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Ruslan sortit de l'espace réservé aux vestiaires en se massant la nuque, suivi de près par Nora qui lissait sa robe, rouge comme une écrevisse.

Ce matin, en se levant, Nora s'était surprise par la pêche qu'elle avait ; elle avait traîné des pieds avant d'arriver au club de sport. À peine avait-elle franchi la porte menant à la pièce réservée au boxeur qu'une douce moiteur s'était logée entre ses cuisses, et une chose entraînant une autre, ils s'étaient retrouvés sur le banc des vestiaires, elle assise sur lui, face à face, en position de l'union de la pie, pour terminer ce qu'ils avaient commencé hier.

Le boxeur prit place sur le canapé et entama sa bouteille d'eau pour s'hydrater, pendant que Nora cherchait son carnet et son stylo pour commencer l'interview.

— Pourquoi es-tu allé en Italie la semaine dernière ?

Il avala sa gorgée et reposa la bouteille sur le verre de la table.

— Pour affaires. Il y a huit ans, ma famille et moi avons monté une entreprise d'automobile ; nous fabriquons des motos de sport, et il fallait que je supervise la préparation du championnat du monde de vitesse de moto, notamment le Grand Prix d'Italie. J'y étais aussi avec Hayley, la fiancée de Nikolaï, c'est l'une de nos meilleures pilotes. Il fallait aussi que je rencontre mes partenaires, le couple Rossi, concernant la production de vin à base d'avocat dont je t'avais parlé.

Nora se demanda si le contact qu'avait Ruslan avec un homme aussi dangereux que Matteo Rossi ne lui faisait pas défaut dans sa vie professionnelle. Avoir des liens avec la mafia n'était pas anodin, mais elle se garda de le lui demander, car elle n'avait pas de preuves que ses affaires se portaient mal, à moins que...

— Pose ta question, Adams, je sais que tu en meurs d'envie. Fais-toi plaisir.

D'abord choquée qu'il ait deviné ce dont elle pensait, elle se rattrapa pour chercher un moyen d'aborder la question sans le brusquer.

Ruslan dévisageait l'étudiante avec désir, un désir né de sa beauté subjuguante, mais aussi de sa malignité, sa capacité à toujours se poser les questions adéquates. Elle aurait fait une parfaite journaliste, mais elle excellait aussi dans la littérature et dans le sexe, une jeune femme aux multiples talents, une artiste.

Il glissa sa main dans son short et commença à se donner silencieusement du plaisir pour relaxer ses muscles tendus.

La jeune femme, qui avait les yeux perdus sur le papier de son carnet, ne voyait rien et n'entendait rien ; son esprit était perdu sur les différentes manières de poser cette question qui lui trottait dans la tête, construisant et démolissant plusieurs phrases pour trouver la bonne.

— Et... est-ce que tes liens avec le chef de la mafia sicilienne vont au-delà des affaires légales ? énonça-t-elle d'une voix tremblante d'anxiété.

Quand elle releva la tête, elle hoqueta de surprise en le voyant se masturber sans aucune gêne devant elle ; il semblait prendre du plaisir à se frotter.

— Tu... tu as entendu ce que je viens de te demander ?

Il haussa deux fois ses sourcils pour lui confirmer qu'il avait entendu sa question, la tête penchée en arrière, lui exposant sa pomme d'Adam qu'elle vit monter quand il grogna de plaisir, lui donnant aussi envie de se satisfaire. Mais elle serra les cuisses pour garder le cap sur son objectif premier : l'interview.

— Je ne fais pas de trafics, et si tu veux tout savoir, c'est Malkia qui m'a mis en contact avec son mari. Il se trouve que ce dernier et moi partageons...

« la même noirceur », voulut-il dire.

— ...Les mêmes objectifs et quelques valeurs essentielles.

fuck!ng loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant