Chapitre 1-Journée de merde.

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Est-ce ça l'amour ? Une simple illusions qui vous fait rêver jeune et devient réaliter plus tard mais qui s'avère échouer. L'amour est-il éphémère ? Trompe-t-il toujours ? On dit souvent que l'amour rend aveugle, et c'est ce qu'il s'est passé. Tokio disait donc vrai " El amor es una putada. Pero una putada enorme. Porque si te enamoras vas a sufrir" Ce sentiment m'a retourné le cerveau et fait perdre toute mes neurones. Je n'ai pu distinguer que cette chose, si ridicule soit-elle, avait disparu des yeux de Enzo. Le seul homme que j'ai aimé, celui qui m'a appris tant de choses. Mais c'est aussi celui qui m'a détruite. Il avait mon cœur entre les mains et l'as écrasé. Il m'a humilié.

Bip...bip...bip

Le bruit strident des machines m'arrache à mes pensées. Et alors que je coure vers la chambre du patient un médecin hurle à plein poumon :

-Chariot de réa!!

Je coure encore plus vite chercher le chariot permettant de ranimer les cœurs, ce dont j'aurais grand besoin en ce moment, et vais en direction de la quatre-mille-quatre-cent-cinq.

-Chargez à deux-cent.

Il m'arrache les palettes des mains, les positionne en haut à droite de la poitrine et sous le sein gauche de cet homme cinquantenaire.

-Dégagez.

J'appuie sur un bouton, et la décharge électrique déferle sur le corps de l'individu. Aucune réaction, le docteur Gallou me demande de réitérer en chargeant à deux-cent-cinquante. La décharge déferle une nouvelle fois et cette fois son rythme cardiaque reprend, un soupir de soulagement m'échappe.

Ce métier est à la fois incroyable, le rapport avec les gens est réconfortant, j'aime écouter leurs histoires, savoir ce qu'il leurs est arrivé, ce qu'ils pourraient leurs arrivé. Mais il est aussi très dur. On perd des patients, on les voit s'éteindre à petit feu.

On voit leurs proches s'agripper à des sourires tous plus tristes les uns que les autres.

Et c'est là que nous, les infirmières entront dans la danse. On essaye de les rassurer comme on peut. De leur faire avoir se serait-ce qu'un rictus.

Mais quand même moi, je sais que leurs chances de vie sont très faibles, c'est dur de faire semblant. Dur de prétendre que tout ira bien. Mais c'est mon métier. Je l'ai choisi, et je n'ai pas passé des mois à réviser comme une acharnée pour rien.

-Thémis, m'interpelle Fleur alors que je me dirige dans la salle des infirmières, tu savais que monsieur Diderot...
Je ne lui laisse pas le temps de déblatérer plus que je l'interrompis et pris la parole.

-Ne me dis pas qu'il a encore essayé d'aller voir sa femme, ses points de suture vont sauter, je lui dis tous les jours mais il n'écoute pas. Je n'ai jamais vu un homme si têtu.

Elle ricane.

-Oui, il a encore essayé d'aller la voir, mais il faut le comprendre, il veut se faire pardonner.

Un rire sans joie, fait vibrer mes cordes vocales.

-Cet homme à tromper sa femme, Fleur, ne comprend-tu dont pas que sa femme ne veut plus le voir. Cela fait 40 ans qu'ils sont mariés et il s'est fichue d'elle.

Fleur me regarde avec des yeux emplis de pitié. Je déteste ça.

-Remballe ta pitié je n'en veux pas, ce n'est pas parce que Enzo m'as trompée que je suis plus sensible. De toute manière, je ne l'aime plus.

Mensonge, et tu le sais, tu mens, tu l'aime encore, tu l'aimeras toujours, me hurle cette voix ridicule qui est omniprésente dans ma tête.

Cette voix est insupportable, elle ne veut pas se taire. Je serais prête à me faire opérer du cerveau rien que pour ne plus l'entendre même si c'est impossible.

Lui et moi, non impossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant