15 - Sylvain

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  Le bruit du ballon résonne sur le sol. C'est un bruit sec et sourd, cadencé et volontaire.

Chaque dribble cogne au rythme de son cœur. Il se sent en symbiose avec le ballon. La texture sous ses doigts, il la connait par cœur, il l'apprivoise et la dompte depuis qu'il a douze ans.

Cette balle, il sait qu'il l'emmènera partout où il voudra, à force d'avoir marqué des paniers pour s'exercer, à force d'avoir sué, de s'être tordu la cheville maintes fois et de s'être entraîné de longues heures sous un soleil de plomb ou sous une pluie battante.

À ce jour, ils ne font plus qu'un sur le terrain.

Tout autour de lui devient flou, vaporeux. Il n'y a plus que le panier, la balle flamboyante et lui.

Ses baskets crissent sur le sol à chaque foulée. Il bondit, il contre, il s'élance. Il a l'impression de voler, de ne plus appartenir à ce monde soudain si lent et si terne.

Les ailes tant espérées semblent pousser dans son dos, comme par enchantement.

Lorsqu'il traverse le terrain et qu'il marque un trois-points, il oublie que le lendemain, il portera un costume pour aller travailler. Ses projets financiers et ses tableaux Excel n'existent plus. Les chiffres laissent place aux lignes blanches sur le sol et au slam dunk.

Soudain, il redevient cet adorable gamin qui applaudissait Kobe, qui suivait chaque match où Iverson excellait, qui essayait de dunker comme Jordan ou qui espérait devenir aussi grand que Shaq.

Sylvain se revoit acheter sa première paire de baskets Jordan et son premier t-shirt And1, gagner avec son équipe le match du week-end. Il sait que les baskets ne font pas le jeu, mais les avoir au pied lui donne de supers pouvoirs. Il se transforme en superman le temps de quelques heures.

Chaque jour, il sortait dans la rue pour aller s'entraîner. Il jouait sans relâche pour devenir meilleur, invincible sur le terrain. Il savait qu'il avait des limites, mais quand on est adolescent, on oublie qu'elles existent et c'est si bon de les challenger.

Lorsqu'il arrivait à toucher l'anneau, il se sentait comme un oiseau, enjambant les nuages, s'élevant dans les airs.

Sylvain lève les yeux vers le panier et soudain, tout lui semble possible.

Peut-être sait-il enfin voler ?




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Un clin d'oeil à mon mari adoré, Sylvain, le meilleur mari du monde.

Merci de lire chaque page de toutes mes histoires. 

Merci pour ton soutien depuis notre première rencontre.

Les méandres de nos viesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant