|| Prologue||

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•𝑬𝒎𝒐𝒓𝒚•






𝐂𝐨𝐮𝐧𝐭𝐝𝐨𝐰𝐧: 𝟎 𝐝𝐚𝐲



Mourir est peut-être ma seule chance de me libérer de mes démons.

Je suis morte à l'intérieur, ils m'ont tuée, mais pour des raisons insondables, mon corps est encore en vie et mon cœur continue de battre.

Je le sens encore, il bat à m'en faire mal.

Mon âme endolorie est piégée dans ce corps souillé par leurs mains.

C'est une torture de devoir assister, impuissante, au fait qu'en un soir, le désir que j'avais de rester en vie se soit envolé entre mes fins doigts écorchés.

J'ai l'impression de me noyer dans cette mer de douleur.

Je sens que... Non, je sais que personne ne pourra me sortir de cette tempête, même pas lui.

Les douces ondulations de l'eau de la baignoire faisant écho à ma douleur et à mon chagrin. Mes mains sont serrées autour de mes genoux, et mes larmes s'infiltrent en un clapotis silencieux dans l'eau. Le calme de cette eau est une moquerie du flot d'émotions qui inonde mon cœur à cet instant.

J'ai envie de hurler encore et encore pour que le monde entier m'entende, mais si mes propres parents ne m'ont pas entendu, est-ce que les autres le feront ?

Mon regard se perd dans la salle de bain sombre. Lorsque mon regard s'accroche au bout de verre brisé sur le sol, je détourne le regard, honteuse.

Je suis sale, détruite, je suis dégoûtante.

Je me dégoûte.

Un haut le cœur me prend soudain, ma respiration s'accélère et mes mains tremblent sans que je ne puisse les arrêter.

Mes mains s'accrochent à mes cheveux que je tire avec force, je ferme les yeux pour me calmer, mais c'est encore pire, je les revois eux sur moi, posant leurs mains partout, emportant une part de mon âme avec eux.

Je veux que ça cesse.

Je commence à me frotter frénétiquement et agressivement le corps. J'essaye d'effacer la douleur en la remplaçant par une autre, mais ce n'était pas assez.

Mes ongles s'enfoncent de plus en plus dans ma peau fragile que je gratte encore et encore.

Je me fiche des coupures qui s'installent sur mon corps, tout ce qui compte c'est que je sois propre. Ou du moins de parvenir à cacher ma souillure, même si ce n'est que temporairement.

Encore.

Plus fort.

Encore.

La sensation de douleur est presque réconfortante, comme si elle effaçait ma culpabilité et soulageait mon angoisse, mais peu importe le nombre de fois que je frotte ma peau, ce n'est jamais suffisant.

Leurs mains ont laissé une tache indélébile sur son âme.

Même si j'arrivais à m'arracher la peau, ce ne serait pas suffisant parce qu'au-delà des apparences, le problème se trouve enfoui en moi.

Je laisse échapper des cris de douleur qui ont une sensation atténuante d'une certaine façon, même si je sais que peu importe la force de mes cris, personne ne m'entendra.

Le meilleur moyen de tuer la peine est la douleur.

Mes bras sont rougis par mes griffures, l'eau est maintenant immaculée de mon sang et pourtant je ne suis pas satisfaite.

Comment arrêter cette douleur ?

Mourir.

C'est quand mon cœur s'arrêtera pour de bon et que mon âme quittera le corps auquel elle a été injustement attachée que mes peines disparaîtront.

Peu importe ce que j'ai pu traverser jusqu'ici je n'ai jamais eu envie de mourir, enfin presque , mais l'idée de quitter mon corps et de me libérer enfin de cette douleur me semble alléchante.

Rester en vie serait de mentir à soi même, peut on vivre avec une âme vide ?

Non.

Pendant un court instant, mon regard se pose sur le miroir brisé mais mon esprit en décide autrement.

Si je dois quitter ce corps, le minimum serait au moins de l'épurer avant de rendre mon dernier souffle.

Je suis désolé, je n'ai pas trouvé d'autre issue.

J'espère pouvoir trouver la force de me pardonner dans ma prochaine vie.

Je suis trop faible pour porter ce fardeau.

Je veux mettre fin à mon enfer avant d'y mettre les pieds.

Malgré la culpabilité qui me ronge en laissant derrière moi ces personnes qui me tiennent à cœur, je décide pour une fois de me choisir."

Je veux juste que tout ça se termine.

Une dernière larme coule sur ma joue, une larme qui emporte avec elle toute la tristesse, le désespoir et surtout  la douleur et la souffrance. Je laisse échapper une longue expiration prête à enfin lâcher prise.

Je m'allonge dans la baignoire pleine d'eau, cédant enfin aux pensées et aux sentiments qui me consument.

L'eau recouvre mon corps, remplissant mes poumons, mon nez, mes oreilles.

Je me coupe du monde et mes sens s'éteignent.

Je ferme les yeux et laisse l'eau m'entourer, m'éloignant de ma mélancolie.

Je me sens vide.

Silence.

L'eau est le seul son désormais. Tout le reste s'est évaporé. Le monde, avec sa douleur et sa cruauté, s'est estompé. Il ne reste que l'eau m'enveloppant de sa présence.

Je sens que l'eau remplit mes poumons qui se serrent atrocement.

Mon cœur ou plutôt ce qu'il en reste commence à ralentir.

Je me sens doucement partir dans l'obscurité qui m'entoure.

La douleur s'est dissipée.
La culpabilité s'est évanouie.
La tristesse s'est envolée.
Tout a disparu.

Je laisse ma peine sombrer dans le silence tandis que je sens mon âme quitter peu à peu sa prison.

Je me sens enfin partir.

Le bruit de la colère, la douleur, l'agonie ont maintenant disparu.

Maintenant, il ne reste plus que les échos du silence.

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Hi❦

C'est officiel la EOS vient de débuter et je suis contente de partager cette histoire avec vous.
Le prologue n'est vraiment pas long et c'était mon but, je voulais juste que vous ayez un avant goût de l'histoire.

N'hésitez pas à laisser un commentaire sur ce que vous pensez du prologue et même un vote si vous l'avez aimé.

On sera retrouve samedi prochain pour le chapitre 1.

Love, Nelly ღ

ECHOES OF SILENCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant