Funambule tremblant sur un fil,
Le vent menaçant son équilibre,
Ma joie tangue d'un pan à l'autre,
Et chute à la brise qui revient.
J'ai tellement aimé la vie,
Et soudain j'en perds l'envie.
J'en perds la foi, le goût, la force.
Je veux dormir et oublier.
Suspendus aux bords de mes lèvres,
Des poids inversent mon sourire.
Je ferme les yeux, je rêve, je lis ;
Et toujours dans mes rêves j'écris.
Funambule tremblant sur un fil,
Saltimbanque manquant de surprise,
Ma joie me comble et puis me quitte.
La seule constante qui me console
Est le ciel appelant mon envol.
Cette page blanche qui m'embrasse,
Qui m'embrase la fantaisie lasse :
La poésie roseau immuable,
Acrobate agrippée à son câble,
Se sentant un peu plus vivante
Quand la funambule est fuyante.
Mais c'est avec la joie dans sa danse
Que le numéro entre en transe.
Une pluie d'étoiles à mes yeux
Quand joie et passion jouent à deux.
image: La funambule, Jean-Louis Forain
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Si le monde m'entendait
PoetryVoilà ce que le monde entendrait si mes pensées devenaient sons. Poésies de réflexion d'un miroir fracturé qui laisse entrevoir une vie d'observateur troublé par son propre monde intérieur. Poésies nocturnes auxquelles n'échappent pas le Soleil tart...