Lui et moi, non impossible

Chapitre 15-Whisky

Je veux la voir. J'ai besoin de la voir. J'ai besoin de l'avoir.

Depuis ce matin, je tourne en rond dans mon appartement en me demandant sans cesse comment l'aborder. D'habitude, je drague les filles et du premier coup elles sont dans mon lit mais là je ressens quelque chose de plus puissant, de différent. Je comprends enfin les gens qui parlent de papillons dans le ventre, puisque maintenant chaque fois que je vois Thémis j'en ai, enfin je pense, je ne connais pas cette sensation. Non c'est faux, je l'ai connu mais je l'ai oublié. Je ne connais plus cette sensation mais c'est agréable. J'aime bien...

Comment je suis censée lancer la conversation et lui dire que je veux coucher avec elle. Parce que malgré les papillons mon désir aussi est présent.

Je dois débarquer et lui dire "Hey, je veux coucher avec toi" ça serait trop brutal. Je dois y aller avec de la nourriture pour la charmer ? Mais je sais pas !

Je ne serais jamais un gars romantique.

Comment on aborde une fille si spéciale sans tout gâcher. Même si techniquement il n'y a rien à gâcher entre elle et moi. Il n'y a même pas de elle et moi.

Je regarde l'heure, 8h30, ça fait trois heures que je tourne en rond à me poser beaucoup trop de questions auxquelles je n'ai pas les réponses.

Mon appartement est envahi par un silence de plombs. Tellement que j'entend les bruits dans le couloir si bien que je sais quand ma voisine préférée arrive.

C'est le moment. Fonce Ayden !

Je prends la première chose qui me passe sous la main. C'est faux, je cherche et trouve une bouteille de whisky. Je sens qu'il va falloir être sous alcool. Pour elle comme pour moi.

Je tourne la poignée, sort et croise le regard d'un bleu de ciel. Mais ils sont aussi remplis d'une lueur que je ne lui connaissais pas, je suis incapable de la décrire. Ça ressemble à de la peur. Ou alors du dégoût. Bon, lire les émotions des personnes dans leurs yeux n'est pas dans mes cordes. 

J'aimerais bien qu'elle me fasse un câlin. Ou qu'elle accepte un de mes baisers. Je la veux elle...sinon comment je suis censée coucher avec elle.

J'avance d'un pas hésitant puis je marche, assurément, vers elle. Quand je suis proche, elle a un mouvement de recul alors je m'arrête et soulève la bouteille avec un sourire en coin. Elle prend son téléphone et le colle à son oreille.

-Oui, bonjour, je suis ( elle fait semblant de tousser ) malade j'ai ( elle tousse ) mal à la gorge ( elle fait semblant d'éternuer ) et je fais que d'éternuer.

Mon sourire s'élargit. Elle hoche la tête à plusieurs reprises, murmure des "mmh" et continue de tousser, de temps à autres elle éternue. Et je souris encore plus. A peine une minute plus tard, elle raccroche et ancre son regard dans le mien.

-On ne refuse pas une bouteille, encore moins si c'est du whisky.

Elle m'invite à entrer, ce que je fais. Elle attrape deux verres à shot et les claques contre la table, la résonance du verre me vient aux oreilles. Thémis me prend la bouteille des mains, l'ouvre et en verse le contenu dans les verres. Nous trinquons et j'avale le whisky d'une traite.

Putain, c'est fort.

C'est le but Ayden, ta gueule ! 

Elle grimace mais se resserre et me pose la question fatidique:

-Que faites-vous ici ?

Pendant un instant, je ne sais pas quoi répondre puis mon cerveau se met sur "on" et je parle.

-Je veux vous parler de quelque chose.

-Mais encore ?

-Je veux coucher avec vous. je lâche honnêtement.

Bon je devais y aller en douceur mais on peut dire que j'ai foiré et en beauté. Je comprends que j'ai fait une erreur au moment où ses yeux menacent de sortir de leurs orbites. Je bafouille des excuses, mais aucune phrase complète ne sort. Je flippe. Putain je flippe de ouf ! Bizarrement j'ai très envie de décaler cette bouteille de whisky, histoire qu'elle évite d'arriver sur ma tête.

Mais malheureusement ça n'arrivera jamais puisqu'elle attrape la bouteille et en avale plusieurs gorgées. Je la regarde, surpris. Plusieurs secondes passent durant lesquelles elle ne cesse de reprendre son souffle et de continuer à boire au goulot.

-Vous venez de terminer la bouteille ?! je m'exclame.

-Oui et je ne suis toujours pas assez bourrée pour pouvoir répondre au fait que vous voulez coucher avec moi sans avoir à faire attention aux mots que j'emploie.

Elle va dans sa chambre et en ressort avec une bouteille de vodka. Elle m'explique rapidement que certaines semaines sont chiantes et qu' un petit verre ne se refuse pas. Elle dit aussi qu'elle ne veut pas manquer d'alcool si une soirée improvisée se faisait avec son amie. Une dénommée Fleur.

Je crois que l'alcool commence à faire son effet. Thémis allume la télévision et met un karaoké. La chanson "Again" de Noah Cyrus remplit l'espace. Elle se met à chanter et j'en perd les mots. Elle doit exagérer parce que personne ne peut être aussi drôle en chantant.

- "I wanna be your lover. I don't wanna be your friend"

Je ne sais pas comment je dois prendre ses paroles. Me sont-elles adressées ? Ou elle veut juste chanter. Quand la chanson se termine, deux minutes plus tard, elle me regarde, penche la tête, et des larmes coulent sur ses joues. Elle murmure faiblement "Elle me manque tellement."

Ma voisine plaque ses mains sur sa bouche et sanglote. Je me lève de mon siège et m'approche doucement, les bras le long du corps, ne sachant pas quoi en faire.

Je l'encercle de mes bras espérant la calmer ou l'apaiser, même si je sais qu' au vu de la tristesse dans ses yeux je ne pourrais jamais l'effacer. Même si je voudrais. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs. Je ne sais rien du tout. Je suis paumée. Perdue dans un labyrinthe, mais je l'aime bien. C'est un labyrinthe magnifique, ça me plaît d'être dedans. Et même si je ne trouve pas la sortie, ça ne me dérange pas.

Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas senti aussi vulnérable. J'aime bien l'avoir contre moi, ça m'apaise. 

Nous restons l'un contre l'autre, debout pendant un temps trop court pour moi. Elle s'écarte et va s'asseoir sur le canapé, elle tapote la place à côté d'elle et quand je m'installe elle se colle à moi. Elle s'écarte et va s'asseoir sur le canapé, elle tapote la place à côté d'elle et quand je m'installe elle se colle à moi et agrippe mon t-shirt dans ses mains.

Elle dans mes bras, moi qui profite de sa chaleur et de l'apaisement qu'elle me procure, c'est ainsi que nous nous endormons.

L'un contre l'autre et j'espère que ça se reproduira. 

***

Hello. Moi contente de ce chapitre ?  Je vois pas de quoi vous parlez. 

Je finis ce chapitre avec l'aide d'un caramel macchiato. Il faut absolument que vous gouttiez cette dinguerie. Vous me direz merci plus tard. ( je l'espère ) 

A bientôt.