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Quelques jours ont suffit à la préparation, quelques jours qui m'ont permis de me remettre en forme. Aujourd'hui, c'est le moment. Nous sommes prêts, nous allons vaincre. Et malgré les protestations de mon père et Duc Valerius, je me retrouve à la tête du cortège.

- Avancez, soldats ! L'heure de la victoire a sonné ! M'écrié-je.

Ma présence les motive davantage, comprenant que les souverains et le peuple ne font qu'un. Nous nous avançons la tête haute jusqu'à la frontière. Les résistants attendent le feu vert pour sortir des tunnels, tous les civils ont été déplacés vers la capitale, et les soldats sont éparpillés sur toute la frontière.

L'armée Althéenne se trouvait face à nous, ils étaient peu nombreux. Ils n'ont pas pu se préparer à temps. C'est pour cela qu'attaquer le plus tôt possible a été la meilleure stratégie.

- Rendez-vous ! Crié-je. Vos souverains ont été tués, rendez-vous, vous avez perdus !

- JAMAIS !

Ils chargent. Et nous chargeons aussi. Les deux armées s'entrechoquent d'une violence inouïe. Les épées se heurtent, mêlées aux bruits des armes, des chevaux et des hommes hurlant. Tous couraient, la mort nous enveloppant, dans ce chaos. Issue tout droit d'une prophétie annonçant la fin des temps. Nous y sommes. Le chaos. La destruction. Voilà ce pour quoi nous nous battons ! Le monde entier s'écroulera avec moi, avant de renaître.

En chevauchant mon cheval, je passe à travers les hommes et les transperce de part en part. Leur sang gicle sur moi et dans les airs, les chevaux écrasent leurs corps. Il est temps pour moi de montrer ma colère, de me défouler sur ce champ de bataille.

- Votre Altesse ! Entendis-je Duc Valerius, s'approchant de moi avec son cheval. Quels sont vos ordres ?

- Que l'opération commence, lui répondis-je. Nous entrons dans la seconde phase.

Il hoche la tête, avant de s'en aller rapidement. Nous devons les vaincre avant la tombée de la nuit. Le premier combat doit être gagné pour que nous puissions entrer à Althea. Une fois leur première ligne de défense vaincue, c'est un nouveau pas gagné en plus pour nous.

Pendant les prochaines heures, je chargeais avec une férocité renouvelée, comme une tempête déchaînée, comme si le champ de bataille était mon domaine, où j'écrivais l'histoire avec le tranchant de mon épée. Chaque adversaire tombé sous ma lame m'apportait une satisfaction sombre, chaque goutte de sang versée nourrissait mon désir de vengeance.

Soudain, au milieu du carnage, une troupe d'élite althéenne surgit, formant une barrière entre nous et la frontière dont nous nous rapprochons. Le combat, qui perdait en intensité, le regagnait. Nous avions laissé tomber nos chevaux, et le combat était désormais terre à terre.

Au milieu du chaos, je fais finalement face au commandant des forces ennemies. Nous nous échangeons des coups, sous le regard curieux des soldats, nos épées sifflant dans l'air chargé de poussière et de sang. Il brûlait de rage pour la mort de ses maitres, et je brûlais de rage pour la vengeance.

Alors finalement, avec un cri de rage qui semblait fendre le ciel, je porte un coup dévastateur qui brise la défense du commandant. Mon épée trouva son chemin à travers l'armure de l'homme, l'envoyant au sol dans un gémissement étouffé, puis enfin, j'enfonce l'épée dans son corps. Bien qu'ils soient tous furieux, ma volonté primera à jamais. Je me tenais là, essoufflée, couverte de sang et de sueur, mais victorieuse.

Enfin, la première bataille était gagnée, mais la guerre était loin d'être terminée. Althea était à portée de main, et je savais que chaque pas suivant serait plus périlleux que le dernier. Mais je suis prête, prête à mener mes troupes jusqu'au cœur de l'ennemi, prête à revendiquer ce qui nous est dû par le droit et par la vengeance.

Du haut de la colline où nous nous sommes avancés, le royaume d'Althea plonge dans l'obscurité de la nuit. Enfin... une obscurité qui ne durera pas. Aux quatre coins du Royaume, des explosions se font entendre. Le ciel a pris une couleur orangée, ne laissant qu'un air satisfait sur le visage.

Goûtez au châtiment.

- L'opération a été un succès, votre Altesse, dit Duc Valerius en s'approchant de moi. Chaque base militaire, chaque poste important a été bombardée. Ces attaques leur étaient inattendus.

- Bien. Leur enfer ne fait que commencer.

- Il fait nuit, devrions-nous nous retirer ? Me demande-t-il. Nous pouvons déjà installer les tentes.

Je continue de regarder l'horizon, les flammes devenant de la fumée. Je ne peux qu'imaginer tous les cris de panique. Si Birsan est en vie, je souhaite qu'elle voie cela comme un message et qu'elle s'approche de la frontière.

- Non. Ils s'attendent probablement à ce que nous nous retirions, nous allons les attaquer de nuit, lui dis-je. Au matin, ils auront le temps rassembler des renforts. 

L'ombre écarlateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant