je suis venu ici pour la première fois. Ce souvenir est ancré en moi. Mes parents étaient contre le fait de voir un psychologue, et moi, je m'en fichais d'aller mieux, mais depuis, mon regard sur ce lieu a changé.

C'est devenu un havre de paix à sa façon. Oui, la salle d'attente est toujours aussi stressante et Greta, la femme qui s'occupe de l'accueil, est toujours aussi exécrable. Je ne l'ai jamais vue sourire ou répondre gentiment ne serait-ce qu'une fois en deux ans. Mais d'un autre côté, je me suis attaché à cet endroit qui est devenu un peu comme un refuge pour moi, et tout cela grâce à cet homme formidable.

— Tu as un rendez-vous ? demande la voix suraiguë de Greta.

Je secoue la tête de gauche à droite.

— Comme d'habitude, j'aurais dû m'en douter, souffle-t-elle exaspérée en fronçant ses sourcils presque imperceptiblement.

Elle compose ensuite un numéro sur le téléphone fixe avant de le laisser sonner. Au bout de trois sonneries, une voix masculine résonne à l'autre bout du fil.

— Oui, Greta ?

— La fille des Vega est encore là. Elle me lance un regard haineux que je lui rends immédiatement. Sans aucun rendez-vous, bien entendu.

Je ne sais pas pourquoi elle me déteste autant, mais c'est totalement réciproque. Il y a bien longtemps que nous avons passé le cap des politesses et du vouvoiement. Maintenant, elle montre clairement qu'elle ne me veut pas ici.

— Emory est là ? J'entends résonner à travers le combiné. Laissez-la entrer.

— Vous êtes sûr ? demande Greta, mais le docteur a déjà raccroché.

Elle repose le téléphone avec tant de rage qu'il manque de tomber au sol.

— Tu peux y aller, grogne-t-elle entre ses dents.

Je lui sers l'un des sourires hautains dont j'ai le secret - ma mère me l'a appris depuis toute petite - et lui passe devant en faisant claquer mes chaussures sur le sol. Arrivée devant la porte, je prends quand même la peine de frapper, même si je sais qu'il sait que je suis là.

ECHOES OF SILENCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant