Chapitre 24 - Dean

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J'évitais de justesse le plaquage de Polo, devenant de plus en plus doué pour l'éviter. Je fonçais vers Conrad, qui était prêt à récupérer la balle. Je la lui envoyais, alors que Joey me sauta dessus. Nous retombions tous deux sur le sol dur, et je glapis. Mon ami ricana, et m'aida ensuite à me relever alors que je râlais contre mon pantalon désormais dégueulasse.

« Quelle princesse, soupira-t-il en levant ses mains en l'air. »

Je lui assénais un coup d'épaule, et il m'attrapa le cou pour me le coincer sous son bras. Je riais, en capitulant. Je le poussais ensuite d'une main, avant de m'écarter rapidement.

« OH ! Hurla le coach, CESSEZ DE PARADER ET RAMENEZ VOS CULS ICI. »

On redressa nos mains en signe de reddition et nous approchions de l'énergumène. Je redressais mes yeux pour apercevoir tout d'abord Gabrielle, en bas des gradins qui me fit un signe, accompagnée de ses amies. Je lui répondis d'un mouvement de tête, cependant mes yeux se portèrent sur plus haut. Une silhouette de profil se dessinait, un casque autour du cou et les yeux rivés sur Maïa. Cette dernière parlait avec de grands gestes. Justin, un rang au-dessus des deux, secouait sa tête – sûrement exaspéré par leur amie. Je ne pus retenir un sourire content.

***

« Tu viendras me voir ? Avais-je fait à Naos alors qu'il était le nez dans un livre sur de la géopolitique. »

Je me demandais comment il pouvait lire ce genre de chose, et avoir des notes aussi basses ces derniers temps. Dans certaines matières, il excellait, dans d'autres, il semblait volontairement se foirer.

« Où ? Avait-il répondu en redressant le visage. »

J'avais eu un sourire, m'enfonçant dans ma chaise de bureau. Ces derniers temps, quand j'étudiais, il venait dans ma chambre et s'asseyait à même le sol. Cela m'arrivait aussi, mais j'optais pour son lit. Depuis notre dernière dispute, quelque chose avait vraiment changé entre nous. Je commençais à me dire que je réussirai peut-être à l'avoir pour moi. Je tentais déjà de l'habituer à mes touchers, auxquels il se soustrayait de plus en plus. Je pouvais donc lui attraper la hanche, l'épaule, le poignet sans qu'il ne me dévisage comme avant. Il baissait petit à petit la garde, et avec il s'adoucissait. Même Johanne avait remarqué qu'il était plus tendre. J'initiais les trois quarts, mais il en faisait de temps à autres. Il s'installait désormais sans que je ne lui demande ici.

« A l'entraînement, lâchais-je. »

Il eut un rire.

« Non pas que j'aime pas mater des culs, mais c'est non. Je déteste les écervelés de ton groupe d'hommes de Cro-Magnon.

-Tu m'insultes.

-Non. J'insulte les autres potiches. »

Je rigolais doucement et approchais ma chaise de lui. Mes mains se posèrent sur ses genoux, remontés contre son torse, et je lançais :

« Soit tendre avec mes potes. »

Il planta des yeux blasés dans les miens et répondit par la négative. Je m'humectais les lèvres, ayant envie de goûter aux siennes mais me retint. A la place, je continuais :

« Tu pourrais t'entendre avec eux. En fait, tu pourrais être ami avec beaucoup de gens.

-Aux dernières nouvelles, je n'ai jamais dit aimé les gens.

-Tu m'aimes moi au moins ? »

Je venais d'échapper cela sur un ton amusé, mais je remarquais le froncement de sourcils de Naos. Il hésita longuement. Ce genre de réactions lui arrivait de plus en plus souvent. Je commençais à le connaître, et cela m'indiquait que je gagnais du terrain. Il fit finalement :

On dit que les opposés s'attirent...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant