Jamais trop tard

Chapitre 2

Le réveil affichait 6h30. La sonnerie qui en émanait l'irritait déjà, bien que son efficacité fût indéniable. Grommelant légèrement, il tira la couette sur lui, espérant que l'alarme s'éteindrait d'elle-même et lui accorderait encore un peu de répit pour achever sa nuit.

Il avait quitté son travail tard la veille, ayant dû gérer une urgence sur un chantier. À contrecœur, il avait dû demander à la nounou de récupérer sa fille à l'école et de la garder quelques heures supplémentaires. Celle-ci avait accepté sans hésitation, sachant qu'elle serait gracieusement rémunérée. Ainsi, lorsqu'il était rentré, sa fille était déjà couchée. Il avait simplement avalé un fruit, payé la nounou avant de la congédier, et s'était directement mis au lit.

Ce matin-là, il espérait alors que ce son perçant n'était qu'un mauvais rêve et qu'il lui restait encore quelques heures de sommeil. Il enfouit alors son visage plus profondément dans l'oreiller et ferma les yeux avec plus de fermeté, tentant d'ignorer ce bruit assourdissant et de convaincre son corps qu'il pouvait se rendormir, tout en profitant de la chaleur de la couette dans laquelle il était emmitouflé. Mais c'était sans compter sur le grincement caractéristique de la porte qui s'ouvrit. Immédiatement, il sut de qui il s'agissait et se renfrogna un peu plus, feignant de dormir encore, bien qu'il fût parfaitement réveillé. Cependant, sa fille ne tarda pas à grimper sur le lit, causant un affaissement qui le fit légèrement basculer.

— Papa, il faut te réveiller ! hurla-t-elle à ses oreilles, le faisant sursauter et ouvrir grand les yeux.

Aussitôt, il rabattit la couverture sur lui et emprisonna sa fille à l'intérieur tout en la réprimandant :

— Ça t'apprendra à me réveiller de cette façon.

Il se leva ensuite du mauvais pied, trébucha légèrement sur la couette en descendant du lit et sortit de la chambre sous les rires de sa fille, pour se diriger vers la cuisine. Il ouvrit le réfrigérateur pour en étudier le contenu, prit la première bouteille à portée de main, du jus d'orange, et en but directement au goulot. Il remit ensuite la bouteille à sa place et sortit de son placard de quoi se faire un café. Il prit une dosette, la plaça dans la machine, la referma, posa sa tasse offerte par sa mère en dessous, et l'alluma, attendant que le bruit désagréable qu'il détestait tant annonce l'arrivée de sa boisson. Ensuite, il récupéra un grille-pain dans un tiroir, le brancha à une prise murale devant lui, et y mit quelques tranches de pain qu'il avait découpées la veille. Il l'enclencha et attendit. Il ne tarda pas à percevoir sa fille arriver en douce derrière lui. Il fit mine de rien, bien qu'il l'eût repérée rapidement, et attendit. Elle ne se fit pas attendre, sautant sur ses jambes pour lui crier :

— Bonjour, papa !

Souriant légèrement, il caressa d'une main sa chevelure blonde et lui répondit :

— Salut, ma grande.

La sentant se détacher de lui, il bâilla une première fois, cachant sa bouche de sa main, et se gratta l'arrière de la tête. Il prit ensuite sa tasse de café, en but une gorgée, et sortit un verre de sa main libre. Il rouvrit le réfrigérateur, en sortit du jus de pomme et en versa généreusement dans le verre qu'il venait de sortir avant de le tendre à sa fille, déjà installée à table. Il sortit ensuite des céréales et les versa dans un bol, toujours de sa main libre. Il rit en voyant l'état des cheveux de sa fille et ne put s'empêcher d'empirer son état, malgré ses protestations. Il s'arrêta après quelques secondes, un sourire toujours ancré sur ses lèvres, face à l'embarras de sa fille. Ils mangèrent ensuite en silence pendant quelques minutes, n'étant pas friands de grandes conversations le matin, l'un s'attaquant à ces céréales et l'autres à ces tartines.

Katsuki décida alors qu'il était temps de mettre Yuki à la douche. Il rassembla tout ce qui était sale, le mit dans le lave-vaisselle, et appela sa fille pour qu'elle le suive.