Ma soirée tranquille venait de s'envoler quand de deux hommes affamés s'étaient pointés. Les parents étaient étonnés d'avoir un invité surprise, autant que moi qui était d'ailleurs toujours privé de sorties. Deux blonds s'attablèrent, réclamant à manger. Je grognais, et ma mère me fusilla du regard. Elle souhaitait que je ne fasse aucunes vagues. C'était sans compter sur mon entêtement naturel. Elle pouvait aller se gratter. Carl, lui, semblait très amusé par la situation. Il nous jaugeait tous trois à intervalle régulier, comme s'il attendait quelque chose. Quoi ? C'était un mystère.
« Donc, évalua Dean, tu penses qu'en faisant une telle percée, nous pourront doubler l'équipe adverse ? »
Je détestais le football américain. Je n'avais jamais été fan de sport, hormis pour mater des abdos. Je gémis, comme si cette conversation provoquait un mal physique. Conrad et Dean ne semblèrent pas m'entendre, et continuèrent à parler tactique.
« Je peux pas manger dans ma chambre ? Geignis-je alors.
-Tu créeras un incident diplomatique, fis alors Carl. »
Je le scrutais, un regard plaintif. Il se contenta de sourire et moi de souffler. Je plongeais ensuite mon visage entre mes bras, sur la table. Les choses avaient commencées à bouger dans la maison. Nous semblions étrangement tous plus proches.
« Naos ! S'agaça ma mère. Tiens-toi.
-Il souffre, Johanne, indiqua Carl. Le foot est le pire instrument de torture pour lui.
-Je pourrais peut-être le forcer à rester devant un écran retraçant des matchs pour qu'il m'écoute ? Réfléchit ma mère.
-Pas sûr que ça achève l'animal, déclara alors Dean en se raccrochant à la conversation. »
J'écarquillais les yeux, et m'offusquais faussement :
« Je ne suis pas de la viande !
-Dit celui qui émettait l'hypothèse de découper le voisin parce qu'il avait fait du tapage nocturne alors que tu as été le seul à l'entendre, rétorqua Dean.
-J'ai des insomnies, rappelais-je.
-Peut-être que je devrais t'encourager dans cette voix. Imagines, 20 ans de prisons et de liberté pour moi, lâcha ma mère.
-Maman ! Chouinais-je.
-Quoi ? Je suis désespérée.
-Vous n'en avez pas tant l'air, lança alors Conrad en souriant.
-Grâce à moi, assura Dean.
-Mon cul, fis-je. »
Ma mère secoua son visage, abandonnant toute réprimande sur mon langage. Pendant ce temps, tout le monde ricanait. Ensuite, ma mère déposa l'entrée sur la table et s'installa aux côtés de Carl. A mes côtés, et face à nos parents, j'avais Dean qui avait décidé que ma cuisse était un bon appui pour la sienne. Il s'autorisait de plus en plus d'envahir mon espace personnel. Comprenant qu'il était assez tactile, je le laissais faire en m'habituant peu à peu à cette ignorance de l'espace personnel. Dean semblait avoir décidé que je n'en avais plus, et je l'acceptais. Après tout, il était ainsi. Conrad, de son côté, était en bout de table entre Dean et ma mère. Il paraissait content d'être ici, et n'avait été à aucun instant mauvais avec moi. De mon côté, j'étais tout de même méfiant. Juan ne m'avait jamais dit de mal de lui, mais je n'avais pas eu un quelconque contact réel avec lui. De plus, je me demandais pourquoi il était ici. Alors que je dévisageais Conrad, je notais le regard intense de ma mère sur moi. Elle ne souhaitait pas que je fasse fuir quiconque, ce qui était un défi au vu de mon incapacité à faire semblant.
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On dit que les opposés s'attirent...
RomanceDeux lycéens. Deux parents remariés. Naos et Dean ont grandi ensemble. Leurs parents se sont mis ensemble alors qu'ils étaient encore jeune. Cependant, entre eux, l'entente n'est pas au rendez-vous. Leurs différences est notoire. Quand l'un est spor...