prologue

254 54 115
                                    

"L'amour est un cristal qui se brise en silence"

Je le regard dans le blanc des yeux, essayant veinement d'y déceler une trace de mensonge mais rien du tout. Il est sérieux, il ne plaisante pas, il compte tout arrêter. Tout couper. M'abandonner.

Un frisson me parcourue

Impossible.

- Je t'en prie Yaël dit moi que tout ceci n'est qu'une mauvaise plaisenterie ! Dis-je la voix étouffée par mes sanglots.

- Crois moi Kia, je le jure sur la vie de ma mère que je ne t'aime plus et que je ne veux plus jamais avoir affaire à toi, dit-il en me regardant avec mépris.

Quelque chose se brise en moi. Je perds l'équilibre, le sol s'effondre sous mes pieds, je m'enfonce plus bas que terre. Dans les abysses. Lorsqu'il tourne les talons, désespérée, je saisis son avant bras vainement .

- C'est à cause de cette foutue grossesse que tu pars pas vrai ? Dis-je hystérique.

Il me répond pas, détournant les yeux et se libérant de mon emprise tout en prenant bien soins de me montrer à quel point il me hait. Que je le dégoute. Ce qu'il faut l'avouer m'a transpersé le coeur. Jamais au grand jamais Yaël ne m'avait regardé ainsi, il m'a toujours regardé avec passion et amour comme si j'étais la prunelle de ses yeux et tout à coup, le voilà qui me traite comme de la sous merde.

- à ton avis ? Rokia, je suis jeune ! Je pourrais jamais élever un gosse alors que je le suis moi même, le raisonnement n'est pas logique, s'énerve t-il. Si seulement on avait appris la grossesse plutôt on aurait pu te faire avorter mais malheureusement tu es presque à terme, dit-il degouté.

Tandis que je pleurs mon mal être et mon désespoir, lui il part s'en se retourner. Sens me lancer un maigre regard. Yaël continue sa route...
Yaël mon premier amour, mon premier meilleur ami et ma première fois... Qui aurait cru qu'il m'aurait abandonné aussi lâchement après toutes les belles paroles qu'il me sursurrait à l'oreille nuit et jour ?. je croyais en lui. En nous. En notre amour. Ça ne m'a pas fait très mal lorsque tous, sans exception m'ont tourné le dos. Préférant craché sur moi, me traitant comme une nuisance. Non. Ça ne me faisait pas mal car je croyais que lui au moins prendrais ma défense, qu'il serait là pour m'aider à supporter cette terrible épreuve. Finalement je me suis lourdement trompée et voilà que la honte et la désolation s'est peint sur les traits de mon visage.

Avec toutes les forces qu'il me restait, je me suis mise debout. J'ai commencé à fixer un point imaginaire tandis que des larmes silencieuses dansent sur mes joues. J'ai commencé à me diriger vers chez moi en traînant les pieds, la tête remplie d'idées noirs et la vision brouillée due à mes larmes. Plus d'une fois j'ai manqué de me faire renverser, en même temps ça m'aurait tellement plu si une voiture avait réussi à me cogner abrégeant ainsi ma triste existence dans ce bas monde.
Qu'ai-je fais au bon Dieu pour qu'il s'acharne à ce point sur mon triste destin ? Qu'ai-je fais de mal si ce n'est que chercher amour et reconnaissance ? Ai-je mal fait d'avoir voulu avoir un semblant d'amour ?
Dit-on que Dieu est bon, qu'en Lui tous ceux qui sont fatigués auront le repos alors pourquoi ne m'a-t-il jamais donné de repos ? Suis-je trop sale à ses yeux ? Me voit-il comme sa fille au moins ? Me considère t-il ? Non je ne crois pas. Enfin chez moi, je me suis dirigée vers la salle d'eau et j'ai commencé à remplir la baignoire. J'ai retiré mes vêtements puis j'ai pris une lame et je me suis engouffrée dans la baignoire.

- Mon bébé tu ne vas pas m'en vouloir si je m'étais fin à notre triste existence ? Demandai-je le coeur lourd.

Je caresse mon ventre bien dodu qui s'est arrondi avec le temps, les larmes dégoulinants mes joues. L'eau est chaude, elle brûle littéralement ma peau mais cela m'apaise, me libère d'une certaine façon. D'une main tremblante je dirige la lame vers mes veines.

« ne fait pas ça » me crit ma petite conscience.

J'hésite.

Mais pourquoi hésiter ? Je n'ai plus aucune attache à ce monde donc mieux vaut l'abandonner. Je ferme les yeux pour ne pas que mes yeux voient cette tragédie. Oui. Avant de disparaitre il faut que je vois de belles choses pour mon voyage non retour vers le purgatoire. Un flash de nous deux collés l'un à l'autre par ce que notre temps est connecté me vient à l'esprit lorsque je trace le premier trait

𝐑𝐎𝐊𝐈𝐀Où les histoires vivent. Découvrez maintenant