Chapitre 17 - Naos

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Je montrais sa chambre à Dean, à l'étage. En réalité, la baraque n'étant pas grande, nous partagions la même, l'autre étant à mon père et Vrian. Nous avions installé un lit dans l'autre coin de la pièce. C'était étrange d'avoir une telle proximité et intimité soudaine avec lui, surtout après tout ce temps de distance. De plus, la dernière fois que nous nous étions vu, nous étions en froid. Or, j'avais mis un peu d'eau dans mon vin grâce à une longue discussion avec mon père et Vrian. Ils m'avaient aidé à réfléchir et c'était avec une volonté de briser le mur avec Dean que je lui avais proposé de venir ici. Après tout, il m'avait envoyé un message même si c'était par mégarde. Nous avions besoin d'apprendre à nous connaître loin de tout ce que nous connaissions. C'était avec cet argument que j'avais convaincu mon père de m'aider à faire plier Carl et ma mère pour qu'il vienne ici. J'avais aussi été étonné qu'il accepte, mais soulagé. Nous avions deux semaines, où nous devrions tout même faire nos exercices. Justin m'avait harcelé avec tous les documents, m'appelant en visio pour que nous fassions nos exercices ensemble le soir. Je l'avais maudis, mais mon père l'avait adoré et encouragé. De fait, il était toujours dans le coin quand j'étais au travail. Par ailleurs, ce dernier allait pouvoir se remettre au boulot bien plus avec l'arrivée de Dean. Il nous laisserait tous deux vaquer avec une voiture de location pendant que Vrian et lui bosseraient sur leur reportage.

« C'est petit mais sympa, lâcha alors Dean en me tirant de mes pensées.

-N'est-ce pas ? Une petite maison bien chaleureuse. Désolé par contre pour le partage de la chambre, indiquais-je.

-Pas de problèmes. On va s'avoir sur le dos encore plus qu'à la maison.

-Quel malheur ! »

Il rigola. Finalement, il abandonna ses affaires au pied de son lit et jeta un œil par la fenêtre, qui donnait sur la rue. Il eut un petit sourire, arguant :

« C'est plutôt sympa d'avoir un paysage aride. Ça change. »

J'opinais tandis qu'il se détourna et planta ses yeux clairs dans les miens. Il resta un instant à m'observer tandis que j'attendais qu'il ne prenne la parole. Finalement, il lâcha :

« J'espère que tu m'as prévu un bon programme de visites. »

J'eus un rictus, faisant :

« Un lac, des montagnes, de la marche. Ca te tente ?

-Complètement. Je suis sportif, moi.

-Qu'est-ce que tu insinues ? »

Il m'offrit un air innocent en haussant ses épaules. Alors, il se mit en mouvement, s'approcha de moi, passa à côté et s'arrêta un instant pour pencher son visage vers le mien.

« Absolument rien, susurra-t-il en jouant de ses sourcils. Allons manger, j'ai faim ! »

Je grognais et lui emboîtais le pas.

***

Le soir arriva vite et la nuit fut plus rafraîchissante. Nous étions dehors, sous les lumières artificielles. Mon père et Vrian avaient asséné Dean de question, puis s'en étaient pris à moi par curiosité quand celui-ci s'était échappé aux toilettes. Ils avaient indiqué qu'il était très poli, et m'avaient demandé des informations sur la vie avec lui. Ils s'étaient tus quand il était revenu. Je les observais s'animer tous les trois, puis mes yeux se portèrent sur la voûte céleste. Un léger courant d'air se leva et je fermais un instant mes paupières. L'ambiance était agréable, j'avais l'impression que tous nos problèmes étaient au placard.

« Bon, je suis claqué et nous avons une grosse journée demain, annonça mon père. »

Je rouvris mes yeux et le regardais, un air mutin sur mes traits.

On dit que les opposés s'attirent...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant