Chapitre 3-Tristesse

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Après une nuit mouvementée à rêver d'Ayden. Plutôt à cauchemarder. Ayden n'a rien d'un rêve. A boire trois tasses de café avec une quantité de sucre qui me fait frôler le diabète et à arriver en retard au boulot, comme à mon habitude, je pars à la conquête de la énième prise de sang de monsieur Gonzalez. Un sourire placarder sur mon visage et une voix enjoué faisant vibrer mes cordes vocales, je dit:
-Bonjour monsieur, comment allez vous aujourd'hui ?
-Bien même si vos chirurgiens veulent me charcuter pour m'enlever ma tumeur.
-Oh mais c'est normal, ils font de métier pour ça. Rigolai-je.
-Vous venez me prendre du sang.
-Comment vous avez deviné ?
-Vous êtes un vampire, et avez toujours soif de moi, enfin de mon sang.
-Je fais vite promis.
Il me tend son bras et je me hâte. J'enfile le garrot autour du bras de monsieur Gonzalez, le serre assez pour arrêter le flux sanguin veineux mais pas le flux artériel, m'empare de l'aiguille à usage unique et pique dans une veine, à l'intérieur du coude. Après le prélèvement, je retire le garrot puis l'aiguille.

-Et voilà, c'est fini, tout va bien ?

-Oui, vous au moins, vous faites pas mal, contrairement à l'autre, comment elle s'appelle déjà ? Flo ? Flar ?

-Fleur ? 

-Oui c'est ça, elle était pas douce du tout !

-Ah bon, c'est bizarre, les autres patients l'adorent habituellement.

-Bah pas moi, c'est une imbécile.

Je rigole, le salue et pars. Je me dirige en direction de la cafétéria et croise Fleur, mes yeux se posent sur son visage gorgé de culpabilité. Elle doit s'en vouloir de m'avoir cru aussi faible. Elle lève la tête et je tourne la mienne. Je ne veux pas la regarder.

-Thémis attend, me supplie-elle

-Fleur je n'ai aucune envie de te parler. Je viens prendre mon beignet et après je me casse.

Mes mouvements s'accélèrent. Je veux fuir. Je ne veux pas la voir.

-Je suis désolée.

Je me stoppe.

-Désolée de quoi ?

-Je suis désolée, je n'aurais pas dû dire que tu étais plus faible parce que Enzo t'as trompé. Tu n'es pas faible. Tu es forte.

-Tu es pardonné mais je ne suis pas prête à te parler à part pour le boulot.

J'essaie tant bien que mal de m'extirper de la conversation.

-Je comprends. Bonne journée Thémis.

-Bonne journée Fleur. 

Je prends mes jambes à mon cou et part le plus vite possible. Alors que je m'élance dans les couloirs, un médecin en plein course m'appelle ( je suis sur que c'est un interne, ils courent partout ceux là ) et me demande d'aller vérifier le drain de monsieur Fisher. Je le note sur mon calepin pour ne pas oublier et vais voir madame Brown pour vérifier ses constantes.

-Madame Brown. Comment allez-vous aujourd'hui?

-Sortez de ma chambre connasse.

Cette femme est vraiment insupportable. Elle insulte tout ce qui bouge et même qui ne bouge pas. C'est assez drôle.

-Vous savez bien que je ne peux pas. Je viens seulement prendre vos...

-Mes putains de constantes à la con. Oui je sais. Maniez vous le cul j'ai pas qu'ça à foutre.

Je note ses constantes dans son dossier. Lui souhaite une bonne journée, elle m'insulte comme à son habitude et je m'en vais. Je me dirige vers la chambre de monsieur Fisher lorsqu'il fait un arrêt cardiaque. Je hurle à pleins poumon de me ramener un chariot de réanimation, ce que le personnel soignant fait.

Lui et moi, non impossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant