Chapitre 12- Connard

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                                                         THEMIS

Une cascade. Magnifique. D'un bleu ciel. Avec de l'eau, beaucoup d'eau.

Je me réveille en m'asseyant sur le lit et je sens quelque chose de...mouiller. J'ai rêvé d'une cascade. Non c'est pas vrai. Ne me dites pas que...Je soulève les draps et remarque une tache.

La dernière fois que j'ai pissé dans mon lit j'avais cinq ans. C'est vraiment gênant. Je me dis que ça arrive donc... Enfaite non pas de "donc". J'ai passé l'âge. Mais quelle conne. Je me précipite aux toilettes et soulage le reste de ma vessie. Humiliée. Une fois mes petites affaires terminées, j'arrache mes draps du matelas avec force, énervée. En lâchant tout une flopée de jurons, je balance le tout dans la machine que je lance une minute après. Je file à la douche juste après.

Mais quelle conne.

J'ai passé toute la matinée chez Ayden, hier. Bizarrement c'était agréable. Il a une maison normale, je ne pensais pas. Moi je voyais, des tableaux hyper cher, un rangement impeccable et tout plein d'autres détails, tous erronés. L'habit de ne fait pas le moine comme on dit. Je ne devrais pas mais je commence à pouvoir le supporter ce con. Je n'ai plus envie de l'enterrer six pieds sous terre , ni de lui mettre du sable dans les yeux, c'est déjà bien. 

Mais je devrais vraiment garder sous clé la cage qui abrite mon cœur. J'ai déjà eu du mal à m'ouvrir à Fleur. Elle a trimé. Elle a gratté ma carapace et a fait un trou juste assez grand pour pouvoir y passer. Maintenant même si je le voulais je ne pourrais pas me débarrasser d'elle. De toute manière je l'aime trop.

Quand je suis avec lui, j'ai l'impression de pouvoir parler de tout. C'est agréable. Je n'ai pas l'impression d'être jugé. Après être rentré chez moi je me suis posé devant la télé et ai regardé une série, histoire de ne pas penser au fait que je ne voulais plus le tuer.

Le problème c'est que si je ne veux plus le faire, je suis dans la merde. Je ne veux plus souffrir. Je ne veux plus avoir à endurer ce que j'ai endurée. J'ai failli me perdre dans ce torrent de tristesse. Heureusement j'y ai découvert la lecture. Elle a été et sera toujours ma bouée de sauvetage.

Comme dans Vice Versa il n'y a jamais de joie sans tristesse.

J'enroule ma serviette autour de ma poitrine et vais prendre un pantalon de tailleur beige et un haut en décolleté carré bleu marine. Je mets des boucles d'oreilles dorées en demi cercles et mets une fine chaîne avec un cœur au milieu.

Je prend mes talons de la même couleur que mes boucles d'oreilles et les attaches autour de mes chevilles. Même si je travaille ça ne veut pas dire que je ne veux pas m'habiller comme je le fais d'habitude.

Je pense pouvoir affirmer que mon style vestimentaire se résume à m'habiller élégamment, pour certain ce n'est pas anodin mais pour moi c'est mon style, c'est qui je suis. -J'empoigne mon sac à main de la même couleur que mon haut et fonce vers ma voiture, dehors.

Je boucle ma ceinture, enclenche la première et vais bosser. Je me dirige vers la porte quand un journaliste m'interpelle.

-Vous êtes Thémis Herrerra ?

Je me fige, comment me connaît-il ? Ma sœur. C'est sûrement par le biais de ma sœur que cette vipère me connaît. Je décide de répondre que, non, je ne suis pas moi, mais il ne s'arrête pas là.

-Mais si je vous reconnait. Comment vivez vous la situation avec votre sœur, Clarisse ?

Je lui lance un regard que je veux meurtrier, comment ose t-il ? Quand je dis que les journalistes sont des vipères je le pense vraiment mais encore plus tout de suite. Ils ont le don de fourrer leurs nez là où ils ne devraient pas. Ils trouvent la corde sensible et tirent dessus, ils continuent même si elle se brise puisqu'ils la recollent avec des mots doux et de la colle.

Lui et moi, non impossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant