Onze amoureux

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Ma vie est démodée ainsi que les journaux
D'hier et nous aimons ô femmes vos images
Ravis sommes-nous de vos ailes d'étourneaux,
De l'hirondelle dont vous écrivez les pages.

Vous osiez par ma hantise
Caresser de vue mon cou.
Vos beaux yeux sur ma franchise
N'adressent pas bien leurs coups.

L'espoir, c'est de la lumière,
L'amour, c'est une liqueur,
L'avoir, c'est une prière,
L'amour, c'est d'une saveur !

Regarde-le sans ce nectar !
Lui ! L'oiseau le bec dans la tare
Près de moi, ton soldat fidèle !
Vois-le, poète tondu, sans aile,
Un corbeau dans la boue... Horreur !
Ses plumes imprégnées de l'odeur !

Voilà ce qu'on se plaint de sentir quand on aime,
Et de ne plus sentir quand on cesse d'aimer.
Voici ce qui perdure en un chemin bohème
Et que l'on perd une fois sorti du sentier.

Nous devisons délicieusement,
Et les amants lutinent les amantes
Les abeilles butinent patiemment
Un poison doucereux telle l'amiante.

Sereine et rafraîchie aux brumes dilatées,
Sous l'humide baiser de leurs traînes lactées,
Une scène affranchie de brunes pensées
Ruminant des cicatrices de plaies pansées.

Il n'est point question de cela
Car ton cœur est fait de tendresse :
Tu sais l'amour et son ivresse
Tu sais l'amour et ses combats.

La grâce de tes traits chéris
Et tout ce qu'en toi l'on admire,
Tout s'égare et me fait frémir
Et sitôt perdue j'en péris.

Si par malheur
Vous partiez
Et si j'en meurs
Si effrayé
Si je demeure,
Triste, à vos pieds,
Et si je pleure,
C'est bien, riez.






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⏰ Dernière mise à jour : Nov 12 ⏰

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