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Je suis assis sur la banquette arrière ma console de jeu entre mes mains et mes doigts manipules les boutons pour tirer sur les extraterrestre tandis que maman assise derrière le volant nous conduit sur cette route bordée de maisons huppées protégées par des barrières. Le quartier reconnu pour ses habitants aisés est calme comme tous les soirs en cette nuit et cela ne fait que moins de cinq minutes que nous avons pris la route mais j'ai déjà hâte de quitter mon siège, j'ai les fesses qui piquent.

On pouvait bien y aller à pied mais papa a persuadé maman de prendre la voiture prétextant qu'il faisait trop froid. C'est vrai mais nous sommes en Russie, le froid c'est notre allié, on le côtoie tous les jours et donc je ne vois pas ce qu'on à craindre mais mon point de vue ne compte pas, je ne suis que le petit dernier.

Des fois j'envie  Boris. Lui au moins a toujours son mot à dire, il n'a pas peur de cracher le fond de sa pensée et en plus il est libre, libre de voir des films d'horreurs après tout ses parents ne sont pas là pour le surveiller.

En y repensant bien, je n'aimerais pas avoir des parents comme les siens, tout le temps absents. Des fois Boris est obligé de se faire à manger lui-même il m'a demandé de ne pas en parler à mes parents ni à Nikolaï et Dimitri. Enfaite il ne veut pas que mes parents sachent que sa mère ne va pas aussi bien qu'elle le prétend, qu'elle n'est pas guérie car depuis que son père est parti elle souffre d'une maladie, elle est accro aux jeux et abandonne des fois Boris pendant des jours et c'est à lui de prendre soin de lui-même, son père préfère se pavaner devant les caméras , serrer les mains de ses gros cons d'hommes politiques et profiter de la vie avec sa maîtresse.

Mon ami souffre,il ne me le dit pas mais je le vois dans ses beaux yeux bleus devenus si vides. Quand il vient dormir à la maison et qu'on dîne tous ensemble, je le vois regarder tristement mes parents et mes frères. Lui aussi voudrait avoir une belle famille, un père et une mère qui l'aiment et prennent soin de lui mais malheureusement il n'a pas eu cette chance ou je dirais plutôt elle la lui a enlevé, Yvette, la copine de son père.

Pauvre Boris.

La voiture commence à ralentir et bientôt elle entre à travers l'ouverture laissée par la barrière quand le mécanisme déclanché par Boris l'a poussé sur le côté. Je suis certain que sa mère une nouvelle fois n'est pas là et je sais très bien l'excuse qu'il donnera pour justifier cela, la même qu'à chaque fois.

J'attrape la poignée intérieure et je l'actionne pour que la portière me permette de sortir enfin de cette boîte sans oublier d'emporter avec moi ma console.

Maman a fais de même et déjà, elle se trouve devant moi et comme si j'avais encore cinq ans elle me tend la main son sourire maternel qui me pousse à poser la mienne dans sa paume chaude et douce qui me réchauffe et ensemble nous prenons le petit chemin de gravier jusqu'au Peron et on entend déjà la porte d'entrée grincer .

Comme je le disais, Boris se présente et à ma grande surprise elle est là comme ce fameux soir, comme tous les soirs enfaite. J'ai des sueurs froides en la revoyant, elle a l'air à l'aise et souris chaleureusement à ma mère en posant des mains fraternelles sur les épaules de Boris qui sourit également, à force je commencé à oublier quand son sourire est vrai ou artificiel. Après ce qui s'est passé la dernière fois je crains de ne plus connaître mon ami, mon meilleur ami, mon frère.

— Bonsoir madame Petrov, entame Erica.

Erica,elle s'appelle Erica. 

Erica est...que le Seigneur me pardonne mon expression mais comme dirait Boris une putain de bonne meuf elle a tout ce qu'il faut là où il faut. Elle est grande,les cheveux teints en rose,il a fallu énormément de temps avant que les parents lui fasse confiance, elle a une poitrine plantureuse qui étrique son t-shirt attaché sur le côté et remonté sur son ventre lisse caché par le haut de sa mini-jupe en jeans délavée .

fuck!ng loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant