Chapitre 18

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Le mois de décembre était enfin arrivé, et la neige couvrait le sol d'une fine couche blanche. Les délicates particules blanches tombaient ainsi tout au long de la journée et du soir, recouvrant les rues à la grande joie des Midoriya, qui adoraient cette période de l'année. Celle-ci annonçait peut-être des temps froids, mais également les bonhommes de neige, les chocolats chauds, les films de Noël, la luge, et surtout Noël. C'est pour cela qu'Izuku était en train d'installer son sapin dans le salon. Il peinait à l'assembler, préférant nettement un sapin en plastique réutilisable année après année, bien que son montage soit toujours une épreuve interminable. Entre les branches qui lui frappaient le visage, les piques des pins qui lui piquaient la peau, ou encore le fait qu'il n'arrivait pas à emboîter correctement les parties, il pestait intérieurement. Mais en voyant son fils, impatient de pouvoir le décorer, il se maîtrisait pour ne pas jurer et persévérait dans sa tâche. Il marmonnait pour se donner des indications à lui-même, et à peine eut-il fini de l'assembler, se redressant en s'essuyant le front et poussant un énorme soupir en contemplant son œuvre, il entendit la sonnette de la maison.

Interloqué, ne s'attendant pas à une visite ce samedi, il se dirigea tout de même vers la porte d'entrée pour découvrir qui se trouvait derrière. Une fois face à celle-ci, il ouvrit la porte en grand et se retrouva soudainement face à deux têtes blondes. Aussitôt, il s'exclama :

— Katchan, Yuki, mais qu'est ce que vous faites là ?

Le-dit Katchan, lui lança un regard gêné, peu sûr de lui-même, et fit un signe de tête pour demander s'il pouvait entrer. En les voyant grelotter sous le porche, leurs manteaux saupoudrés de neige, Izuku sursauta avant de les faire entrer rapidement. Il referma la porte derrière eux et se retourna vers les deux blonds, dont le plus grand avait déposé sa fille au sol, semblant très fatiguée. Izuku s'inquiéta alors pour elle et se tourna vers Katsuki pour obtenir des explications. Celui-ci, visiblement mal à l'aise, semblait devoir lui demander quelque chose. Pour l'aider, Izuku s'approcha et posa une main douce sur son épaule, captant ainsi son regard avant de lui demander :

— Qu'est-ce qui se passe, Katchan ?

Katsuki se tourna complètement vers lui, dégagea doucement sa main pour la prendre dans la sienne. Depuis leur enfance, ils avaient l'habitude de ce geste, ce qui ne gênait nullement Izuku. Au contraire, il était heureux de cette proximité physique, retrouvant toute cette amitié qui les liait depuis longtemps. Il resserra même l'emprise de ses doigts contre les siens, sentant le contraste apaisant entre la peau rugueuse de Katsuki et la sienne, plus douce, et l'encouragea du regard à parler. Il vit alors très distinctement les épaules de Katsuki se relâcher légèrement, semblant se délester d'un poids, et il écouta attentivement ce qu'il lui dit ensuite :

— Je sais qu'on est samedi et tout ça, mais j'ai une urgence au travail. Je ne devais pas travailler aujourd'hui, mais la neige a provoqué un problème sur un chantier qu'il faut déblayer au plus vite. Le seul souci, c'est que la petite est tombée malade cette nuit, et je n'ai pas d'autre solution que de te demander de la garder. Je suis désolé de te demander cela, mais tu es vraiment mon ultime recours.

Izuku vit très clairement que Katsuki était gêné de l'embêter avec cette demande, surtout en jetant un coup d'œil aux décorations dans le salon. Mais Izuku n'hésita pas une seconde, sachant bien que si c'était pour le travail, c'était urgent. Il ne serait jamais venu demander autrement. De plus, cela ne le dérangeait aucunement de garder Yuki, même malade. Il adorait cette petite, et cela faisait déjà un bon moment qu'il était devenu proche d'elle. Et si c'était pour aider son ami, il le ferait sans hésitation. Alors il lui répondit avec un doux sourire pour l'apaiser :

— Oui, bien sûr, pas de souci.

— Je viendrai la récupérer ce soir, sans faute. Merci, Izuku.

Avant qu'Izuku ne puisse répondre, il fut pris dans une grande étreinte, marque de leur affection depuis l'enfance. Izuku aimait ces gestes d'affection et cette étreinte était sa préférée. Naturellement, il resserra l'étreinte, passant ses bras derrière le dos de Katsuki, se collant à son torse et posant sa tête près de son épaule. Dans cette étreinte, il se sentait rassuré et heureux. Au vu de la prise qui se resserrait un peu plus autour de son corps, il sentit que c'était partagé. Puis, dans un souffle, Katsuki lui murmura au creux de son cou, envoyant des frissons suite au souffle de ses paroles :

Jamais trop tardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant