Chapitre 11-Un peu de ma vie

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                                                                            AYDEN

On martel la porte de chez moi. Bordel mais qui est l'imbécile qui toque si tôt ? J'ai mal à la tête. Les conséquences de l'alcool, je suppose. Pourquoi ai-je bu déjà ? Mes souvenirs sont flous.

L'hôpital.

Les médecins.

Le bloc.

Ma voisine.

Chloé.

Mort.

Chloé est morte.

On continue de frapper. Alors je me lève et enfile un jogging, non sans jurer au passage. Je ne prend pas la peine de regarder à travers le judas que je prononce déjà, la voix encore endormie:

-Vous voulez quoi ?

Je papillonne des yeux en apercevant Thémis devant moi, droite comme une pique. Des cookies en main. Je fronce les sourcils. Elle penche la tête sur le côté en regardant derrière moi. Je l'invite à entrer. Thémis dévisage mon appart', comme si elle le scannait. Elle ne bouge plus, pendant au moins une minute, la plus longue de ma vie. En revanche, je ne trouve pas ce silence dérangeant mais réconfortant. Il apaise mon coeur. Il me laisse l'opportunité de me remémorer le sourire et la voix de Chloé. La façon qu'elle avait d'aider les gens faisait d'elle la femme la plus gentille que j'ai jamais rencontrer. Thémis se tourne et me fixe dans le blanc des yeux en me tendant la nouriturre. Je l'accepte avec plaisir. Je remarque des pépites de chocolats. Mon goût préféré.

-Pourquoi vous êtes là ? je demande de ma voix cassée du matin.

Je me passe la main dans mes cheveux, non coiffé, essayant temps bien que mal de me coiffer.

-Eh bien, je la vois hésiter un instant mais elle se lance tout de même, non pas que je vous apprécie mais vous avez perdu votre amie alors..

Elle ouvre et ferme la bouche.

-Alors ?

Elle inspire en levant les yeux au ciel. Je devine qu'elle n'a pas envie de dire ce qu'elle pense.

-Je me suis dit que vous auriez besoin de compagnie pour traverser cette épreuve.

Je hausse les sourcils, stupéfait. J'apprécie sa gentillesse mais une question me brûle la langue.

-Pourquoi voudriez-vous m'aider alors que depuis notre rencontre vous ne m'appréciez pas ? je souffle en me rapprochant peu à peu d'elle.

Elle détourne son regard et prononce à voix basse:

-Parce que je ne sais pas pourquoi mais j'ai envie de vous aider.

Un début de sourire apparaît sur mon visage et une chaleur inconnue s'empare de mon corps.

Elle veut m'aider.

Pourquoi ça me fait si plaisir que quelqu'un veuille m'aider sans bénéfice derrière.

Généralement les gens restent avec moi seulement parce que j'ai de l'argent, que je suis un bon coup ou parce qu'ils veulent être connu.e.s. Et chaque fois je les laisse faire. Parce que je me sens seul, alors que je suis constamment entouré.

Je hoche la tête et l'invite à s'asseoir sur mon canapé.

-Vous voulez un café, voisine.

Elle me dit de l'appeler Thémis et qu'elle veut bien un café. Je le lui serre et un silence envahit mon logi.

Lui et moi, non impossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant