CHAPTER XLIX

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𝟐𝟑 : 𝟐𝟒 𝚂𝚊𝚗 𝙵𝚛𝚊𝚗𝚜𝚒𝚜𝚌𝚘

Le concert s'est achevé, il y a quelques heures seulement et je suis déjà avachi à un bar, à moitié bourré et drogué à l'ecsta. Je suis figé sur la conversation avec Elisabeth, espérant qu'elle m'envoie un message, rien qu'un message, un signe qui m'aiderait à remonter la pente. Mais rien, je pose mon téléphone et sors le sachet d'ecsta de ma poche. Je soupire en notifiant que celui-ci est vide, que dalle, plus de drogue, il ne me reste que l'alcool.

Je lève la tête vers la serveuse et tente d'attirer son attention pour commander à boire.

- S'il vous plait, je pourrais avoir deux shot de vodka. Demandais-je

- Monsieur, je pense que vous avez assez bu, je refuse de vous servir. M'annonce-t-elle

Je regarde les nombreux verres de shots disposés sur le comptoir devant moi, elle n'a pas complétement tort mais j'ai besoin de quelque chose pour me détendre.

- J'en ai besoin, s'il vous plait. Rétorquais-je à la limite de la supplication

Elle hoche négativement la tête pour maintenir sa position, je me penche par-dessus le comptoir essayant désespérément d'atteindre une quelconque bouteille d'alcool lorsque quelqu'un me tapote sur l'épaule. Je me retourne en soupirant comprenant que la fin de soirée risque de tourner au vinaigre.

- Dégage du bar. S'exclame un homme, plutôt grand à la carrure imposante

Sans réfléchir et probablement sous l'influence de la drogue et l'alcool, je lui colle mon poing à la figure ce qui me fait terriblement mal. J'agite ma main pour atténuer la douleur tandis que celui-ci grogne et me regarde avec rage. C'est sans prévenir qu'il me met un violent coup de boule, m'attrape par la nuque me faisant glisser le long du comptoir, les verres se brisant contre mon visage. Je m'écroule par terre et tente de reprendre ma respiration mais celui-ci m'envoie un coup de pied dans le ventre.

Je reconnais le son de mon téléphone vibrer et l'aperçoit au sol, l'image d'Elisabeth s'affichant, puisqu'il s'agit de mon fond d'écran, une photo de nous à la plage, une notification avec son nom apparait. Je tente de ramper vers celui-ci mais l'homme marche dessus et l'écran se brise sous son poids. Il m'attrape par le col et me fait sortir du bar en me jetant à l'exterieur.

Je reste par terre n'ayant pas la force de me lever lorsque j'entends des cris stridents.

- Oh mon dieu, c'est Andy Black ! S'écrie une voix féminine

J'ouvre les yeux et aperçoit deux visages féminins au-dessus de moi. Je tente difficilement de me relever, l'une des femmes m'aide à tenir debout, je la remercie d'un signe de tête. Une fois sur mes deux jambes, elle rejoint son amie et me regarde d'un air interrogatif.

- Que vous est-il arrivé ? S'intrigue la plus jeune

- Rien de grave. Je—vous étiez au concert ? Tentais-je de changer de sujet

- Non, la billetterie était fermée lorsqu'on a voulu prendre nos places. M'informe-t-elle

- Je peux vous signer un autographe ou quoi que ce soit ? Leur proposais-je

La belle blonde hoche vivement la tête et cherche de quoi écrire dans son sac, elle en sort un carnet et donne le reste de ses affaires à son amie tandis qu'elle me tend le carnet. Je la regarde longuement lorsqu'une idée me vient en tête.

- Je vais faire mieux qu'un autographe. Indiquais-je en écrivant sur son carnet accompagné de ma signature

Je le lui rends, fier, et regarde ses yeux briller lorsqu'elle assimile ce qui y est écrit. Elle se tourne vers son amie et sautillant lui montrant le carnet. Celle-ci fait les gros yeux n'y croyant certainement pas.

- Le festival de Los Angeles ? Rétorque-t-elle

- Oui. Présenter ça à l'entrée et profitez du concert. Déclarais-je

- Merci beaucoup, Andy !

Je leur souris à toute les deux et m'éloigne pour retourner au car et surtout soigner mes plaies qui commence à être douloureuse. Elles me font une signe de main, j'ai beau être dos à elles, je les entends crier et sautiller ce qui m'arrache un sourire.

~~~

Je me réveille en sursaut dans ma loge, le visage légèrement en sueur, toujours recouvert de mini-plaies, sortant d'un mauvais trip. Je me redresse attrape une bouteille d'eau et en boit la moitié. Je me donne quelques petites claques afin de me réveiller tentant de me rappeler les événements précédents dans l'ordre. Le concert de San Francisco, la bagarre dans le bar, les deux fans, le concert de Las Vegas, la cocaïne et maintenant le festival de Los Angeles pour clôturer la tournée.

Je m'approche de la fenêtre et décale légèrement le rideau pour voir l'exterieur, une foule de monde, le soleil m'éblouit. Je recule aussitôt comme si le soleil me brulait, tel un vampire. Je repense à Elisabeth et à son message que je n'ai pas pu lire. Les garçons refusent catégoriquement de me prêter leur téléphone tant que je n'ai pas arrêté la drogue mais à mon plus grand malheur, il s'avère que je ne gère rien du tout, je suis retombé dans une sorte de dépendance.

Je soupire, il fait si chaud dans cette loge, je retire mon t-shirt et marche en rond lorsque je me souviens soudainement qu'il me reste de la cocaïne dans ma veste. Je m'y précipite, saisit le flacon ainsi que ma carte et un billet puis me dirige vers la commode. Je verse la poudre en fine bande que je modèle à l'aide de ma carte bancaire. Je roule correctement mon billet afin de sniffer ce dernier rail de cocaïne qu'il me reste. Je déambule jusqu'à mon canapé et me laisse glisser.

C'est le silence complet dans ma tête, tout s'apaise, la drogue m'emporte dans un ailleurs lorsqu'un bruit vient soudainement tout casser. Il s'agit de quelqu'un qui toque à la porte, je souffle et hausse le ton pour qu'on m'entende.

- Qui est-ce ?

- Jessica, on s'est rencontré à San Francisco. Se présente-t-elle

- Entre.

Celle-ci ne se fait pas prier et entre dans ma loge en refermant la porte derrière elle, je relève la tête et me yeux se posent sur elle. Elle porte une jupe en cuir rouge et un corset en dentelle noir, presque transparent. Elle s'avance vers moi d'un air aguicheur.

- Tu sembles en meilleur état. Remarque-t-elle

J'hausse les épaules comme pour remettre en question sa remarque puisque je suis autant, voire plus drogué qu'à San Francisco. Elle continue d'avancer de quelques pas et s'agenouille face à moi, je la regarde, intrigué

- Qu'est-ce que tu fais ? Bafouillais-je sous l'effet de la drogue

Elle attrape la bouche de ma ceinture et la retire.

- Je te remercie. Dit-elle d'une voix mielleuse

Je reste figé en comprenant ce qu'elle compte faire, elle retire lentement mon pantalon ainsi que mon caleçon et approche sa bouche. Le manque de sexe est une tentation constante mais je pense à Elisabeth et l'interrompt du peu de conscience moral qu'il me reste.

- Je ne peux pas, j'ai quelqu'un—

- Imagine, que je sois elle... Suggère-t-elle avant de lécher ma queue

Ma tête bascule en arrière en sentant sa langue s'amuser avec ma queue, je me languis de cette sensation. Une sensation si lointaine que j'en avais oublié les bienfaits. La drogue amplifie mes sensations, tout est décuplé par dix, le plaisir mais aussi la honte de me laisser faire. Je baisse les yeux vers elle mais ce n'est plus son visage que je vois mais celui d'Elisabeth, je me revois avec elle dans la chambre, tout ces moments sensuelles... Une part de moi à conscience que tout ça n'est qu'une illusion et que ce n'est pas Elisabeth qui se trouve à genoux devant moi.

Je savoure honteusement ses sensations de plaisir lorsqu'un cri m'interpelle, je relève la tête et l'aperçoit. Non pas à mes genoux mais debout face à cette scène, pétrifiée, les larmes aux yeux. Je repousse cette Jessica et tente de me rhabiller pour la rattraper. Mais lorsque j'arrive à la porte de ma loge, c'est trop tard, elle est déjà bien loin et les garçons me lancent tous les quatre un regard assassin en voyant Jessica derrière moi. 

𝐄𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐥𝐞𝐬 𝐥𝐢𝐠𝐧𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐜𝐨𝐞𝐮𝐫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant