Pour un jour peindre

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Quelle est donc ce monde de couleurs infinies

Que je ne peux retranscrire sur une toile ?

Les eaux claires aux aurores de mon déni

Me poussent à espérer peindre les étoiles.


Mais la plume n'est jamais comme le pinceau,

Et le fleuve au bas de ma préférée maison

Louvoie au-delà d'un paysage d'assaut,

Celui qui change nature par l'art fécond.


Où êtes-vous donc ? Inspiration d'Apollon,

Je n'ai que celle de Väinämöinen.

Ne pourrais-je jamais accéder en amont ?

N'aurais-je plus aucune occasion si lointaine ?


Une voie lactée, nébuleuse ou galaxie,

Zébrures de couleurs, nuances mitigées

De noir, de vert, sous une couche d'époxy,

J'aurais peint mes œuvres et non pas rédigé.


Je me vois vieil homme au-dessus du plat pays,

À dessiner le monde, mes envies, ma joie,

Mes avis, mes amis tandis que je vieillis,

Assassiner mes démons d'une vive voix.


Le peintre est un proche de la chauve-souris,

Son art peut vivre tout en étant malvoyant,

Son moyen de communication le nourrit

Mais son mal est que personne ne le comprend.


L'écrivain se rapproche plutôt du mendiant,

Et c'est avec de pauvres moyens qu'il milite,

Son régime frugal est un mal l'incendiant

Mais le public saisit les mots qui le limitent.


Celui qui serait mendiant et chauve-souris,

Et qui de ce fait ne serait ni l'un ni l'autre,

Profiterait du savoir de ce qui marie

Profusion de denrées et messages aux nôtres.

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